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La douceur musicale du jour : Gatha

Son nouveau titre “Léo”, produit et arrangé par Tahiti Boy, sonne comme une violente douceur dans nos oreilles. Sa voix, sa justesse et son originalité musicale nous berce – non sans secousses – jusqu’à se poser des questions sur l’amour, le couple et la vie. On écoute.

Gatha, son nom sonne comme un appel mystique et pourtant, cette jeune artiste Bordelaise voit les choses avec une intelligence et une simplicité réfléchie. De la douleur, de la force d’un couple, de l’amour, elle en a tiré des leçons, exprimées musicalement par sa voix hors du commun et des instruments ajustés sur une même échelle. Le piano donne une très forte intensité à sa musique, les touches électroniques apportent une modernité et la voix de Gatha accompagnée de son violoncelle nous électrise, nous stabilise en même temps. De l’émotion, de la beauté, que demander de plus ?

Villa Schweppes : Est-ce que tu peux me parler un peu de toi, d’où viens-tu ?

Gatha : Hello Villa Schweppes ! Je suis née à Bordeaux, j’y ai vécu mes 24 premières années. J’ai passé mon enfance dans une famille où l’on faisait plein d’activités. Ma mère nous créait nos fringues, elle écoutait du jazz alors que mon père faisait de la photo, était passionné par le cinéma et écoutait du rock, de l’électro… C’était la légèreté les 10 premières années de ma vie, ensuite on va dire qu’on à du faire face à quelques passages très compliqués dans ma famille ce qui me mène plus tard à construire Gatha. Et vous vous venez d’où ? (Sourire).

Paris City ! Quand as-tu commencé la musique ?

Gatha : J’avais 7 ans et j’ai vu un concert avec un violoncelliste et j’ai dit “Je veux apprendre ça” ! Je n’ai jamais arrêté, il me suit partout – c’est peut-être la seule chose qui n’a pas changé depuis mes 7 ans ! D’ailleurs, il s’appelle Gustave. J’ai donc commencé mes études de violoncelle au conservatoire où j’ai appris les bases de mes deux instruments, la voix et le violoncelle. Cela dit, ce n’est pas du tout par la voie du classique que je me suis vraiment construite. J’ai trop souffert de mon enfance et du non-dit qui s’était installé dans ma famille, continuer à sourire et se battre, un jour j’ai explosé. J’avais 18 ans, j’avais besoin tout sortir, c’était incroyable tout ce que j’avais accumulé et c’est comme ça qu’est née Gatha. J’ai eu envie de mêler mon violoncelle, chanter, bidouiller des rythmiques électro …

L’électro pour l’énergie et la froideur car je ne me sens bien que dans un écrin rythmique puissant, mon violoncelle pour les vibrations et la fusion que j’ai avec lui. Les textes en français qui permettaient de raconter ce qui me touchait dans la vie, chez les gens, les phénomènes de reproductions qu’on essaie tous d’éviter…

La douce Gatha, à écouter.

La douce Gatha, à écouter.

Comment est né “Léo” ?

Gatha : J’avais plein d’amis qui étaient en couple dans des relations où ils devaient passer par une certaine violence et une destruction quotidienne pour arriver à faire durer les choses, à s’aimer de façon totale, que l’autre soit tout pour soi-même… Ça m’a profondément questionné sur l’amour, les modes relationnels et l’ayant vécu aussi il y a quelques années je me suis enfermée un soir avec mon violoncelle pour le sortir d’un coup ! J’avais envie de contraste dans la musique, de violence autant de douceur, comme ce que vivent Leo et sa chérie au final.

On parle de deux écorchés en errance, en crise.

Raconte-moi le tournage du video clip, comment ça s’est passé ?

Gatha : J’ai envoyé toutes mes références de clip et de musique pour cette chanson au réal, David Lacheroy aka Le Crabe que ma manageuse connaissait. Je travaillais déjà depuis quelques mois la corporalité sur scène et pour des vidéos avec un pote danseur, Samuel Gaspard. J’ai soumis l’idée à David que Samuel soit Léo et il a adhéré. Il a très vie pondu un scénario et un moodboard (avec les esthétiques qu’on voulait présenter) puis il y a eu un gros repérage à Lyon. On a fait quelques modifs sur le scénar, le découpage : je voulais quelque chose qui ne soit pas lisse, des plans en mouvement. On parle de deux écorchés en errance, en crise… Le tournage était très chouette ! Assez intense et en équipe restreinte, David à la Real, Dwayne Henri le cadreur, Samuel et moi.

Pour moi, chanson et vidéo sont aujourd’hui indissociables.

Comment peut-on décrire ta musique ? Quel est ton univers ?

Gatha : Je pense qu’on peut résumer ma musique à de la pop, ce sont avant tout des chansons. Mais je pense être très fortement inspirée par le Trip Hop, les musique des films , le hip-hop aussi, Bjork, Tricky, Michael Jackson, Eric Satie, Philip Glass, Nirvana et Pj Harvey mais aussi Bashung et Dominique A… Plus récemment, j’écoute beaucoup Fever Ray, Mia, James Blake…

Tes projets à venir ?

Gatha : ” Léo ” est le premier extrait de mon prochain Ep “Renaissance” qui va sortir à l’automne prochain, réalisé par Tahiti Boy. Je vais tourner un clip par titre. Je suis très influencée par le cinéma, je regarde beaucoup de clips… Pour moi, chanson et image/vidéo sont aujourd’hui indissociables. Côté concert, j’ai beaucoup joué sur Paris cette année donc je souhaite, comme tout musicien je pense, jouer un maximum l’an prochain. Ça reste la base pour moi de partager avec les gens, le public, être sur scène, impulser des dynamiques… Créer en fait.