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Quand les Who avaient 19 ans: le docu de 1965 sur les Mods qui enflammaient l’Angleterre

On continue à exhumer ces documentaires cultes qui ont fixé sur l’image les grands mouvements musicaux et esthétiques. Aujourd’hui, on s’intéresse aux Mods, ces jeunes dandy prolo des 60’s.

Nous vous avions récemment montré ce reportage qui avait fait exploser le hip-hop en France. Puisque ça a eut l’air de vous plaire, on continue sur notre lancée, retournant plus loin dans le passé pour partir à la rencontre des Mods.

Ce mouvement, à côté duquel la France est passée, a été l’un des plus importants dans la fondation du rock moderne : Après la seconde guerre mondiale, le prolétariat anglais s’affirme en tant que classe et se cherche une culture propre. D’abord, ce seront les Teddy Boys, puis les rockeurs en cuir noir. Mais à l’aube des années soixante, les fils d’ouvriers anglais décident de se poser en dandys, de jouer un rock violent et de dormir le moins possible. Beaucoup de fête, aucune peur de la police: c’est l’insouciance des Trentes Glorieuses. L’air est au rock, celui que l’on désigne aujourd’hui par l’appellation-valise “garage”: soul, english beat, rythm & blues etc…

Ici, on plonge dans la fureur de cette Albion affranchie des conventions à travers les Who. Parmi la faune anglaise de l’époque, ces gars là flirtaient déjà avec les limites : ils revendiquent une quarantaine de “pilules” par jour, une sexualité libre et Pete Townshend joue déjà sur les bases d’un psychédélisme dans lequel toute sa génération va plonger deux ou trois ans plus tard. Plus encore, ils se placent en rupture totale avec la société de leurs parents, rejettent l’armée, la politique. Ces “modernistes” les accusent de freiner un progrès duquel ils se revendiquent.

Avant le grand virage hippie

L’une des parties clés de ces deux vidéos est l’interview du manager du groupe. Ce dernier rectifie ce qu’aimerait penser le journaliste: le mouvement refuse mais ne propose pas de “vision”, il bouillonne, frondeur, mais ne se base ni sur des idées politiques, ni sur une quelconque utopie. D’ailleurs, Townshend le dit : il pense se marier à son grand malheur dans les dix années à suivre, sans plus d’idée sur son avenir. Pas de révolution, juste la liberté dans l’instant : le No Future punk n’est pas loin.

Justement, c’est l’arrivée des idées qui va aspirer cette vague: le monde entier, à l’image justement des Who, va laisser ses cheveux pousser, laisser tomber les fringues saillantes pour se ruer sur la vague psychédélique hippie jusqu’à Woodstock quatre ans plus tard.