Être DJ, c’est quitter le rang des adeptes du métro/boulot/dodo et adopter un train de vie atypique. Curieux de savoir comment ils vivent réellement, on a posé quelques questions à Victor Aime, DJ et producteur Parisien.
Vous aviez peut-être entendu parler de lui à l’époque des soirées We Are Under Age, ces soirées en club pour mineurs qu’il organisait au Baron ou au Social. Il est sûrement arrivé jusqu’à vos oreilles via son parcours aux côtés de Pedro Winter aka Busy P au sein de de l’écurie Ed Banger chez laquelle il préparait les sorties et les dates du label aux quatre coins du globe. Enfin, il est quasi-impossible que vous ne soyez pas tombés sur une soirée où il était booké en tant que DJ, un art dans lequel il excelle malgré son jeune âge.
A quoi ressemble la vie de ceux qui ambiancent les clubs du monde entier ? Vivent-ils en décalé ? Pouvons-nous faire confiance aux divers stéréotypes que nous nous imaginons ou bien vivent-ils comme nous ? Aujourd’hui, Victor Aime, nous aide à repondre à nos questions.
Villa Schweppes : Quel est la première chose que vous faites en vous levant ?
Victor Aime : J’ouvre mes mails. Avant même d’être sorti de mon lit! J’ai pas mal d’amis dispatchés à travers le monde et les fuseaux horaires. Du coup j’essaye de prendre le temps de répondre aux messages qu’ils ont pu m’envoyer pendant la nuit avant de commencer ma journée pour ne pas oublier plus tard.
De quoi sera fait le premier repas de la journée ?
D’eau! A part en tournée (où l’on apprend vite qu’il est vital de bien se nourrir) je ne mange pas vraiment le matin… Je bois beaucoup d’eau. Et plus tard une salade à midi.
Quel est votre programme type pour la matinée ?
Généralement je suis devant mon ordinateur jusqu’à environ 13h. Je commence par lire les nouvelles du jour sur le Monde et CB News puis les mails commencent à arriver et mon téléphone à sonner. En plus d’être DJ, je travaille avec des labels, boites de production, marques et autres… Je partage donc mon temps entre plusieurs bureaux, ça me permet de faire en sorte que mes matinées ne se ressemblent pas.
Où déjeunez-vous ? Un restaurant préféré ?
Nanashi rue de Paradis, et le Lazare du chef Eric Frechon caché dans la gare St. Lazare pour des déjeuners plus longs.
Que faites-vous la plupart du temps l’après-midi ? Avec qui ?
Depuis 3 mois je participe à l’organisation du BiG Festival de Sébastien Farran, j’y consacre donc une grande partie de mes journées. J’enchaine aussi les rendez-vous pour mes différentes activités de conseil, DA, et de producteur.
Avec qui aimez-vous travailler ? Dans quel studio ?
Pour faire de la musique j’ai la chance d’avoir accès au superbe studio Drop In caché à Biarritz. Généralement je bosse seul chez moi, mais de temps en temps c’est cool de pouvoir s’enfermer dans un studio confortable, même sans utiliser tout le matériel à disposition, c’est une atmosphère particulière, propice à la création. Je sais que Brodinski y a d’ailleurs récemment fait quelques sessions pour son album. A Paris, il y’a plusieurs personnes avec qui j’aimerais avoir le temps de collaborer, Jérémy Châtelain par exemple.
Quel est votre spot à apéro ?
Le Forum, 4 Boulevard Madeleine, et le Floréal 73 Rue du Faubourg du Temple.
Où vous trouve-t-on à 18h43 ?
Entre Janvier et Juin je suis généralement encore en train de travailler à cette heure là. Mais de Juin à Décembre je suis le plus souvent sur plage à regarder le soleil se coucher.
Où dinez-vous ?
Au Perchoir, au Dauphin, ou à l’Hôtel Amour car ils m’y trouvent une place même quand il y a du monde.
Un lieu de vie de nuit ? Club préféré ?
Le Mansart pour l’accueil, le Nüba pour la vue.
Avec quel autre DJ aimeriez-vous jouer ?
Il n’est pas DJ, mais je dois dire Jean-Marie Tassy, fondateur du festival Calvi On The Rocks et du Nuba qui se joint souvent à moi quand j’y mixe.
On a des cultures très éloignées mais on partage une certaine sensibilité musicale et c’est ce qui rend le back 2 back intéressant. On ne pense jamais à jouer le même track mais on prend plaisir à faire découvrir un morceau à l’autre.
Et croiyez-moi avec tous les artistes qu’il a programmé en 11 ans, il a des pépites. Il y a aussi Willaxxx avec qui j’aime beaucoup partager les platines, il host, je mixe, on rigole pas mal à chaque fois…
En tournée, que peux-t-on trouver dans vos bagages ? Un objet porte bonheur pour la scène ?
Je voyage assez léger. J’emporte le nécessaire : un MacBook Air, mes clefs USB, un appareil photo, et des vêtements. Ca serait d’ailleurs ça mon objet porte bonheur: je porte souvent les mêmes baskets pour mixer.
Où peut-on vous trouver à 5h00 du matin ?
Dans un lit ou au Baron. C’est en toute honnêteté le dernier club Parisien où je peux encore rester jusqu’à 5h.