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Peacock Festival au Parc Floral : chronique

Il était sur toutes les “To Do List” de ce week-end, c’est l’événement que les Parisiens s’arrachent, le Peacock promettait, sa première nuit n’a pas menti.

Dame Climat était d’humeur maussade ce vendredi – la faute au Tour de France, il flotte toujours pendant le Tour De France, tandis qu’on se fout passablement du Tour de France – mais il en fallait bien plus pour entériner la détermination d’un public qui en a revendre. Niveau revente, d’ailleurs, ce qu’on ne trouvait pas, c’était des places. Signe fort d’un évènement qui plait et fonctionne, la jauge de 25 000 places s’est évaporée en un rien de temps. Et les quelques 400 places remises en vente la veille (afin de lutter contre le marché noir) ont connu une durée de vie de deux minutes sur Digitick. Ainsi on a pu remarquer quelques hors la loi escalader la clôture afin de participer à ce qui s’annonçait comme l’événement phare du week end.

Oui, quiconque, présent à Paris, aimant un tant soit peu l’électronique, était de la partie au Peacock ce soir_là au Parc Floral. Et qu’il pleuve ou qu’il tonne, nous (les 25 000) passâmes devant la météo sans même la noter. Les deux scènes réparties dans deux warehouses de 10 000 m2 assuraient un confort optimum à l’amoureux de la belle électronique. Et cette belle électronique, parlons-en les enfants. Jamais la programmation du Peacock n’a été aussi pensée et raffinée que cette édition, bravo We Love Art, mes compliments Savoir Faire. Que vous souhaitiez du live comme du DJ set, du velouté (Darkside, Claptone) ou du revêche (Recondite, Ron Morelli), le sommet de l’iceberg (Richie Hawtin) comme les sous-sols du genre (Moiré, Zaltan), toute cette électronique aux mille bras était dignement représentée durant le festival, et ce, dès son premier soir.

En amuse-bouche(dinatoire) Darkside fût un excellent matelas pour se propulser dans la soirée. Electronique câline et nimbante, elle offrit de toute sa deep house suave un point de départ des plus sirupeux. Choc thermique avec Zaltan, dans la cabane, génie freak et archéologue des beats modernes, le patron d’Antinote dénote et prouve en un peu plus d’une heure de temps qu’un autre groove est possible. À peine le temps de se restaurer en se faufilant parmi les onze food trucks présents, (des tradi burger ou hot dog à la cuisine africaine ou brésilienne…) et on repart un peu plus lourd mater Moiré. Dernière signature Werkdiscs (le label d’Actress) ce Moirée porte son nom (un effet stylistique jouant sur des contrastes minutieux) et peint la bass music comme autant de trompe l’oreille. Déstabilisant. La jambe flageolante, Ron Morelli achève le travail, moins radical qu’à son accoutumée, le patron de L.I.E.S cherche un sentiment inédit chez son public sans le bousculer non plus. Son passé punk, ne ressurgit pas, ici on ne rudoie pas, sa techno prend et met le feu aux poudres. Jamais, au grand jamais, nous n’aurions pensé assister à pareille foule réagir devant Morelli. Magie du Peacock.

Si l’effervescence du festival est de prime abord très bon enfant, 25 000 âmes encastrées sur ce petit lopin de terre, ça vous étouffe un homme. Quand on a été familiers de certains festivals de banlieue comme le Weather, on finit par s’habituer à conserver son espace et son confort. Il se trouvait aussi au Peacock. C’est l’espace chill, couvert, avec ses hamacs où il était annoncé un documentaire sur 25 ans d’électronique (réalisé par Dimitri Pailhe) conté par Laurent Garnier qu’hélas nous manquerons. Un repos pas immérité avant d’affronter la légende Omar S tout en deep house et la techno très chromée de Recondite.

Evidemment, on ne peut que vous conseiller (mais vous êtes déjà sur le coup) de vous rendre aux prolongations demain au Wanderlust où les têtes de l’événements ont eu le goût de convier Smallville (la maison de la deep house de Hambourg) qui aligne, excusez du peu, Kassem Mosse, Moomin, Christopher Rau et l’affable Jacques Bon.

Le plus de la soirée : 25 000 personnes c’est une grosse énergie.

Le moins : 25 000 personnes au même endroit ça peut s’avérer asphyxiant.

La rencontre du soir : Nicolas Jaar personnage affable dont le visage fermé est trompeur.

La phrase de la soirée : on va quand même pas se taper la file d’attente ?