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Les BO dont vous adorez l’auteur sans le savoir

Cannes approche à grandes palmes (hohoho) et histoire que vous soyez à jour pour briller en société lors de vos conversations ciné dans les salons feutrés, on récapitule les B.O dont vous adorez l’auteur sans le savoir.

Ici, nous nous concentrons sur les compositeurs dont la soundtrack n’est pas le métier ou dont l’éclosion n’a pas été provoquée par son travail sur les OST (Original Soundtrack). Clint Mansel, Philip Glass, Georges Delerue ou Bregovic ne sont pas des oublis.

On ne l’a pas vu venir…

Dan Deacon – Twixt (Francis F. Coppola, 2012)

Gothique, austère et synthétique comme une cathédrale de nylon, on aurait nettement mieux vu les croques-morts batcave de Bauhaus signer cette B.O que Dan Deacon. Fanfaron, fantasque, fantastique, Deacon est un génie de l’électronique moderne qui a notamment peint l’Amérique en six Walkyrie au sein d’America. Et via Twixt, on découvre que le Deacon est aussi une matière pliable et modelable à loisir.

 

Archive – Michel Vaillant (Louis-Pascal Couvelaire, 2003)

En 2003, Archive sortait son quatrième album nommé Michel Vaillant. Pourquoi pas ? Un album inspiré par la BD du même nom et dont une adaptation ciné devait sortir le mois d’après. Chose moins bien saisie, le film était orchestré de même par Archive. Et si les fans, les vrais, les radicaux ont reconnus immédiatement le groupe, le profane, lui, ne se doutait pas une minute qu’un groupe de trip hop était soluble dans le ronronnement des moteurs. Et pourquoi pas de la folk dans le prochain Fast & Furious ?

 

Ben Frost – Sleeping Beauty (Julia Leigh, 2011)

Ce que les hommes lui font la nuit, Elle l’a oublié au réveil” Voilà du pitch. La prostitution assemblée comme un conte fétichiste dans un cadre (ultra) maitrisé, sourd et feutré, c’est l’ambition de Sleeping Beauty. Le film est un semi-raté mais sa B.O réalisée par le grand maitre islandais de l’expérimental et de l’ambient, Ben Frost, tient de la merveille. Une perfusion d’angoisse qui peut presque vous sauver un film. Presque.

 

Daniel Lopatin / Oneohtrix Point Never – Bling Ring (Sofia Coppola, 2013)

On connait l’attachement de Coppola pour la musique. Et les musiciens, puisqu’elle partage la vie de Thomas Mars (leader de Phoenix). Coppola fille aime la pop des plus raffinées et fait gambader Marie Antoinette sur du Pulp ou des vierges se suicider portées par Air. Mais Sofia n’aime pas uniquement orchestrer des adolescents avec de la musique d’adolescent. C’est ainsi que l’on a croisé Daniel Lopatin connu pour ses puzzles électroniques avant-gardistes chez Warp, en tant qu’Oneohtrix Point Never et dont on ne s’étonne pas un instant qu’il soit derrière les nappes anxyo-synthétiques de Bling Ring.

 

On s’en doutait …

Damon AlbarnOrdinary Decent Criminal (Thaddeus O’Sullivan, 2000)

Si House Of Cards a effacé de la mémoire collective les trois quarts du CV de Kevin Spacey, une amnésie générale touche d’autant plus durement Ordinary Decent Criminal. Ni médiocre, ni génial, le film n’a rien d’inoubliable, y compris sa B.O dont le brin de Damon Albarn titille nos souvenirs mais demeure néanmoins aussi peu mémorable que le film auquel il est associé. C’était l’après Blur et l’avant Gorillaz pour Albarn, et un trou noir pour tout le monde.

 

The Chemical Brothers – Hanna (Joe Wright, 2011)

Dans le cas présent on ne s’en doutait pas vraiment : on le savait. Un nouvel album des Chemical est un tel événement que personne ne s’est vraiment préoccupé du film dont il est extrait. Il a beau être réalisé par le réalisateur d’Orgueil et Préjugés (Joe Wright), lancer la carrière de Saoirse Ronan (que l’on croise dans Grand Budapest Hotel), avoir Cate Blanchett à l’affiche, cet Hanna reste avant toute chose un album de Chemical Brothers. Hautement négligeable au passage.

 

Karen O – Where the Wild Things Are (Spike Jonze, 2009)

Encadrée par Being John Malkovich et Her, la carrière de Spike Jonze a connu un ventre mou dont Where the Wild Things Are fut un des bourrelets. Malgré la performance de son mini acteur principal (Max records), l’absence de féérie alourdie une fiction pataude. Et Karen O ? Transparente et fade, chose impensable à l’époque des Yeah Yeah Yeahs.

 

Toto Dune (David Lynch, 1984)

Toto c’est l’horrible machin qui ressemble effectivement à une blague. Les auteurs d’Africa sont aimés comme on aime des nains de jardin : par amour du kitsch. Et pourtant si Toto est un groupe fabriqué, il était la réunion des meilleurs musiciens de studio de l’époque. Chose remarquée par Lynch qui les conviera (avec Brian Eno) à créer de grands courants d’air dans cette odyssée spatiale.

 

Sébastien Tellier Narco (Gilles Lellouche, 2004)

Tellier bosse avec Oizo, fait connu, on l’a retrouvé dans la B.O de Steak (où il avait un rôle d’ailleurs) ou même du récent Wrong Cops. Aujourd’hui Tellier réécrit son enfance dans une grande B.O tropicalia, l’Aventura. Mais entre tout ça, Tellier a mis à profit toute sa facétie dans l’OST d’un film de Gilles Lellouche, avec Guillaume Canet : Narco. Le film met en scène un narcoleptique, la B.O de Tellier, quant à elle, va plutôt piocher du côté des narcotiques.