Une décision qui va sans aucun doute faire beaucoup parler… Dans un billet étoffé, le site web spécialisé a expliqué pourquoi les classements annuels, qui ont fait la réputation de la publication, n’avaient plus leur place chez eux.
Tout semble partir du premier classement organisé il y a 11 ans par R.A. : un premier podium composé de figures incontournables de l’industrie. Talentueux, certes. Toujours est-il que le tiercé de tête est composé par Michael Mayer, Ricardo Villalobos et Richie Hawtin.
Trois géants qui ne représentent pas les gens qui ont fait de l’industrie ce qu’elle est. Au contraire, et selon le magazine web, il met certaines personnes, dont les communautés afro-américaines et LGBTQ au second plan. En plus d’être devenu le catalogue des artistes les plus bankables du moment, ce qui n’était pas l’idée.
Opinion: Why we’re stopping the RA pollshttps://t.co/fnlcnSHN8A
– Resident Advisor (@residentadvisor) 22 novembre 2017
L’article a été posté en début de semaine dernière et a surpris bon nombre d’internautes. Et évidemment, la décision a fait l’effet d’une bombe. D’un côté, on salue cette “grande décision” qui vient “d’une plateforme respectée de tous”. De l’autre, on dénonce une hypocrisie motivée par des raisons politiques (faute de mieux) : “Je ne veux pas me dire que Resident Advisor est devenu politiquement correct, donc j’essaie de comprendre la situation, mais ça a quand même l’air d’être une décision motivée par le politiquement correct”, balance par exemple un lecteur sur Twitter.
Au-delà des réactions passionnées, cette décision est prise après mûres réflexions. L’équipe du site web fondé en 2001 a trouvé que ses classements étaient sortis du rôle pour lesquels ils avaient été créés :
“Lorsque nos classements ont débuté, c’était pour documenter ce que nous pensions être une carence dans l’industrie.
Les autres magazines faisaient des choses similaires depuis des années, de Mixmag à DJ Mag, en passant par Pitchfork. Mais aucun ne semblait couvrir la musique devenue une vocation pour RA, à savoir le vaste tiers restant de la musique électronique dite “underground”, faute d’une meilleure expression, regroupant DJs, producteurs, clubs et labels qui font des choses superbes mais qui, en dépit de leur succès et du culte qui leur est voué, ne sont pas reconnus à leur juste valeur dans les autres classements.
C’est un monde que nous aimons et que nous respectons, que nous voulons traiter avec amour et respect. En partant de ce point, en finir avec les classements nous semble le meilleur moyen d’y parvenir“.