Le mouvement des années 1960 berce le dernier album de Metronomy, Love Letters. Du son à la pochette en passant par les costumes de scène du groupe, le psyché c’est branché.
Lorsque l’on a demandé à Joseph Mount, le leader de Metronomy, ce qui lui plaisait dans la décennie 1960, voilà ce qu’il nous a glissé : “J’ai toujours adoré les années 60 psychédéliques. Elles représentent pour moi les années où tout était possible, musicalement parlant je veux dire. Les gens étaient avant-gardistes, ils n’avaient pas peur d’innover. Je trouve que l’on a toujours mésinterprèté cette période. Les années 60, ce n’a jamais été que les hippies et leur folklore, au contraire“.
En effet l’album Love Letters évoque la musique psyché des sixties : ce mouvement affilié au rock prend sa source dans l’évoultion de la société américaine des années 60, prenant une place libre entre la musique populaire et les sonorités classiques et jazz traditionnelles. Plus que le rock, elle symbolise la contre-culture dans tout ce qu’elle implique : innovation, expérimentation, liberté, transversalité et folie. Une période faste, brillante, bourrée de couleurs autant que de mélancolie. De San Francisco à Londres, le mouvement inspirera les plus grands, de Greatful Dead aux Doors en passant par le guitar hero Jimi Hendrix mais aussi les Rolling Stones et les Beatles. Ces derniers, emmenés par un George Harrison fasciné, produiront un de albums cultes du 20eme siècle aux accents psyché, Sergent Pepper. Mais selon les experts, c’est Pink Floyd en la personnalité de Syd Barret, fondateur du groupe, qui incarne l’épine british du psyché avec l’album The Piper at the Gates of Dawn (1967). Ce qu’évoque Joseph Mount c’est cette création musique qui touche l’âme, qui emmène celui qui l’écoute ailleurs à travers un melting pot de sons. La musique se fait le laboratoire audio générant des prototypes de vaisseaux pour une autre dimension. Du graphisme à l’art en passant par le cinéma, le psyché devient un courant artistique également visuel.
Nombre sont les groupes contemporains qui embrassent cette influence : The Horrors, l’écurie du collectif nøthing, Wall of Death, mais aussi MGMT ou Tame Impala.
A lire : Les années psychédéliques, Philippe Thieyre aux éditions Desinge et Hugo (2011)