Skip to content

Metronomy : Joseph Mount revient à l’essentiel dans Love Letters

Joseph Mount de Metronomy sera notre rédacteur en chef invité pendant 3 jours. Il nous parle de la création de son nouvel album “Love Letters”, de son travail en studio en vrai artisan au montage des clips vidéos.

Villa Schweppes : Commençons par le début, pourquoi intituler votre album Love Letters ?

Joseph Mount : Pour le précédent album, The English Riviera, trouver le titre avait été plus ou moins instinctif. Pour celui-ci, on ne s’est décidé qu’à la fin. J’avais composé 20 chansons quand je me suis dit “ok , il est temps de lui trouver un nom“. En fait, je trouvais qu’il y avait ce thème de la communication, de l’échange, d’être loin de l’autre. Et puis, il y avait cette chanson, ” Love Letters”. Je me suis dit alors que c’était un bon nom pour l’album.

Vous êtes un romantique alors ?

JM : Oui, (rires). Enfin, je pense que je l’étais bien plus avant. Maintenant je suis en couple donc vous savez, c’est un peu différent. J’aime aussi l’idée d’avoir “Love” dans le titre. Ça lui donne une petite touche sixties.

Quel est le lien entre vos 4 albums ? Suit-on votre histoire personnelle ?

JM : Je ne pense pas qu’il y en ait. Peut-être que le seul lien c’est moi finalement. J’ai beaucoup changé en vieillissant, j’ai mûri, je suis devenu un meilleur musicien, mais au final, je suis toujours le même et je parle toujours des sujets qui me tiennent à coeur.

Qui sont les artistes que vous admirez ?

JM : Je suis un grand fan de David Bowie, des Beatles, d’Outkast. A propos d’eux, leur retour m’effraie un peu. J’ai peur que l’on soit déçu. Sinon, j’adore Kendrick Lamar que j’ai découvert à Rock en Seine. Je suis fan du beat de la batterie dans ses sons.

Le mot “pop” semble reprendre tout son sens avec votre album : les instruments semblent éclater comme des bulles justement placées. Cela vous plait que l’on dise que vous faites de la pop?

JM : Oui, bien sûr. C’est marrant parce que dernièrement, Love Letters a été mis en écoute sur iTunes et pour le trouver on devait passer par la page des genres musicaux. On a remarqué que l’on était plus dans la catégorie “musique électronique ” (dans laquelle on se trouvait depuis 8 ans) mais sur la page “pop”. Les choses changent !

Comment décririez-vous votre voix ? L’avez-vous travaillée pour ce nouvel album ?

JM : C’est difficile de décrire “ma voix”. Je ne me suis jamais considéré comme un chanteur, je n’ai jamais vraiment eu confiance en moi dans ce rôle. Enfin, je commence tout juste à l’accepter avec Love Letters. J’ai tenté des choses et ça m’a plutôt plu donc je suis content.

Vous avez déclaré dans Tsugi qu'”I’m Aquarius” était votre “meilleure chanson”. Est-ce vrai ? Pourquoi ?

JM : Oui. En fait, ça faisait longtemps que je voulais faire une chanson émotionnelle mais qui serait en même temps simple à comprendre. “I’m Aquarius” est courte, accrocheuse (avec le “shoop doop doop ah” d’Anna), et possède une vraie atmosphère. Je voulais aussi que l’on puisse danser avec elle et capter tout de suite les paroles. Je pense que j’ai réussi à le faire.

Mais alors qu’est-ce qui fait un “bon” morceau ?

JM : Selon moi, pour qu’un morceau soit bon, il faut déjà qu’il respecte quelques règles c’est-à dire qu’il ait une structure. On doit clairement entendre le vers, le choeur et le pont. Elle doit aussi ne pas faire plus de 3min30 et être accrocheuse. Après, ce n’est pas toujours vrai. Une chanson complètement déstructurée peut aussi devenir un hit…

Cherchez-vous le “hit” d’ailleurs ?

JM : Non, je ne cherche jamais le hit quand je compose. Bon, c’est vrai que dans notre contrat avec la maison de disques, on doit quand même créér au moins trois chansons fortes pour l’album. Ça leur permet de les sortir en singles, de faire la promotion de notre opus. Mais ce n’est jamais une priorité dans mon travail d’écriture. Par exemple, notre titre “The Look” , je n’aurai jamais imaginé que ce serait un tel tube.

Alors pour Love Letters, pourquoi revenir aux techniques traditionnelles ?

JM : Je pense qu’aujourd’hui, on est trop dépendant de la technologie. Avant les ordinateurs, on faisait vraiment de la musique. J’ai eu envie de revenir aux origines de mon métier, de travailler comme un artisan avec mes instruments, de sortir du studio en ayant une vraie sensation de satisfaction et de travail accompli.

Pensez-vous que c’est une tendance ?

JM : Oui, clairement. Je pense être en amont de cette tendance ou plutôt de cette vague. Enfin, je n’ai rien créé du tout, les choses se répètent toujours en musique. Mais c’est vrai que la façon dont les gens la consomment aujourd’hui a changé. Il y a deux catégories de personnes : celles pour qui la musique ne signifie rien, et celles pour qui c’est une passion. Et ces personnes-là cherchent vraiment à écouter de la bonne musique.

Quelle place a donc la technologie dans votre oeuvre ?

JM : Elle a une très grande place, je ne suis pas anti-technologie il ne faut pas croire. Je ne rejette pas la technologie, au contraire, mais je pense que l’on ne doit pas oublier qu’avant, quand les ordinateurs n’existaient pas, on faisait aussi de la bonne musique.

Parlons maintenant de vos clips. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de “Love Letters” réalisé par Michel Gondry ?

JM : Oui, Michel Gondry est en fait un vieil ami de mon label. Il voulait faire un clip vidéo (peu importe avec qui) et on lui a recommandé de bosser avec nous. Il a alors écouté le morceau, ça lui a plu et c’était parti !

Et le clip de “I’m Aquarius” ? Il est d’abord sorti grâce à une application n’est-ce pas ?

JM : Oui, une application qui s’appelait Night Sky. On pouvait écouter le morceau tout en regardant les étoiles et en pointant son téléphone vers le ciel on obtenait des informations sur les constellations. C’était cool mais moi ce qui m’intéressait, c’était vraiment savoir si le morceau allait plaire, c’était un peu stressant. J’ai voulu faire un clip dans l’espace parce que j’ai toujours trouvé ça cool, tout simplement. J’étais persuadé aussi que l’on pourrait faire quelque-chose d’innovant avec ce thème. Et puis, les étoiles, c’est tellement poétique !

Pour terminer, dites-nous quelque chose que l’on ne sait pas sur vous ?

JM : Hmm, laissez-moi réfléchir. Ah oui, quand j’ai commencé la musique, j’étais DJ. Je scratchais mais vraiment très mal. (rires)

Le site officiel de Metronomy

Du vendredi 14 au dimanche 16 mars, Joseph Mount de Metronomy est notre rédacteur en chef invité. Retrouvez tous les articles !