Skip to content

Normcore, la tendance morte-née

Pour être branché, la nouvelle mode serait de n’arborer aucun style. On revient sur cette tendance qu’on annonce déjà over.

“Normcore” (contraction de ‘Normal’ et ‘Hardcore’), vous avez sûrement croisé ce terme sur les réseaux sociaux. Cette nouvelle tendance qu’on voyait ficher une claque à la hipster mania serait pourtant déjà en passe de disparaître… Bah quoi déjà ?!

La première à avoir abordé ce terme est Fiona Duncan, une journaliste du New York Magazine. En flânant dans Soho, son quartier, elle a repéré une nouvelle catégorie de personnes : des étudiants en art et des touristes de classe moyenne au style plus que banal, rappelant les tenues des années 90 (Jerry Seinfeld dans The Seinfeld Chronicles). Jean délavé, veste polaire, vieilles sneakers confortables, cheveux en bataille, ils ne se soucient guère de leur style vestimentaire et revendiquent même un “non-look”, un peu comme Steve Jobs ou Mark Zuckerberg.

Mais quand on se penche de plus près à ce mouvement, on remarque qu’il ne se réfère pas seulement à un look mais aussi à une attitude. En portant des vêtements “ordinaires”, en se fondant dans la masse sans succomber aux diktats de la mode, en délaissant les endroits hypes et en optant pour les plaisirs simples de la vie, les “normcoriens” se revendiquent originaux et uniques. La normalité comme originalité > Y aurait pas un contresens ?

Alors qu’elle vient à peine de naître, la ‘tendance’ aurait déjà été remplacée par le “nocore”, une forme plus engagée et jusqueboutiste de normcore. A l’inverse des normcoriens, les nocoriens ne se revendiquent pas originaux ou appartenant à une élite, ils adhèrent simplement à leur propre idéologie sociale, donc à eux-mêmes. Pour leur look, ils chinent, réparent et fabriquent eux même leurs vêtements. En gros, ils refusent la société de consommation dans leur petit coin, sans rien demander à personne. C’est ou très simple ou très compliqué… Les tendanceurs ont la tête qui tourne et les grandes marques ne peuvent que rejeter cette voie qui ne va certainement pas dans la leur.

Que les hipsters se rassurent alors, on n’est pas prêt d’éradiquer le brunch dominical et de fermer les pop-up stores !