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Le tour du monde des clubs de Rodion

Le producteur romain qui fait régulièrement le tour du monde nous a livré ses anecdotes les plus croustillantes sur les clubs qu’il a pu fréquenter…

Juste après ses balances et à quelques heures de jouer son live magnétique à la Villa Schweppes de Cannes, le deejay / producteur italien nous a livré quelques histoires bien senties sur sa vie en club aux quatre coins de la planète.

Villa Schweppes : C’est ta première fois ici, à Cannes ?

Rodion : Oui, c’est ma toute première fois ici.

VS : Commençons par le commencement, quel est le premier club dans lequel tu aies joué ?

Rodion : C’est une question très intéressante… Je crois bien que c’était à Rome. Peut-être en 98 ou 99. Le nom du club, c’est Brancaleone. C’était avant que la scène ne dégringole, par là-bas. Je ne sais d’ailleurs pas ce qui s’est passé, il y avait une très bonne scène en Italie dans les années 1990.

VS : Et le dernier ?

Rodion : Je crois que c’est le Biergarten, à Berlin, c’était vendredi dernier. Avant ça j’ai joué en Serbie, à Belgrade je crois bien.

Je préfère les petits clubs bien suspects

VS : Celui dans lequel tu as livré ta meilleure performance ?

Rodion : Très difficile à dire. Je suis en tout cas pas mal satisfait après avoir joué dans des petits clubs freak, peut-être plus que dans les grands festivals. J’aime quand le set est bizarre et barré ; je préfère la qualité à la quantité. Là comme ça, je pense par exemple à un strip club russe, à Athènes. C’est l’un des premiers gigs que l’on ait eu ensemble, avec mon bassiste, en 2006 u 2007, il y avait peut-être 100 personnes, mais c’était super drôle : on avait une barre de pole dance en plein milieu de notre “scène”, si on peut l’appeler ainsi, et tout le monde était ingérable. Un très bon souvenir…

VS : Pour quelle raison, tu penses que c’est ton meilleur live du coup ?

Rodion : Je ne sais même pas si c’est mon meilleur live, mais c’est carrément le genre de live qui t’aide à mieux jouer, à bien gérer ta musique. Sur les grosses scènes, les gens sont parfois trop loin de toi, là, travailler avec cette proximité, c’est super agréable. Il est plus difficile de se lier aux énormes publics, c’est pour ça que je préfère les petits clubs bien suspects. En y réfléchissant un peu plus, je me dis que les gens qui ne sont là que pour la musique sont les meilleurs, les autres s’amusent et se fichent de ce que tu passes, ils veulent juste passer du bon temps, et après tout, tant mieux pour eux !

En club à Berlin, Londres ou Paris, on a parfois l’impression que les gens s’ennuient

VS : Et on y vient… Ta pire expérience en club, c’était où et quand ?

Rodion : Ah, ça c’est vraiment dur. Il y en a eu une dans les semaines passées, que je ferais mieux de ne pas mentionner d’ailleurs… On a eu pas mal de soirées très étranges, difficile de choisir la pire. En fait, je dirais plutôt ça : tout le monde rêve de jouer à Berlin, Paris, Londres etc… Et c’est génial, vraiment, mais souvent, les gens que tu croises dans ces endroits sont habitués à tous types de musiques. Tu as parfois l’impression qu’ils s’ennuient, c’est pas simple de passer au delà de cela. Ils perdent de l’intérêt dans ta musique parce qu’ils sortent toutes les semaines, si ce n’est pas tous les jours, et au final, ils n’entendent plus que du bruit, ce n’est plus de la musique pour eux. Ca m’a fait comprendre à quel point c’était cool de jouer dans des pays où la scène n’est pas encore immense : la Turquie, la Géorgie ou la Serbie par exemple. Les gens sont satisfaits de ce qu’ils ont et savent vraiment faire la fête malgré tout.

Rodion magnétise la Villa Schweppes à Cannes

Rodion magnétise la Villa Schweppes à Cannes

VS : La chose la plus folle que tu aies pu faire en club ?

Rodion : (rires) Attention, terrain glissant ! Je ne sais pas si j’ai vraiment fait tant de folies que ça, moi. Ah, si ! Une fois, au Mexique… On m’a fait boire du mezcàl et j’allais jouer à la Santanera (qui est mon club préféré au monde, je crois). C’était ma première fois au Mexique et on est arrivés assez tôt dans l’après-midi… Je vous passe les détails mais il y a eu beaucoup de mezcàl et ce n’était peut-être pas l’idéal pour un mec de mon gabarit. Heureusement que j’étais bien entouré, parce que ça aurait très vite pu devenir n’importe quoi. Je ne me souvenais de rien personnellement et ça m’allait très bien, mais il y a malheureusement des vidéos. J’ai fait n’importe quoi sur mon set, je n’arrivais même pas à démarrer la musique, j’ai embrouillé des mecs très louches enfin voilà, c’était n’importe quoi. Tout s’est tout de même bien terminé. Je crois que c’est là mon seul gros écart…

Dans quels clubs est-ce que l’on pourra te retrouver cet été ?

On vient tout juste de sortir notre dernier album, donc on va passer l’été à tourner tous les trois. On a d’ailleurs pas mal de dates prévues en France. D’abord Calvi On The Rocks, puis Marseille, Nantes… Enfin voilà, notre été sera très français, et très live c’est le moins que l’on puisse dire.