Dazed Magazine venant de réaliser un documentaire sur la rave, Arte préparant le sien sur la techno (Technophilia), on se disait qu’il était grand temps de vous faire un catalogue des meilleures épreuves du genre.
Voilà en huit étapes comment briller dans les salons feutrés ou de quoi hurler en club, voire même un moyen d’expliquer ce qu’est la techno ou la rave à Mamie ou votre dentiste.
“Berkshire Goes Balearic” : la rave culture via le prisme d’Ibiza
(réalisé par Tabitha Denholm)
Une histoire simple en somme mais qui remonte à un âge que certains d’entre vous, lecteurs adorés, n’avez pas encore atteint : 20 ans. Une période d’hédonie folle et de liberté sans entraves qui vit le comté de Berkshire (à l’ouest de Londres) importer la musique bouillante d’une île encore méconnue en ce temps : Ibiza. Il en résulta la rave, mère d’un paquet des productions élaborées et entendues par nos jeunes générations.
“When I Sold My Soul To The Machine” : La Hague ou le cas à part
(Réalisé par Igor Lesic et Ronald Lindgreen)
Voilà comment, en quarante-six minutes, résumer une scène aussi singulière, isolée et excentrique que celle de La Hague. Ça explique tout et à la fois rien, c’est complétement inutile et même temps indispensable mais surtout ça décrypte (autant que ça peut) un son (quelque chose d’une house lo-fi et crue) ainsi qu’une scène dont les fers de lance furent (et sont toujours) Legowelt et Pametex.
“Brandy & Coke” : voix de (UK) Garage
(Réalisé par Ewen Spencer)
Autre grande réalisation de Dazed Magazine, ce Brandy & Coke a le mérite de mettre en lumière un mouvement séminal pour des jeunes gens comme Disclosure. C’est une branche importante de leur généalogie et un moment important pour la musique britannique d’où découla les grime, 2-step, UK funky, dubstep ou encore UK House… Bref, un docu essentiel sur un genre qui ne le fût pas moins. Un reportage tellement bien foutu que Channel 4 le diffusa en avant-première.
“Hi Tech Soul” : The Creation Of Techno Music
Tu veux tout savoir sur la techno de Detroit ? Des raciness au bout des branches ? Ne cherche pas plus loin, Hi Tec Soul, réuni tout et (presque) tout le monde : Juan Atkins, Kevin Saunderson, Derrick May, Richie Hawtin, Keith Tucker, Kenny Larkin, Jeff Mills, Carl Craig et Anthony ‘Shake’ Shakir. Si vous bookiez un tel casting pour votre anniversaire, ça vous couterait le PIB de la Suisse.
“Paris Is Burning” : le voguing avant Madonna
(Réalisé par Jennie Livingston)
Avant que Madonna ne s’approprie la maternité du “Vogue” et colporte la danse, dans le New York des 80’s des jeunes hommes noirs et gays d’Harlem couraient les ballroom et s’affrontaient dans des dance contests. Pas vraiment un docu sur la house ou son dérivé que l’on qualifie de vogue (en tant que genre musical à part entière) aujourd’hui, mais plus un instantanée de vie vu par le prisme des ravages du SIDA, du racisme, de l’homophobie et des clivages sociaux, couplé à une exploration des clubs.
L’esprit vogue et ballroom que l’on retrouve aujourd’hui à Paris dans les soirées de la MONA.
“Universal Techno” : around the world.
(Réalisé par Dominique Deluze)
Produit par Arte en 1996 cet Universal Techno est tout aussi intéressant que son grand-frère cité plus haut Hi Tech Soul, et comprend un casting du même calibre (Juan Atkins, Derrick May, Jeff Mills…) mais s’intéresse plus à ce que la techno a pu provoquer overseas après sa diaspora comme chez le britannique Autechre.
“From Jack to Juke : 25 years of Ghetto House“
(Réalisé par Sonali Aggarwal)
Il y a deux genres devant lesquels on glisse toujours le nom de Chicago : la house et la juke. Les deux genres sont des parents éloignés, nés au même endroit, dans les mêmes circonstances (climat économique désastreux, discriminations de tout ordre) mais à 20 ans d’écart. Vous découvrirez leurs points communs, vous étonnerez de leurs dissensions, apprendrez ce que les termes “jack,” “juke” “booty” recèlent, le rôle de la juke dans la trap ou ce que le “ghetto” vient faire dans la house. Passionnant.
“Pump Up The Volume” : l’encyclopédie de la house
Frankie Knuckles, Marshall Jefferson, Pete Tong, Jesse Saunders, Happy Mondays… Pump Up the Volume contient TOUT ce qu’il y a à savoir sur la house jusqu’au milieu des 80’s. TOUT. Et ce, sur plus de deux heures et demie.
Il est bon de préciser que Technophilia, un excellent documentaire (de toute évidence) sur la techno (réalisé par Dimitri Pailhe), est à paraitre très bientôt sur Arte. On vous en reparle dès que l’on plus de précisions.