Kwamie est danoise. Il fallait au moins un Gilles Peterson, DJ en souliers de routards, pour aller la dénicher. Voix nouvelle, lascive et éreintée de la pop, personne ne s'étonnera qu'elle émerge des profondeurs de l'Internet avec un titre des petits matins : "5 AM". Et s'il n'aura fallu que trois titres pour que Kwamie charme, ce premier "5 AM" posait déjà ce qui court dans les deux autres titres (dont une reprise) : l'envoutement par la sensualité et la fragilité subjuguante. Kwamie sort des mêmes eaux noires et synthétiques qu'un The Weeknd (qu'elle reprend) et coudoie les castafiores du r&b qui se murmurent, Banks, FKA Twigs, ou les sirènes essoufflées de la pop de chambre comme Au Revoir Simone. Kwamie Liv est une sugarbaby de la pop, non pas une jeune femme entretenue – bien qu'encore très nourrie de la main de ses idoles – mais dans sa traduction littérale : un bébé de sucre, fragile et innocent. La musicosphère n'a de mots que pour elle, son compte twitter en est même devenu un catalogue de retweets des billets la concernant. Il suffit de l'entendre pour savoir pourquoi on en parle.