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Qui est The Haxan Cloak, le prochain (autre) producteur de Bjork ?

Bjork, que l’on a notamment aperçue à une soirée PC Music récemment, confirme toute la fraicheur de son flair artistique. Après avoir enrôlé Arca à ses côtés, c’est The Haxan Cloak qui affirme avoir travaillé sur son prochain album.

C’est un épouvantail

Sur son premier album paru en 2011, les violoncelles d’Haxan Cloak portaient la misère et l’effroi humain. L’album avait pour ambition d’illustrer les “derniers jours de quelqu’un sur Terre“. Le nom de scène de Krlic est d’ailleurs tiré d’Häxan, premier long métrage de l’histoire consacré à la sorcellerie et à la possession démoniaque et ses titres – comme Excavations, In Memoriam, Consumed (…) – évoquent un after après la mort. Une dimension ésotérique de la musique qui l’emmena jouer jusque dans des lieux de cultes (comme l’église de Bethnal Green à Londres en compagnie de Stephen O Malley de Sunn O)))et un parti-pris de croquemort que Bobby Krlic porte avec élégance.

En ça, The Haxan Cloak vient s’assoir dans la pénombre des corbeaux merveilleux que sont Demdike Stare.

 

Mais c’est quelqu’un d’heureux

Ces ténèbres, ces soupçons de sorcellerie – au-delà de l’aspect cathartique d’un oeuvre – poussent l’auditeur comme la presse à s’interroger sur sa pleine santé morale. “Je vais bien” annonce Krlic goguenard dès ses premiers entretiens. “Je ne suis pas misérable ni même une personne sombre. Ma vie est très heureuse mais je pense que tu peux trouver du confort dans l’inconfort. C’est le spectre que j’explore dans la musique“. Une notion importance traversant toute son abstraction faite d’aplat de noir, où l’essentiel de la musique de Krlic se déroule dans le séisme qu’il cherche à provoquer chez l’auditeur.

Des productions qui se mesurent sur l’échelle de Richter, en ça on retrouve des méthodes dignes d’In Paradisum.

C’est un sculpteur de matière

Point qu’il partage avec Arca, Krlic, produit son électronique au burin. Sauf que chez ce dernier on taille dans l’azote, le givre, on caresse les veinures du marbre, on laissant éclater des parpaings au sol. Aux abysses de la fréquence, Krlic compose avec des basses sans fond, faites d’eaux noires et lourdes, ses silences sont de pierre, ses reliefs palpables, des drones étirés tremblant dans le derme.

Amorphe, The Haxan Cloak flotte au ras des ténèbres. En ça, il survole le néant dans le même hélico que Raime.