Pas grand-chose à vrai dire, si ce n’est l’attente de l’auditeur.
Depuis ses débuts dans Overly Dedicated, Kendrick Lamar dépense moins l’héritage de Compton, sa bourgade d’origine (banlieue de L.A), qu’un tribut permanent à Tupac. Très austère pour le son Californien, le rappeur pourtant produit par un ancien N.W.A – Dr Dre – roule son rap dans la suie plutôt que dans le funk/G-funk local. C’est loin d’être un cas isolé, The Game (notamment) suit le même parcours. Seulement voilà, Good Kid, M.A.A.D City est une merveille et cela fait deux ans que le public s’affame à l’idée de nouveaux titres. Donc lorsque Lamar annonce le nouveau single d’un prochain album, l’eau monte aux bouches.
Le fait est, tout le monde attend un dytique de Good Kid, M.A.A.D City, un second volet mais Kendrick Lamar est animal de surprise. Depuis son LP monolithe, il fait polémique en s’installant comme King Of New York (dans Control de Big Sean), il épate en explosant sur une flaque mainstream d’Image Dragons et il séduit quand, récemment, il cherche un nouveau défi pour son flow et s’essaye à un rodéo sur une production de FlyLo. Des productions de FlyLo qui, d’ailleurs, originellement prévues pour Captain Murphy pourraient devenir la moitié des beats de son prochain album. Hors de question pour le rappeur d’opter à nouveau pour une politique d’austérité dans ces conditions. Ce premier single sera funky et lorgnera sur l’héritage des N.W.A (côté Express Yourself ) tout en conservant l’instabilité des breaks jazz qu’il semble affectionner depuis son travail avec Lotus.
Qu’est-ce que ça donne ? “I”, ce nouveau single qui sample le That Lady by the Isley Brothers, comme l’ont fait les Beastie Boys avant lui. Un titre ultra-racé produit par Rahki déstabilisant pour l’amoureux de Good Kid, M.A.A.D City mais à cheval entre l’héritage de N.W.A – donc Compton – et l’autre Californie, la psyché, la jazz, celle de Flying Lotus. Pas mauvais, pas décevant non plus, simplement en mouvement permanent.
