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La Femme : “On adore dire de la merde”

Alors que leur album sort le 2 septembre, on tente le jeu de l’interview-bilan avec le groupe emblématique de la France indie.

Assis devant une pâtisserie des plus appétissante en terrasse de Chez Carrette, Marlon et Sacha, têtes pensantes de La Femme s’affairent aux interviews sans grand plaisir. Alors en pleine finalisation de la sortie de Mystère (sorti le 2 septembre, ndlr), on dresse avec eux un premier bilan de leur carrière avant l’abordage de ce nouvel échelon toujours essentiel qu’est le second album. L’occasion aussi, de parler de la conception de leur nouvel album et de la propagation de leur musique de part le monde.

Pour un second album, on est surpris par le côté “collection de morceaux” qui en ressort. C’était un choix volontaire ?

Sacha : C’est vraiment ça. On a pas voulu donner de concept global. Les thématiques sont par contre plus quotidienne, plus actuelle, plus profondes aussi. A la conception, on se dit simplement : ” on a tant de chansons : on choisit lesquelles pour l’album ? “, et après on les termine ensemble. A certain moment, on voulait faire un disque très cohérent, mais on avait tellement de choses différentes… Ça devient cohérent dans le fait que ça ratisse large au final.

Comment est organisé le groupe aujourd’hui ?

Sacha : Chacun a son rôle, son truc à faire. Clémence, par exemple, s’occupe surtout du chant en concert. Sam, notre bassiste, est plus là pour la partie enregistrement, faire sonner les machines et tout ça. Micka s’occupe des percus et fait les visuels etc… On a quelqu’un qui gère le label aussi. Sur ce disque on a refait le même montage que pour le premier disque : les Disques Pointus en production, Barclay et Born Bad en licence.

La Femme

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Quel est votre rapport avec Born Bad Records ?

Sacha : On est fan de Born Bad, mais on n’y serait pas forcément allé directement. C’est un petit label, les groupes rentrent vachement dans des catégories. Nous on veut vraiment être partout. Mais vu qu’en France, pour le vinyle, c’est le meilleur, ça a du sens. Pareil, pour le CD et le reste, c’était plus logique d’aller chez Barclay. Mais Born Bad c’est un beau label, y a une ligne… Il n’y en a plus beaucoup des comme ça aujourd’hui.

En 2013, vous faisiez jaser avec l’énorme punchline ” l’esprit indé, c’est de la merde “…

Marlon : On avait dit ça ? Faut dire qu’on adore dire de la merde. Mais ouais, l’esprit qui consiste à être uniquement sur bloqué indé, machin, ou uniquement sur le mainstream, c’est de la merde.

Justement, vous vous sentez comment sur un espèce d’échiquier de la musique d’aujourd’hui ?

Sacha : On est un peu gros chez les petits. On est petits chez les gros. Ahahahah. On est entre les deux. On sait pas trop.

La Femme

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On dit souvent que le second album est attendu au tourn…

Sacha : Ouais mais le premier était déjà bien attendu au tournant.

Pour celui là c’est toujours le cas.

Sacha : Pour le troisième il le sera aussi.

Marlon : Ou peut être que ça va se calmer à la fin. Faut dire que si tu fais des disques de merde, les gens ne t’attendent pas, alors c’est plutôt bon signe. Quand tu fais de la bonne musique, qui plaît, c’est comme ça.

L’album sonne un peu plus variété cette fois-ci, c’était un choix volontaire ?

Marlon : Oui, dans les paroles, on va plus parler à tout le monde, même à la ménagère. Après, y a un côté psyché toujours.

Sacha : Après, notre musique passe par plein de styles, qui se rejoignent par moment. “Le Chemin” a un côté disco turc, “Al Warda” un truc plus arabe, psyché.

Sur votre label, Disques Pointus, il y aussi Bon Voyage Organisation. Qu’est-ce qui vous a poussé à jouer le jeu du “vrai” label ?

Sacha : C’est des potes qu’on connaît depuis très longtemps, depuis le lycée même. On était en capacité de sortir le disque dans des conditions cool pour eux. Si on réussit à un moment à avoir du temps et de l’argent, les Disques Pointus pourraient devenir un vrai label.

Ça devrait aller de mieux en mieux, non ?

Sacha : Bof. Plus le groupe grossit, plus y a des grosses dépenses. Les clips, les tournées à l’étranger, les visas, les bus, les trucs comme ça. On claque pratiquement tout. On peut pas se permettre de sortir un groupe là par exemple.

Marlon : Tu vois, là, on a tout cramé dans le clip de “Sphynx” par exemple. Du coup, on fait des clips comme “Où va le monde”. On se dit “viens, on part avec une caméra, on va tripper”.

Tu parlais des tournées à l’étranger, vous en êtes où là-dessus aujourd’hui ?

Sacha : Aux Etats Unis, ça commence à bien se passer, c’est limite rentable. L’Angleterre, à Londres, ça se passe très bien. Les autres villes se réveillent. Pareil avec le Mexique, et on s’apprête à ouvrir au reste de l’Amérique du Sud. Pour la Grande Bretagne et les USA, on joue quasiment dans les mêmes conditions qu’en France, on a des hôtels, des bons restos. On fait des salles entre 500 et 2000 personnes, c’est un bon indicateur.

Y a un endroit particulier où vous vous êtes sentis bien ?

Marlon : On a adoré le Mexique. Y avait beaucoup de gens, ça nous avait surpris. Les gens nous connaissaient, étaient à blocs…

C’est devenu une généralité de parler d’un avant et d’un après La Femme dans le paysage musical. Comment vous sentez vous par rapport à ça ?

Sacha : Ouais c’est vrai. On a commencé pendant une période de transition, mais il y avait déjà des groupes qui étaient là, genre Aline, Mustang ou Stereo Total. Mais tout ça reste mineur. Faut se rendre à l’évidence : les gens écoutent de l’électro et du rap.

La Femme

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MystèreLa Femme
(Barclay – Disques Pointu)
Sortie le 2 septembre 2016

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