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Le collectif Friendship place Strasbourg sur la carte de la ghetto house

Ils sont strasbourgeois et la touche repeat a été inventée pour leur “Phreak Mania”. C’est Friendship, une trouvaille Sound Pellegrino, dont Olivier, un des membres, nous raconte l’histoire.

Qui aurait parié que le plus gros morceau de ghetto house en cette moitié 2014 viendrait de Strasbourg ? Pas vous. Nous non plus. Et pourtant à l’issue de Raw Club Material, la compilation de Sound Pellegrino, nous sortions avec la tenace impression que non seulement nos terroirs réinventaient la poudre mais ils savaient la faire parler. Et le “Phreak Mania” de Friendship en était grandement responsable.

Tout s’est passé comme un coup de feu pour ce collectif à peine éclot depuis ses soirées trimestrielles en 2012 au Rafiot Club de Strasbourg. Rapidement devenu label lorsque les fondateurs Jérôme Laufer (graphisme) et Big Oh (booking) ont été rejoints par Medicis & Vanshift ainsi que Voltery, les grands copains de Friendship ont rapidement constitué le pôle d’attraction électronique de la région.

D’ailleurs, Olivier, comment est-ce Strasbourg pour produire de l’électronique ? “La particularité de Strasbourg est sa proximité avec l’Allemagne et la Suisse où la culture de la musique électronique et le clubbing sont beaucoup plus développés et structurés. Donc malgré le manque de clubs chez nous (à part le Rafiot) et grâce à certains organisateurs qui se démerdent bien le public y est relativement éduqué et curieux mais forcément aussi assez exigeant. Il se passe donc des choses mais ça pourrait être beaucoup mieux…

Cran d’arrêt et saxo hystérique

Une partie du globe où la demande est éduquée, exigeante et donc forte mais où tout est à faire. D’où la nécessité du collectif de passer par Paris s’ils souhaitent rayonner hors des enceintes de l’Alsace : “On a connus Teki Latex et Orgasmic en jouant pas mal avec eux, ces dernières années, lors de leurs passages à Strasbourg” raconte Olivier, “leur label nous a pas mal inspiré par ces cotés éclectiques et innovants, c’était évident pour nous qu’ils soient les premiers à recevoir nos morceaux“. Idée judicieuse, effectivement, puisque “Phreak Mania” atterrira sur Raw Club Material, et deviendra ce titre redoutable, véritable cran d’arrêt au saxophone hystérique. “Le morceau en question a été fait très rapidement sans réflexion folle ni calcul. C’est peut-être ce côté instinctif et hédoniste qui a parlé au gens. Et surement le saxo aussi“. Un morceau qui éclipserait presque le reste de la compil tant son efficacité aveugle.

Et c’est aussi une porte d’entrée sur l’essence de Friendship, ses côtés 50Weapons, son inclinaison ghetto house (dont l’influence Dance Mania se retrouve même dans le titre) qui cimente les goûts du collectif et tire un trait d’union entre “la techno “raw”, un peu acid, la house plus deep ou le rap et le r’n’b“. Friendship, dès les balbutiements, scande déjà haut et fort une électronique ambitieuse.