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Le futur des synthétiseurs : interview et mixtape de Bajram Bili

Alors qu’il sortira prochainement son premier album, Bajram Bili nous livre une mixtape parfaite pour aborder la musique synthétique d’aujourd’hui. On lui a posé quelques questions.

Qui est Bajram Bili ? Le nouvel homme fort du “grand synthé à la française”, cette musique qui s’est activement développée avec talent dans nos contrées depuis une dizaine d’années. L’album Saturdays With No Memory qui sortira le 11 mai prochain réussit à faire avancer tout le travail de réhabilitation et de réinvention d’un patrimoine 70’s initié par ses pairs, Etienne Jaumet en tête.

L’étiquette “musique progressive”, qu’on a longtemps attribué – et pas forcément avec bienveillance – à tout un pan de la musique pré-techno, ne le dérange pas. Sans ne jamais virer à l’austérité, sa musique oscille entre rythmiques alambiquées et mouvements répétés tout en textures. On le prenait récemment comme exemple crédible dans le rôle de remplaçant actuel de Jean Michel Jarre.

Adepte des machines analogiques, il ne nie pas pour autant la musique de notre temps, comme le montre la mixtape qu’il nous propose aujourd’hui. On croise ainsi Luke Abbott et Martial Canterel affairés sur leurs machines, pendant qu’il fait discuter Clark et Andy Stott. Au croisement de tout ça, sa musique sonne comme une évidence.

On en a profité pour lui poser quatre questions à quelques semaines de la sortie de son premier long format.

Villa Schweppes : Ton mix est composé de morceaux essentiellement modernes. Est-ce volontaire? Est-ce une manière de mettre de côté tout le patrimoine électronique auquel sont souvent rattachés les albums de musique synthétique ?

Bajram Bili : Ce n’est absolument pas volontaire. J’aime mélanger des morceaux récents avec d’autres plus anciens, tout simplement. J’avais envie de réaliser un mix sans prétention, dont l’ambiance correspondait bien à celle de mon album à venir. Cette idée me plait, et c’est un bon moyen de patienter jusqu’à la sortie.

Ton album propose un équilibre étonnant entre musique synthétique, rythmiques presque IDM et morceaux dansants. Y a t-il un public auquel tu t’adresses particulièrement ?

Bajram Bili : Je ne m’adresse pas à un public en particulier. Je trouve qu’il y a beaucoup trop de clivages à ce niveau, c’est quelque chose que je ne comprends pas… Concernant mon album, je suis conscient qu’il part dans pas mal de directions. Je m’en suis rendu compte en cours de route, en fait. Essayer de trouver le bon équilibre n’a pas été chose facile. Mon ingé son et moi, on s’est plusieurs fois arrachés les cheveux ! Je veux dire par là qu’on a essayé pas mal de mixes différents pour chaque titre avant de trouver le bon. C’était assez paradoxal avec l’enregistrement en lui-même car les prises étaient très souvent faites dans des conditions presque live.

La France est régulièrement traversée par des albums électroniques “progressifs” – si tant est que le mot soit juste. Comment te places-tu par rapport à tous ces groupes ? Sommet, Volcan, Egyptology, Fléau, Jaumet… Ce sont des gens que tu connais? Avec qui tu as déjà joué ?

Bajram Bili : Le mot “progressif” ne me dérange pas. Je connais la musique de plusieurs de ces artistes… Cela me parle. C’est super qu’il y ait une scène comme celle-ci. J’ai déjà joué avec Zombie Zombie, c’était une belle soirée ! J’ai discuté quelques fois avec Etienne Jaumet ou encore Stéphane d’Egyptology… On a évidemment pas mal parlé de synthétiseurs et autre matériel analogique !

En live, comment abordes-tu les phases plus calmes du disque? Y a-t-il eu des inspirations particulières pour cet exercice ?

Bajram Bili : Actuellement, en live il n’y a pas vraiment de phase calme comme le morceau titre de l’album, par exemple. Je joue aussi pas mal de nouveaux titres sur scène, je l’ai toujours fait. Même si le côté planant est présent tout au long d’un concert, c’est souvent très rythmé, encore davantage avec l’apport des percussions en plus de mes synthés analogiques. Bien plus qu’avant, j’ai envie que ma musique soit plus “physique” en live. Je ne me voyais pas non plus être seul sur scène. Avec Yann, qui m’accompagne (percussions), je trouve que ça marche de mieux en mieux… On a pas mal re-travaillé la formule, ces derniers temps.

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