Hier, ça n’a pas été facile, mais la France a gagné contre le Nigeria en huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Saluons les perdants du match avec une sélection de 5 tracks qui ont bouleversé la musique dans le monde entier.
Fela Kuti – “Zombie”
À la fin des 60’s, le Nigeria est dans une crise politique et sociale sans précédent. Fela Kuti, alors parti étudier la musique en Angleterre, rentre au pays et se lance dans la contestation. Par la même occasion, il invente une musique particulière, hypnotique, nourrie du jazz, du rock et des musiques locales – yuruba. Le succès de son entreprise sera si grand qu’il fondera un véritable contre-pouvoir et fera de l’Afrobeat l’un des genres les plus importants lancés par le continent africain.
Tony Allen – “Afro Disco Beat”
Si l’Afrobeat a eu un tel retentissement en Europe et aux Etats Unis, c’est aussi parce qu’il a su mêler les fondamentaux des musiques jeunes occidentales avec des rythmiques locales qui ont laissé les batteurs “scolaires” sur le carreau. Selon Record Makers, le label de Sébastien Tellier, Tony Allen est “le plus grand batteur vivant“. Personne ne pourra dire le contraire : c’est lui qui accompagnait Kuti quand il fondait le registre. Ecoutez plutôt le groove suréaliste de “Afro Disco Beat”.
Manu Dibango – “Pepe Soup”
Cette musique va très vite se répandre dans le monde entier : Manu Dibango, lui, va rencontrer cette musique là depuis la France, où il a migré très jeune du Cameroun puis de Belgique. Avec le solide bagage musical que l’éducation qu’il a reçu dans l’Hexagone et un talent certain, il mit en place un psychédélisme afro comme on peut l’entendre dans ce fascinant “Pepe Soup”. L’intro est incroyablement puissante.
Fanga – “I didn’t know”
Preuve si besoin en était que l’Afrobeat est un genre bien vivace et tout à fait international : les racines nigérianes ont fait pousser un grand arbre aux ramifications des plus larges. Fanga est un groupe de Montpellier – pour l’exotisme, vous repasserez – qui réussit à réactualiser le son de l’époque de Fela et à se nourrir de ces rythmiques pour proposer quelque chose de, finalement, très abordable.
Femi Kuti – “Blackman Know Yourself” (Chari Chari Congo Dub)
Pour choisir le dernier morceau de cette playlist, on a laissé la main à Alex, du crew de DJ Mawimbi. En effet, ces derniers sont les spécialistes du genre, en faisant danser Paris avec leurs edits et morceaux afro-électroniques trouvés aux quatre coins de la toile. Il a choisi le remix de Femi Kuti (le fils de Fela) par Chari Chari : “C’est un remix officiel, donc le remixeur a été choisi par Femi Kuti, ce morceau respecte l’esprit de l’afrobeat, tout en y insufflant une veine plus électronique, légère qui rend le morceau jouable en club comme écoutable à la maison. Le refrain et le titre sont un clin d’oeil appuyé et assumé à une chanson de Joe Higgs, tirée de son album By The Rivers Of Babylon sorti dans les années 1970. C’est donc déjà un croisement de deux musiques noires militantes et une recherche d’unité par la musique. Le remix de Chari Chari en sort la quintessence et poursuit cette idée de manière encore plus moderne.”