Elle est là, debout derrière son comptoir, toute la nuit, à veiller sur vos affaires pendant que, votre ticket dans la poche, vous vous déhanchez sur le dancefloor. Qui est cette jeune femme qui s’occupe de vos affaires ? C’est la fille du vestiaire ! Vous avez remarqué comment la rythmique de notre introduction est c
Elle est là, debout derrière son comptoir, toute la nuit, à veiller sur vos affaires pendant que, votre ticket dans la poche, vous vous déhanchez sur le dancefloor. Qui est cette jeune femme qui s’occupe de vos affaires ? C’est la fille du vestiaire !
Vous avez remarqué comment la rythmique de notre introduction est chantante ? On dirait une vieille chanson française. Enfin bref. Emploi étudiant-(e) par excellence (il est vrai que l’on croise rarement un homologue masculin derrière le comptoir en train de chérir vos petits manteaux ), il nous parait indispensable de réhabiliter cette jeune personne que vous dédaignez souvent du regard (OUI, PARFAITEMENT, ON VOUS A VU) et de vous expliquer toutes les petites subtilités de son métier.
Pas très bien payée, les gérants de clubs partant du principe que “tout le monde peut le faire“, la fille du vestiaire arrive à l’heure du premier clubber et part après le dernier. Elle aura toute la soirée gardé sa tenue élégante et ses petits talons, alors que non, elle n’ira pas du tout danser, postée entre la porte d’entrée et celle du club, en plein courant d’air. Parfois, quand elle n’a vraiment pas de chance, un individu lui tient la jambe pendant de longues heures, espérant repartir avec un numéro.
Toujours souriante, elle vous échange vos précieux manteaux/clés de voiture/sac à mains/enfants en bas âge (roh ça va on plaisante) contre un ticket que vous semblez faire exprès d’égarer à chaque fois. Bizarrement, c’est vous le responsable, mais vous ne manquez jamais de lui crier dessus comme si vos poches trouées c’était de sa faute.
Non mais vraiment, vous alors.
Elle supporte de plus, quand le club ferme, une affluence de visages fatigués et passablement éméchés à cinq heures du matin, hurlant pour récupérer leurs petites affaires. La fille du vestiaire se retrouve ainsi submergée de personnes d’un coup très pressées, et qui trouvent scandaleux de devoir patienter pour retrouver ce qui leur appartient de droit. Franchement. La prochaine fois, faites un petit effort, et soyez gentils. Si vous avez pu danser libre comme une colombe sauvage, c’est grâce à elle, la gentille fille du vestiaire. Alors vous laissez un pourboire et un sourire. Ça lui permettra d’affronter le premier métro en se disant qu’elle ne fait pas le pire des métiers…
Marine Normand