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La vision de la nuit du Poney Club, collectif de Free Parties

Suite à la fermeture de leur lieu, le collectif Poney Club a lancé un appel aux dons pour monter trois projets : un restaurant, une galerie d’art et un espace de fêtes. Aladdin, l’un des membres, nous en dit plus.

La Villa Schweppes : Présentez-vous en quelques mots. Le Poney Club c’est qui ?

Aladdin : Nous sommes un collectif composé de personnes venant d’horizons très divers. Nous occupons des espaces délaissés pour y organiser des événements aussi bien festifs que culturels.

Depuis combien de temps existe le collectif et quel est votre crédo ?

Le collectif existe depuis quatre ans. Il évolue en fonction des ouvertures de squats et des différents projets qui s’offrent à nous. Notre but est de proposer une alternative aux lieux de fêtes habituels. Une autre vision de la nuit, où chacun est libre de vivre sa soirée comme il l’entend. Par exemple, tu ne peux pas ôter ton t-shirt en boite sans te faire virer. Chez nous, pas de problème avec ça. On est aussi le seul lieu où tu peux encore fumer. Je suis non fumeur, mais je me bats pour ce droit.

Dites-nous en plus sur votre projet lancé sur KissKissBankBank.

Suite à la fermeture du Poney Club, où on s’est pris pas mal d’amendes, on a eu besoin de lancer un appel aux dons sur KissKissBankBank pour financer nos trois projets. Notre public nous avait souvent demandé comment faire pour nous aider suite à nos déboires judiciaires, et j’ai pensé que c’était l’occasion parfaite pour faire appel à leur générosité.
Le premier projet est un restaurant Veegan/Freegan dans un appartement de 80m² dans le Marais. Le second lieu est une Galerie d’art de 800m² en sous sol. Et enfin, le dernier projet est l’ouverture d’un espace abandonné pour y loger des personnes et des artistes ayant besoin d’espace, mais aussi pour y créer un lieu de fête alternatif comme il n’en existe plus sur Paris. La Miroiterie a fermé, Le Bloc ferme ses portes sous peu et Le Soft vient de recevoir l’interdiction d’organiser des événements en son sein. Il y a urgence qu’un nouveau lieu ouvre !

Parlez-nous plus spécifiquement de ce fameux “lieu de fêtes” que vous voulez créer. Que comptez-vous faire si vous obtenez assez de fonds ?

Ce lieu de fête est le projet qui nous tient le plus à coeur parce qu’il répond à un vrai besoin, celui d’avoir, pour les Parisiens, un véritable lieu de fête alternatif. Notre crédo est simple : de bons DJ (qui acceptent de jouer pour beaucoup moins cher), la bière la moins chère de Paris, une équipe souriante qui se fond dans la masse, et pas de sélection à l’entrée. Il y règnera un esprit de liberté et une vraie mixité qu’on ne trouve plus vraiment à Paris.

Vous vous décrivez comme “l’un des derniers lieux festifs et alternatifs à Paris“. C’est vraiment si nul que ça la Nuit à Paris ?

Je n’irai pas jusque là. Je trouve juste que l’offre n’est pas assez diversifiée, tout le monde s’accorde à le dire. Il faudrait vraiment que les organisateurs de soirées prennent plus de risques…

Y-a-t-il des organisateurs ou des collectifs de soirées qui trouvent grâce à vos yeux ?

Ceux qui trouvent grâce à mes yeux sont plus les collectifs qui mixent fête et proposition culturelle. Et si leur démarche est à but non lucratif c’est encore mieux. Heureusement il en existe encore.

Votre Top 3 des lieux où faire la fête à Paris ? Et pourquoi ?

Les Catacombes de Paris, les squats (quand il y en a !) et le bar Le Zero Zero rue Amelot parce que ces trois lieux sont encore de rares espaces de liberté, où les conventions sociales disparaissent. Seule compte la bonne humeur. Et en bonus un bar clandestin dans le 18ème dont je ne peux divulguer ni l’adresse ni le nom, clandestinité oblige.

Votre meilleur souvenir de fête ?

C’était la première soirée du collectif : 2500m² de fête sur six étages, avec six dance floors, six ambiances, des expos et un défilé. Nous l’avons organisée en deux semaines avec des bouts de ficelle. On pensait qu’il n’y aurait pas grand monde mais deux heures après l’ouverture nous étions 2000. La police a pris peur, alors ils ont envoyé les CRS. Ils ont commencé à charger le bâtiment à coup de bombe lacrymo alors les gens se sont assis en chantant la Marseillaise. J’ai trouvé ça beau. C’était l’expression de la jeunesse qui réclamait le droit à s’amuser. Trois ans plus tard, je surprends encore des gens en parler lors d’une fête ou dans le métro. Ça me fait toujours sourire.

À quel(s) DJ(s) confieriez-vous vos nuits ?

Je ne voudrais pas me mettre certains amis DJ à dos. Je confierais mes nuits à tout DJ qui à pour but de transmettre de “bonnes vibes” et du love à son public. Certains sont dans leur monde. Mais ça n’arrive pas trop chez nous. Ils savent qu’au Poney Club c’est différent, que s’ils ne donnent pas on le leur fera remarquer.

La chanson qui vous ferait vous lever de la banquette pour danser ?

“I Fell Love” de Donna Summer. Ce son me donne toujours autant la patate.

Le morceau qui tourne en boucle dans vos oreilles en ce moment ?

Tout l’album de Disclosure qui restera pour toujours la bande son de mon été 2013.

La Nuit…

La Nuit ça ne se définit pas, ça se vit.

Pour aider à financer le projet du Poney Club, rendez-vous sur KissKissBankBank

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