De son vrai nom Mehdi Pinson, D.V.N.O forme avec So-Me un duo, Manigance, que l’on aime suivre dans nos soirées parisiennes. Plein d’idées, de talent, D.V.N.O a répondu dimanche dernier à nos questions et son été s’annonce bien chargé !
Villa Schweppes : Est-ce que tu peux me raconter comment est né DVNO ? D’où vient ce nom ?
Mehdi Pinson : Des Tumblr, des pages Wikipedia, des magazines et même une chanson éponyme traitent plus ou moins de ce sujet à leur manière. L’expliquer encore ce serait lui ôter toutes lettres de noblesse, tout panache avant que le nom ne s’évapore dans la pop culture.
Villa Schweppes : À quoi ressemble ton quotidien, côté musique ?
Mehdi Pinson : Je fais de la musique de manière compulsive, tout comme certains consacrent une partie de leur temps aux consoles de jeux ou en réseau. Je pratique avec sérieux et décontraction. C’est à la fois une vocation, un job, un hobby, un long périple où chaque étape t’emmène vers le niveau supérieur, sauf que ce jeu n’a pas de fin pré-définie. C’est ce qui me maintient en éveil.
Villa Schweppes : Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Mehdi Pinson : J’écoute énormément de Rap US depuis toujours et c’est également ce que je joue le plus en ce moment. Dans l’intimité, j’écoute beaucoup de vieilleries romantiques comme Mixed Bags de Ritchie Havens, Oklahoma Toad de Dave Frishberg, Everything you see is me de Rasa, du Steve Reich ou du jazzfunk, disco et autres trucs psych-prog, cosmiques et obscurs 60s / 70s que l’on ne peut écouter qu’online sur Opus Dopus radio. J’aime bien aussi Fatima Yamaha – What’s a girl to do. Je peux aussi bien écouter LSD de ASAP Rocky, des titres de Sampha ou un mix du label Soulection que du Minor Threat ou Dinosaur Jr. Tout dépend de mon humeur et du contexte. On vient de me faire découvrir Dance of Maria de Elias Rahbani par exemple. Mais Bonjour de Vald ou scandale de Il est Vilaine, ça peut aussi me divertir dans un registre plus ” drôlatique “.
Je fais de la musique de manière compulsive. DVNO
Villa Schweppes : Comment prépares-tu un DJ set ?
Mehdi Pinson : Je reste à l’affût des nouveautés, de la fraîcheur et je continue de découvrir et redécouvrir plein de choses qui viennent étoffer ma palette. Mis à part pour de gros festivals et certains Line Up, je ne prépare pas de Set ultra précis. J’aime bien prendre le pouls de la soirée et construire quelque chose de plus instinctif avec le public que de me mettre un boulet au pied avec une playlist figée. C’est l’intérêt de jouer sur clef USB.
So-Me et D.V.N.O à la H&M Block Party 2.
Villa Schweppes : Tu étais à la H&M Block Party avec So-Me, qu’est-ce que tu peux me dire de votre duo ? Depuis combien de temps vous connaissez-vous ?
Mehdi Pinson : C’est mon frérot. On se connaît depuis toujours et on a joué ensemble tellement souvent que notre duo Manigance s’est construit comme une parenthèse enchantée que l’on ne referme jamais. C’est une récréation très cool et on fait en sorte que cela reste un moment privilégié. On s’épaule, on se challenge, on se bonifie tout en perpétrant notre amour pour le rap et la musique électronique, mais sans les deadlines et les contraintes promo d’un projet commun. Juste du Fun !
So-Me, c’est mon frérot. DVNO
Villa Schweppes : Où sors-tu à Paris ? Où peut-on te trouver ?
Mehdi Pinson : Aux Bains Douches, au Barbès, au Jeune, au Carmen, au Baron, au Silencio, à L’Embuscade… Je ne sais pas ! Partout où il y a une fête et quelques copains… et que l’autorité ne se fait pas trop ressentir. J’aime bien les petits endroits où se mélangent danse et regards complices.
Villa Schweppes : Comment vois-tu la nuit parisienne ? Est-elle en danger ?
Mehdi Pinson : J’ai l’impression que ça va plutôt bien non ? Il y a plein de nouveaux lieux qui ouvrent ou qui se réinventent. C’est parfois à double tranchant car la rigidité des plus ambitieux va de paire avec une un manque de spontanéité dans la manière de rassembler les gens, mais ça va c’est cool ! On est au mois de juin de toute façon, c’est dans les rues et sur les terrasses que ça se passe jusqu’à 2h. Si plus de bars comme Le Jeune et L’Embuscade pouvaient avoir l’autorisation de nuit, on ne s’en plaindrait pas…
C’est dans les rues et sur les terrasses que ça se passe.
Villa Schweppes : Quels sont tes projets ?
Mehdi Pinson : Là dans l’immédiat, c’était de skater la mini-rampe de la block party. Sinon à long terme, j’aimerais avoir le luxe de laisser les bonnes personnes faire des projets pour moi. Terminer mon disque et attaquer la production du Live et pourquoi pas co-réaliser quelques vidéos. Continuer de faire les 400 coups avec So-Me, DJ Pone et tous les copains chez Ed Wreck. Passer l’hiver à São Paulo. Ah oui ! Je sors aussi un fanzine de 215 pages en collaboration avec David Luraschi, édité par HeadBangers publishing qui arrive pour le début de l’été et l’ouverture de la boutique Club 75. Stay tuned !
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