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Moodoïd : “Je me vois plutôt finir par réaliser que par faire de la musique”

Hier après-midi, sur la terrasse de la Villa Schweppes aux Marches, on a pris des nouvelles de Moodoïd. Pablo Padovani, le chanteur, nous a parlé du beau succès du premier album Le Monde Möö mais aussi de ses envies de réalisation.

Villa Schweppes : Salut Pablo, ça fait longtemps que tu es à Cannes ?

Moodoïd : Eh bien depuis que l’on s’est quittés à We Love Green ! (rires). Non je rigole, je suis arrivé à 11h30 ce matin, c’est tout frais. On est là pour faire le concert à la Villa Schweppes et on repart demain…

Tu vas aller voir des films ?

Moodoïd : Je vais plutôt aller me baigner (rires). Mais je compte aussi voir des amis. J’en ai pas mal qui bossent dans le cinéma donc c’est l’occasion

Moodoïd a fait la première partie de Phoenix en février 2014. C’est un groupe que tu admires beaucoup. Qu’est-ce que cela représentait pour toi ?

M : C’était assez marquant. C’est arrivé au tout début du groupe ! Phoenix, c’est le genre de groupe qui a la possibilité de choisir ses premières parties donc ça veut dire qu’ils nous ont choisi nous. C’était en plus un énorme soutien pour Moodoïd. C’est toujours important de pouvoir faire ses concerts dans des zéniths et devant beaucoup de gens. Cela permet de grandir.

Quel était votre plus gros challenge justement à ce moment là ?

M : En fait le groupe a été “victime” d’un buzz très rapidement donc notre plus gros challenge était de réussir à être au niveau le plus rapidement possible tout en étant en visibilité.

Que s’est-il passé depuis la sortie du Monde Möö ?

M : On a fait beaucoup de voyages et beaucoup de tournées. C’était assez incroyable parce que c’était la première fois qu’on jouait des concerts en tant que tête d’affiche. C’était très beau pour nous de jouer au mois de mars à la Gaité Lyrique qui était complète. Enfin on jouait à Paris pour des gens qui venaient nous voir nous et pas en première partie ! Et à côté de ça, il y a eu aussi la réalisation de tous ces clips qui a été un énorme investissement personnel.

Tu as fait des études de cinéma n’est-ce pas ?

Je me vois plutôt finir par réaliser des films que par faire de la musique

M : Tout à fait. Ma carrière de musicien a décollé en premier donc j’ai plongé là-dedans en sachant aussi que la musique pouvait m’offrir la possibilité de faire des images et d’autant plus sur ce projet là (le Monde Möö) qui est très tourné sur l’esthétique. Mais je constate, en tant que jeune mec qui a travaillé un peu dans les deux milieux que la musique est quand même plus ouverte aux jeunes. C’est très rare de voir un réalisateur de 22 ans… On ne lui fait pas confiance.

Ca te plairait de faire un long métrage ?

M: Oui, c’est mon rêve ! Je me suis dit que faire de la musique et continuer à travailler la réalisation à travers des formats courts, les clips, et des courts-métrages me permettrait peut-être plus tard de développer mon univers ! Je me vois plutôt finir par réaliser des films que par faire de la musique.

Quel est ton univers alors ?

M : Mon univers est un peu moins féérique que ma musique je pense. Mais les scénarios que j’écris restent très surréalistes, comiques et assez absurdes. J’admire beaucoup Quentin Dupieux qui est presque un des seuls à utiliser l’art de l’absurde au cinéma.

Quel autre réalisateur aimes-tu ?

M : Je viens de voir qu’il y a Jaco Van Dormael qui est à Cannes. C’est un cinéaste belge, je l’aime beaucoup. Je suis aussi bien sûr un très grand fan de Wes Andersen mais aussi de Roy Andersen qui est un réalisateur suédois. J’ai un gros retour sur Spielberg que j’avais un peu sous estimé. Je me suis refait tous ses films ! Je suis trop fan de Rencontre du troisième type. Mais un de mes réalisateurs préférés reste Brian De Palma.

Pour en revenir à Moodoïd, tu as écrit l’album en 1 semaine non ? Vas-tu prendre plus le temps pour l’écriture du nouvel opus ?

M : Oui je me suis enfermé une semaine dans ma maison de campagne parce que l’EP avait eu beaucoup de succès donc il fallait être très réactif et créér un album tout de suite. Ensuite on a passé 3 semaines en studio et encore 3 semaines à faire le mixage. C’est allé très vite ! Là je commence gentiment. Cette fois j’ai plus de temps donc je le prends pour tester de nouveaux processus de travail. Avec ce premier disque, j’aimais beaucoup travailler très rapidement, en one shot. Là, j’ai des envies différentes. Je suis plus dans la synthèse. J’ai envie de réussir à developper mon style de manière plus minimaliste, plus rapide et plus claire.

Tu as l’air de vraiment savoir où tu vas !

M : Oui assez ! Il faut savoir ce qu’on veut sinon ça peut durer des années ! Quand je fais un disque, j’ai envie que cela corresponde à une période de ma vie mais aussi de raconter des histoires, de créer des paysages. Le nouvel opus s’ancrera dans un nouveau paysage.

On va finir sur deux petites questions. Quelle est ta boisson ?

M : Ce n’est pas pour faire de la pub mais j’adore le Martini Schweppes Indian Tonic (rires). Je reviens du Mexique aussi alors je suis dans ma période Mezcal !

Si je te dis “La villa Schweppes c’est…”

M : … du gros chill ! (rires)

Site officiel de Moodoïd