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Plus d’un million de vinyles vendus au Royaume Uni, mais…

… les gens achètent surtout des vieilleries.

L’explosion des ventes de vinyles, on pouvait déjà la mesurer à la crise dont ont été victime les usines de production cette année. La barre symbolique du million d’unité devrait être dépassée cette année, selon les statistique de l’Association des Revendeurs du Divertissement anglaise (ERA). Une bonne nouvelle, certes, pour les amateurs du format, mais les notes de bas de page auraient tendance à faire tomber les modernes dans la dépression.

Un classement qui sent la naphtaline

En effet, là où le retour en grâce d’un objet aussi encombrant pouvait être conçu comme “un retour de sacralisation” réjouissant de la musique enregistrée, le détail des ventes est pour le moins accablant. Si on retire Lazaretto, de Jack White, dont la version 12” offrait de nombreuses options deluxe aguicheuses et celui à gros buzz de Royal Blood, on se retrouve face à une masse de ré-éditions de vieux disques datant d’il y a plus de dix ans.

Par exemple, la troisième meilleure vente est l’album de 1994 d’Oasis, Definitely Maybe. Ensuite, on croise trois Led Zeppelin, un Stone Roses et un Pink Floyd dans le top 10. La seule étrangeté est la première place du classement, occupée par le disque de l’an dernier d’Arctic Monkeys, AM, qui a donc su rester très constant dans ses bonnes ventes.

Qu’en déduire, alors ?

Il semble que ces stats de ventes montre que nos voisins anglais se décident essentiellement à payer le prix fort – les réeditions d’album ” cultes ” sont souvent très chères – pour des disques de l’époque de nos parents. Dans l’idée d’une resacralisation de la musique à travers le vinyle, cette tendance d’achat voudrait donc dire que la musique, “c’était mieux avant”. Pire c’est aussi renier 20 ans de musique et plus encore, on notera l’absence totale de musique électronique et de hip hop.

Quid de tous ces excellents disques qui sortent chaque jour dans ce format partout dans le monde ? Qu’il s’agisse de grosses productions ou de sorties limitées de labels indépendants, la musique d’aujourd’hui semble avoir perdu le coeur des masses, quand les David Gilmour ou Robert Plant semblent être pour toujours d’intouchables idoles.

Le monde est nul.