Pendant notre comité éditorial avec Gunther, nous avons abordé le thème du hipster. Sujet aussi crucial qu’épineux. Mais on s’est surtout demandé s’il existait encore aujourd’hui. Chassé de Berlin, ignoré à Paris, parodié dans les médias, ne serait-ce pas la fin d’un phénomène ?
Pendant notre comité éditorial avec Gunther, nous avons abordé le thème du hipster. Sujet aussi crucial qu’épineux. Mais on s’est surtout demandé s’il existait encore aujourd’hui. Chassé de Berlin, ignoré à Paris, parodié dans les médias, ne serait-ce pas la fin d’un phénomène ?
Le hipster : de Berlin à Paris, une mauvaise réputation
“Aujourd’hui quand tu dis à un mec que c’est un hipster t’as l’impression que tu l’insultes“. Pas faux Gunther ! En France, le hipster a malheureusement plutôt mauvaise réputation. En fait, on a tendance à faire un amalgame entre ceux qui cultivent le “look hipster” et ceux qui en font un art de vivre, comme en Allemagne. C’est d’ailleurs à Berlin qu’est né le phénomène.
Il y a 10 ans, un nouveau genre apparaît dans les quartiers berlinois nouvellement branchés de Kreuzberg, Mitte ou Scheunenviertel. Les hipsters sont des jeunes surlookés, travaillant dans les médias, accros au vintage et au Club Mate (cocktail à base de Mate, thé d’Amérique du Sud) et à tout ce qui est “underground”. Année après année, le phénomène prend de l’ampleur et très vite se développe une haine à leur égard. Les Berlinois ne les supportent plus ! C’est le début de la fin pour les hipsters…
En France, le phénomène date de moins de cinq ans. A Paris, on distingue deux types de hipsters. D’abord le “vrai”: il a la trentaine bien tassée, porte la grosse barbe depuis toujours, a un look faussement négligé qui s’avère en réalité très travaillé (le coiffé-décoiffé, la barbe de 10 jours taillée ronde, le second hand chic). Il s’intéresse aux tendances culturelles émergentes (lit tous les Mooks qui vont bien de Feuilleton à Elephant) et est très calé en musique (il évoquera forcément un groupe dont vous n’avez jamais entendu parler) . Enfin, il aime être toujours à la pointe de la tendance mais adore tout autant ce qui est vintage (mobilier 50/60, appareils photos d’époque, réédition limitée d’un modèle de basket et bien sûr Instagram). Ensuite, il y a le “faux hipster”, qui représente, il faut l’avouer, une grosse partie de la jeunesse parisienne. Il est plutôt jeune (25 ans voire moins) et bobo, il roule en vélo à pignon fixe avec un bouquin sous le bras et a son propre langage. Un cliché.
C’est le développement d’un lifestyle autour de ce look hipster qui semble tuer doucement le phénomène. Tout le monde est devenu hipster, on est donc allé à l’encontre de l’essence même du hipster. Il est arrivé au hipster ce qui pouvait lui arriver de pire : il est devenu mainstream. Damned.
Quand les médias charrient les hipsters
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Portlandia : une série pour les hipsters, qui se moque des hipsters
En 2011, Portlandia est diffusée à télé américaine. Les épisodes de 20 minutes mettent en scène la vie de hipsters (Fred Armisen, vu dans Saturday Night Live) à Portland dans l’Oregon et ridiculise leur mode de vie très hippie. La série est un carton et sera renouvelée pour 5 ans.
Voici un extrait dans lequel les personnages se lancent dans un débat autour du sac de course réutilisable, L’ACCESSOIRE ultime du hipster.
- Harvard Sailing Team : un groupe d’humoristes parodie les hipsters
Depuis l’émergence du phénomène, les hipsters sont la cible des humoristes. La Harvard Sailing Team (rien à voir avec la mythique université américaine), un groupe de comiques américains, les met en scène ici à un diner de Thanksgiving en parodiant leur façon d’être. C’est hilarant et surtout cela nous ouvre les yeux sur le fait que l’on a tous un petit côté hipster…