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Le Festival French Pop à Bordeaux : un vent nouveau sur la pop française

A l’annonce de la prog du festival emblématique qu’est le French Pop à Bordeaux, on s’est rendu compte des immenses progrès de la musique francophone.

Le French Pop tend à photographier à chaque édition le paysage pop français du moment. L’occasion de s’arrêter quelques instants sur l’évolution titanesque qu’a connu cette scène entre la première édition – l’an passé – et celle qui nous attend les 2, 3 et 4 octobre à Bordeaux.

Du sucre aux rêveries

En 2013, la pop se vouait toute entière à l’héritage 80’s. Qu’il s’agisse d’une verve électronique ambitieuse – Yan Wagner – ou d’une recherche de tendresse et de simplicité – Aline, les Pirouettes – les artistes semblaient fascinés par des personnages comme Etienne Daho ou Jacno. Pour le meilleur, puisque les groupes sélectionnés à l’époque donnaient aux journalistes des sensations de fierté les poussant à porter la cocarde tous les trois articles.

La programmation de l’édition de cette année, aussi étonnant que cela puisse paraître, est radicalement différente. Elle est peut être l’illustration d’un changement de cycle, passant de cette esthétique plutôt précieuse et “realiste” aux murs éthérés du psychédélisme. On en parlait déjà lors de notre séléction des (bons) tubes de l’été et notre diagnostic semble se verifier : La France plonge dans les profondeurs de la psycho-activité.

Jetons un oeil aux noms annoncés. Tête d’affiche absolue ? Moodoid, l’un des projets les plus fascinant du “middlebrow”, fort de guitares à douze cordes virevoltantes, de nappes de cordes et de voix célestes. Le ton est donné, et les noms suivent : Feu! Chatterton renouvellent la musique électronique de l’an passé en la poussant nettement plus vers le songe. Mais c’est surtout des “souterrains” que jailliront les plus belles sources de fraicheur.

Les trésors souterrains

C’est ce qui est agréable quand des groupes du circuit “alternatif” rejoignent ceux du circuit “officiel”, c’est leur solidité et leur aboutissement. Born Bad Records envoie par exemple au charbon ses deux plus fines lames psychédéliques : Le fascinant Julien Gasc, dont l’album Cerf, Biche et Faon récemment paru peut d’abord sembler austère, sera de la partie. Celui qui s’accrochera à son disque aura bien raison, découvrant alors les merveilles d’une hybridation radicale entre musique progressive, grandiloquente et pop “humaine”.

Dorian Pimpernel suivra, après avoir sans aucun doute mis Rock en Seine dans tous ses états. Si les Beatles ne sont pas loin, le groupe use et abuse d’arrangements savants et de mises en son fines pour arriver ses fins : une insolation jouissive.

Si il manque évidemment quelques groupes pour parvenir à une typographie précise de la nouvelle vague pop hexagonale – Forever Pavot, Aquaserge, etc… – le festival montre parfaitement la mutation en cours, en la mettant en perspective avec Marc Desse, plutôt 80’s, Breakbot, pour appâter le chaland et les intemporels Mustang.

Le French Pop annonce ici un mouvement qui va prendre une place de plus en plus importante. Il marque la fin progressive d’une France naïve et calorique qui laisse la place à l’avènement d’une pop plus “mentale”, plus magistrale, plus onirique.

Vivement l’explosion.

Le French Pop se déroulera du 2 au 4 Octobre entre l’I.Boat et l’Heretic Club à Bordeaux. Reservez vite vos billets de train!