Un siècle et demi d’existence au total. L’établissement de la rue Boyer peut témoigner de la fameuse “exception culturelle française”. Nous revenons ici sur l’établissement qui a rythmé les nuits de l’Est Parisien au cours ces 10 dernières années.
Lors de sa fondation, en 1877, La Bellevilloise avait pour but de permettre aux classes les moins favorisées d’avoir un accès à l’éducation politique et à la culture. Près d’un siècle et demi plus tard, La Bellevilloise s’adresse toujours à un public aussi large. L’un des établissements essentiels de la vie dans l’Est Parisien du début au milieu du 20ème siècle, il a su évoluer avec son temps et épouser l’esprit de mélange et d’amour culturel qui vit dans ce Paris populaire.
En septembre 2006, après avoir servi de bureaux pendant près de 50 ans à une caisse de retraite, elle est rachetée. Le lieu devient alors immédiatement, de par son indépendance et son orientation artistique, un incontournable. Les courants musicaux et artistiques les plus divers croisent leurs chemins rue Boyer : “Nous sommes un centre culturel indépendant, en dehors des formatages, nous annonce d’entrée Philippe Jupin, directeur artistique (il est aussi l’un des trois fondateurs de l’établissement). Notre ouverture d’esprit est fondamentale.” On peut facilement témoigner de cette “ouverture d’esprit”, de cette absence de formatage.

La Bellevilloise, lors de ses 10 ans (le 28 septembre 2016)

La Bellevilloise, lors de ses 10 ans (le 28 septembre 2016)

La Bellevilloise, lors de ses 10 ans (le 28 septembre 2016)

La Bellevilloise, lors de ses 10 ans (le 28 septembre 2016)
Un établissement unique par sa diversité
Ses 2000m² sont aujourd’hui dédiés à toutes formes d’expérimentations artistiques et culturelles, mais aussi à diverses activités sociales. Cette ancienne maison du peuple a su garder la même âme à travers les décennies.
La prochaine étape est le rooftop. Nous avons hâte !
On peut tout aussi bien remarquer sa singularité architecturale. Ses différents espaces respirent l’ouverture, et l’authenticité. Son grand loft, le Forum, son Club, ou son Café forment un ensemble parfait pour varier les plaisirs. Des concerts aux expositions, en passant par la restauration, La Bellevilloise fait partie de ces lieux incontournables, agréables à vivre de jour comme de nuit.
Pourtant, l’établissement réserve toujours des surprises à ses habitués : “Le prochain étant le rooftop. Nous avons hâte !”. Le co-fondateur ne cache pas son enthousiasme : “je ressens cela à chaque fois que nous avons ouvert un nouvel espace à faire vivre. Et d’ailleurs la première ouverture au public il y a 10 ans fut un gros moment d’émotion.”

KNXWLEDGE à la Bellevilloise

La Bellevilloise : une foule toujours très dense

Le Forum de La Bellevilloise accueille régulièrement des expositions.

Myth Syzer et Ichon à La Bellevilloise
L’avant-garde populaire par excellence
S’il est en dehors de tout format et de contraintes, l’établissement se dresse même, et dans bien des mesures, en précurseur. On ne compte plus les artistes émergents passés par La Bellevilloise, qui par la suite, sont devenus à leur tour, des acteurs majeurs sur la scène française et internationale. L’an dernier seulement, on a pu voir défiler des pointures sur scènes. L’apothéose, c’était d’après Philippe Jupin toujours, Anderson .Paak. Il décrit l’artiste comme une “bête de scène au talent monstrueux”. Il nous l’assure d’ailleurs, la bonne musique est le carburant principal de La Bellevilloise . “Ça, et la volonté d’être ce que l’on est. de Maria Callas, en passant par le Tango, le Hip Hop ou la Cumbia, toute action artistique qui nous correspond, on la reçoit avec bonheur.”
L’avenir s’annonce radieux pour le complexe culturel. Les projets s’enchainent et les collectifs et autres organisateurs de nouba se régalent. On pense par exemple à Free Your Funk, qui revient très vite au charbon. Emmanuel, à la tête de l’organisation nous confiait d’ailleurs l’an passé : “L’état d’esprit de La Bellevilloise correspond très bien à celui de nos événements. Une salle ouverte au Hip Hop, ce qui n’était pas le cas de beaucoup de salles il y a encore peu, dont la politique de porte est souple et non discriminatoire, contrairement à certaines salles parisiennes…”. Un avis que partage visiblement beaucoup de monde, à en croire le succès des soirées boombap dans le coin. Casabey, qui investira encore une fois le batiment du 20ème avec sa Classics Only. On y croit dur comme fer : La Bellevilloise n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin. C’est donc reparti pour une seconde décennie de fête.
La Bellevilloise21, rue Boyer 75020 Paris
Horaires d’ouverture
Mercredi et jeudi : de 19h à 1h
Vendredi : de 19h à 2h
Samedi : de 11h à 2h