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L’Impératrice : “Matahari est un personnage a mille visages, tout comme nous”

L’Impératrice devrait normalement vous suivre tout l’été avec l’album Matahari, sorti en mars dernier. Nous avons eu la chance de discuter avec les membres du groupe à propos de leur évolution, de leurs influences, de leur éducation musicale et aussi du cinéma de Tarantino.

Villa Schweppes : Au départ, L’Impératrice c’est uniquement toi, Charles. Maintenant vous êtes six. Comment est arrivé tout ce petit monde ?

Charles : Je suis très fertile (rires) ! En vrai, le principe c’était vraiment se demander si ce projet était fait pour être seul en live ou en groupe. Très rapidement, je me suis rendu compte que ce n’était pas une musique faite pour sortir d’un ordinateur. Je tenais à la jouer en live, sauf que je ne suis pas musicien. Par chance, j’ai rencontré Hagni qui a rejoint le projet, qui m’a ensuite présenté Tom, le batteur, qui lui-même m’a présenté David. Achille gravitait plus ou moins autour du groupe, tout comme Flore, la chanteuse.

Villa Schweppes : À quel moment est-elle arrivée ? Tu cherchais une chanteuse à ce moment-là ?

Charles : J’ai rencontré Flore en 2015, soit trois ans après la création du groupe. Elle m’a donné envie de me mettre à écrire des chansons. Ce que l’on a fait pour l’album Matahari. J’avais déjà écouté deux morceaux à elle et ça m’avait bien plu.

Flore : Moi j’étais fan de ce qu’ils faisaient au départ, donc c’est tout de suite plus inspirant pour travailler.

Villa Schweppes : Comment ça se passe quand on est autant en studio ?

Charles : Ça se passe bien. Il y en a qui sont moins à l’aise que d’autres car le studio demande de grosses aptitudes techniques et aussi émotionnelles. Il y en a qui réagissent très mal à ça parce qu’en studio, tu es à poil quand tu enregistres. Cet album, on l’a travaillé avec Renaud Letang qui est un gros réalisateur et qui a vu beaucoup beaucoup de gens avant nous. Du coup, il y a forcément un moment où ton humilité en prend un coup. David, qui est à la basse, est très à l’aise, lui, en studio. Il est même capable de jouer les partitions des autres membres. L’idée, c’est de servir un même projet.

Matahari est un personnage a mille visages, tout comme L’Impératrice.

Villa Schweppes : C’était quoi l’idée avec Matahari ?

Charles : Faire un album (rires). Le concept – s’il doit y en avoir un – est le suivant : Matahari est un personnage fascinant pour sa libre féminité et l’audace qu’elle a eue à une époque où les femmes étaient très cantonnées à un rôle de ménagère. Au-delà de ça, elle a réussi à aller très très loin grâce à des mensonges et c’est cette audace qui me plaisait et que j’avais envie d’affilier à notre projet. Matahari est un personnage a mille visages, tout comme L’Impératrice. Les membres du groupe viennent de milieux très différents : Flore vient du jazz, Tom vient du rock, Achille vient du baroque. Le pauvre…

Villa Schweppes : Achille, une réaction ?

Achille : F*** you.

Charles : (rires) Moi je viens de nul part, si ce n’est d’une famille qui a écouté beaucoup de musique. Matahari, c’est ça : cette schizophrénie et cette liberté qui ressort de cet album très différent de ce qui se fait actuellement, autant dans sa composition que dans sa naïveté. Surtout à une époque où tout le monde tente de faire passer un message. Big up à Eddy de Pretto.

Villa Schweppes : Vous vous inspirez pas mal du cinéma. On peut le voir dans vos clips notamment. Qu’est-ce que vous puisez là-dedans ?

Charles : Moi, j’ai un goût assez prononcé pour le cinéma des années 70. Ou alors le cinéma de Tarantino que je trouve exemplaire pour le message qu’il véhicule. J’aime cette façon qu’il a d’aller chercher des références hyper pointues pour un résultat extrêmement pop et fédérateur. C’est une démarche que l’on utilise comme modèle chez nous, je pense.

Merci L’Impératrice !

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