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L’Olympic Café : le QG indie de la Goutte d’Or

Au coeur du quartier Barbès – Goutte d’Or, l’Olympic Café est devenu un peu plus de deux ans l’un des spots clés du rock et des musiques pop alternatives à Paris.

Typiquement, le spectateur lambda s’attendrait à ce qu’on l’invite à voir un concert dans le triangle Bastille – Oberkampf – Pigalle. Pourtant, depuis quelques temps, le quartier de la Goutte d’Or tend à en changer la géométrie. Du collectif Mu et son Garage à l’institutionnel Centre Barbara, le quartier devient l’un des nouveaux poumons de la musique actuelle dans la capitale.

Il était donc temps de faire la lumière sur le spot clé du quartier, l’Olympic Café, qui, sans faire de bruit, s’est imposé comme un des centres névralgiques incontournables des souterrains parisiens. On a donc envoyé quelques questions à Clément Haslé, programmateur du lieu, pour qu’il nous raconte l’histoire récente de ce lieu aux mille vies, mêlant aujourd’hui bar de quartier emblématique (5€ la pinte, plats entre 7 et 15€) et salle de concert confortable. Un lieu étonnant, dans lequel la hiérarchie disparaît souvent entre les têtes d’affiche d’envergure et les agitateurs locaux.

Villa Schweppes : Comment l’Olympic Café est-il arrivé à sa forme actuelle ?

Clément Haslé : L’Olympic a repris ses activités depuis un peu plus de 2 ans maintenant. On a d’abord fait en sorte de mettre en place une salle qui permettait techniquement d’accueillir les groupes dans de bonnes conditions, en plus de garder l’esprit convivial et historique du lieu, notamment en haut. On a ouvert avec le minimum, et on s’est équipé petit à petit, aujourd’hui on peut accueillir toutes formes de groupes, du plus punk au plus mélodieux, on a une loge, du matériel, des lumières…

Comment une salle de concert “indé” s’intègre-t-elle à Goutte d’Or ? Tu sens une fluidité entre les habitués du café et le public des concerts ?

Clément Haslé : L’intégration à la Goutte d’Or est historique, l’Olympic existe depuis très longtemps, la forme a pu changer un peu lors de la reprise, mais dans le fond, c’est un lieu qui garde cet ancrage au coeur du quartier et qui y est reconnu. Les programmations précédentes y ont été aussi extrêmement défricheuses par moment, c’est un lieu qui n’a jamais cessé d’évoluer. Les habitués du café et des concerts se mélangent bien, les deux sont intimement liés, car le café n’a jamais existé sans la salle du bas. C’est agréable de voir les habitants du quartier passer au début du mois pour demander la programmation, tout autant que de voir des gens venir pour les concerts de l’autre bout de la région parisienne.

Bien entendu, certains habitués ne sont jamais descendus, et certains fans ne font que passer par le haut pour accéder à la salle du bas, mais généralement c’est plus que de la cohabitation. Globalement, on a aussi une équipe au bar qui ouvre lorsqu’il n’y a pas de concert, et la pause qu’on va prendre au mois d’août est la première depuis la réouverture. Il y avait une vraie volonté de rester ouvert avant cela, pour que le public garde à l’esprit que l’Olympic est lieu de convivialité fort dans le quartier, sur lequel ils peuvent compter.

Pour être souvent sur place, j’ai l’impression que c’est un des rares lieux parisiens où on peut parler à des inconnus, et pas seulement en attrapant des Pokémons.

Quelle est ta manière d’aborder la programmation ?

Clément Haslé : Pour la programmation, j’aborde les choses de la façon la plus ouverte possible. Je ne crois pas beaucoup dans la spécialisation dans un seul genre musical pour un lieu pareil. C’est un café concert d’une taille importante. Mes goûts me poussent vers les musiques aventureuses, ” indé “, mais j’essaye surtout de ne pas m’y cantonner, de garder une ouverture la plus large possible, d’accueillir au maximum le vivier musical du quartier.

Pour citer les résidences fortes, il faut bien entendu commencer par La Souterraine, dont la partie live a commencé à l’Olympic, et qui se développe un peu partout maintenant. On va essayer de garder une collaboration entre nous le plus longtemps possible. On travaille aussi avec Gonzai, qui a raison d’une date par mois programment le meilleur de l’underground parisien. Johnkool sont également des réguliers, avec des soirées assez dingues, “électroniques inspirées” comme disait Hartzine. On bosse aussi pas mal avec nos voisins du Garage Mu, dont on adore le travail, mais qui sont maintenant très occupés avec ce lieu super qu’est la Station. Et puis de nouveaux rendez vous apparaissent, comme la Bal afro-latino, les rencontres artistiques de l’Antre deux arts, pas mal de belles choses à venir pour la rentrée!

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