Pour rendre une nuit magique, vous avez besoin de plusieurs ingrédients. Un lieu de rêve, des amis précieux, de quoi festoyer (si vous voyez ce que l’on veut dire) et un service à la hauteur. C’est ce que propose No More Penguins, des serveurs et barmen pas comme les autres, que vous avez pu croiser pendant la FIAC ou
Pour rendre une nuit magique, vous avez besoin de plusieurs ingrédients. Un lieu de rêve, des amis précieux, de quoi festoyer (si vous voyez ce que l’on veut dire) et un service à la hauteur. C’est ce que propose No More Penguins, des serveurs et barmen pas comme les autres, que vous avez pu croiser pendant la FIAC ou encore au Palais de Tokyo. Rencontre avec Serge et Romain, qui nous parlent de leur volonté de laisser les pingouins (référence au costume de serveur) là où ils sont, c’est à dire au Pôle Nord.
OnVillaNuit : Comment a débuté l’aventure No More Penguins ?
Serge : Tout a commencé au Palais de Tokyo et au Tokyo Art Club. On travaillait ici pendant nos études ou pour arrondir nos fins de mois. Le service est particulier ici : décomplexé, sans omettre d’être sérieux. C’est le client qui doit s’habituer, plus que le contraire. Et ça marche. Nous avons eu beaucoup de demandes pour servir sur d’autres événements, parce que les gens en ont marre des serveurs lambda. On s’est rendus compte qu’il manquait quelque chose à Paris. On a donc monté No More Penguins, tout en continuant de faire d’autres choses à côté. On a une boîte de communication, qui s’appelle Les Barbus. Mais on continue en extra, parce qu’on aime le service.
OnVillaNuit : Quelle est la base du service No More Penguins ?
Serge : Le service n’est la formation d’aucun d’entre nous. On pratique ce que l’on peut appeler un service ingénu. On fait des erreurs, mais c’est mignon (rires).
Romain : On intervient souvent dans des soirées avec un contenu particulier. On essaie de proposer des équipes sensibles au contenu du client pour permettre une approche intelligente, et ne pas se contenter de simplement servir. On va s’intéresser à la démarche, comprendre les enjeux. Après, on sait bien que ce qu’attendent de nous les gens, c’est la prestation. Nous ne sommes pas des boute-en-train. Mais on essaie de s’éloigner de ce que l’on appelle le “mercenariat”, un service événementiel qui engendre le minimum syndical.
OnVillaNuit : Depuis quand existez-vous ?
Serge : Cela va faire un an. Pour l’instant, tout fonctionne au bouche à oreilles, et plutôt bien.
Romain : On a des beaux clients. Ça nous intéresse de travailler avec des gens dont le projet nous parle. Si ce n’est pas le cas, on ne le prend pas. On n’a pas besoin de cela pour vivre. Cela doit être enrichissant, autant pour nous que pour eux !
Serge : On est physios avec nos clients, en fait. (rires)
OnVillaNuit : Comment avez vous choisi le nom ?
Serge : C’est Romain qui l’a trouvé !
Romain : Il a du sens. On ne veut pas être de la chair à canon pour l’événementiel. Les serveurs sont souvent considérés comme de la force de travail pur et dur.
Serge : Ils sont souvent invisibles. Notr objectif est que l’on nous reconnaisse ! Quand on a retenu notre prénom et qu’on demande un de nos serveurs spécifiquement pour une soirée, on a tout gagné ! Le rêve ultime serait que des gens sélectionnent leur personnel en fonction de leurs affinités.
OnVillaNuit : Comment vous est venu l’idée ?
Serge : C’est vraiment en travaillant au Palais de Tokyo. On pensait avoir une clientèle a priori difficile, des amateurs, des collectionneurs d’art qui vont nous casser les pieds. Au fur et à mesure, on s’est aperçu qu’ils étaient en demande d’autre chose, et qu’ils n’en avaient pas grand chose à faire de la manière dont nous tenions bouteille de champagne… Les lieux qui cartonnent, comme à Pigalle, ou encore Chez Jeannette, marchent parce que les serveurs ressemblent à la clientèle.
OnVillaNuit : Vous sortez beaucoup ?
Romain : No More Penguins vient aussi de notre expérience de noctambule. Nous allions à des événements où le service était complètement à la ramasse et très décevant. Après c’est sûr, ce n’est pas un métier facile.
Serge : Je me souviens d’une soirée quand j’étais étudiant pour la présentation d’une voiture. Nous nous rendons au bar, et les barmen, insupportables, ont mis 10 minutes à jongler et à faire les malins avec les bouteilles pour nous sortir un cocktail même pas bon. Ca m’a vraiment énervé. Ce n’est pas ma conception du service.
OnVillaNuit : D’où vient à votre avis le succès de No More Penguins ?
Romain : La richesse du projet, elle tient à la richesse des gens qui participent. Nos serveurs sont graphistes, journalistes, communicants. Ce sont des gens curieux, qui travaillent dans des restaurants mais qui se confrontent aussi à d’autres réalités. On a même des gens qui n’ont jamais bossé dans la restauration et qui sont pourtant très demandés ! Tout est une question d’humain.
Quels sont vos projets ?
Romain : Nous aimerions beaucoup enrichir notre offre, faire un peu plus que du service. Pourquoi pas essayer la production d’événement ? On y pense, mais ce n’est pas la prochaine étape. Pour le moment, on se concentre sur le fun !
Propos recueillis par Marine Normand