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KCIDY : “Running on the Roof”, un EP de conquête

Depuis son camp de base lyonnais, KCIDY vous fait écouter en exclusivité son nouveau maxi. L’occasion de faire le point avec elle sur l’évolution d’un projet, de la bedroom music aux ambitions nouvelles.

Ce n’est pas tous les quatre matins qu’on trouve, en ouvrant le très usé casier électro-pop du répertoire français, une proposition propre à rendre l’auditeur optimiste. L’écoute du nouvel EP de KCIDY, qu’on vous propose en exclusivité dès maintenant, est pourtant de ces surprises qui, à leur échelle, renversent la table. Il semblait donc naturel de prendre le pouls de cette lyonnaise au moment où son art semble passer un cap.

Un virage organique

Si elle avait fait bonne impression avec un charmant maxi bricolé en 2014, la forme de son expression a aujourd’hui pris une ampleur nouvelle. Plus produit, plus solide, plus riche, Running On The Roof laisse de côté le plastique des ordinateurs pour faire la part belle à l’arrivée de nouveaux musiciens. De chair et d’os, ceux-ci forment désormais une parfaite rampe de lancement pour l’envol d’une musique qui n’a pas à rougir d’être qualifiée de pétillante.

Pauline, de son nom civil, estime qu’il y a méprise sur la case dans laquelle tout le monde l’a rangé à ses débuts. “Je n’ai jamais vraiment eu le sentiment de faire de l’électro. Cette impression vient plus du fait que comme j’étais toute seule, j’ai utilisé des boîtes à rythmes et empilé des couches de synthés” lance-t-elle. Si les synthétiseurs et les boites à rythmes sont les fruits d’un projet d’abord conçu avec les moyens du bord, il n’est aujourd’hui plus question pour elle d’être affiliée au statut de bedroom producer. “KCIDY est en train de devenir un “vrai groupe”, nous allons intégrer un batteur. A ce moment là, ça n’aura plus rien à voir avec de “l’electro””.

La pop, par contre, elle la conçoit sans frontière. Nourrie de rap, formée au conservatoire, elle a pris en pleine face les lives de camarades des bords du Rhône comme Clara Clara, cite Julien Gasc ou Weyse Blood. “Je veux rendre ce projet plus vivant, j’aimerais qu’on puisse jouer tous les instruments sur scène”. Si l’environnement visuel issu du premier EP portait une esthétique aux accents parfois presque ” net art”, elle s’offre aujourd’hui une pochette dessinée, plus manuelle. Le mouvement est global.

Le made in Lyon

On ne peut décorréler la direction prise par la jeune femme des opportunités qu’offre l’émergence d’un nouveau chaudron sur notre territoire. “Depuis que AB Records a emménagé à Lyon, et surtout depuis que Ville Morte existe, on observe une véritable solidarité entre tous les acteurs de la scène lyonnaise. C’est super motivant, ça crée une énorme dynamique. Plusieurs projets se mettent en place, des groupes se forment créant des passerelles entre les différents réseaux de musicien-nes. En ce moment il se passe beaucoup de belles choses, et je me sens très bien dans cet environnement” analyse Pauline.

L’immense catalogue d’AB Records, sa maison mère, le prouve : la zone est en mouvement constant. Ville Morte, l’agenda des concerts souterrains dont elle fait état, dégueule chaque mois de concerts quotidiens. Les artistes issu du cru, à l’image de Mont Analogue ou Somaticae, se font aujourd’hui une place à une échelle nationale.

Elle-même participe à cette ébullition, étant partie prenante de Tôle Froide ou Satellite Jockey. C’est d’ailleurs avec un des membres de cette dernière formation qu’elle a conçu ces nouveaux morceaux : “Pendant l’enregistrement j’ai demandé à Rémi de revoir ou de composer quelques parties de basse et de guitare, puisque ce ne sont pas des instruments que je maîtrise”. KCIDY quitte donc la solitude de la chambre de Pauline pour s’affirmer dans le tourbillon qui a envahit la ville. Au point d’en devenir l’un des fers de lance ?

De l’allure et des ambitions

Si KCIDY n’a pas décidé la maison de disque accueillera le LP dont les deux morceaux de ce nouvel EP sont extraits, la jeune femme veut passer à la vitesse supérieure : “on est très bien avec AB Records, mais ils n’ont pas les moyens d’assurer une vraie sortie vinyle”. Il est certain que sa musique arrive aujourd’hui à maturité. Il est temps pour elle de passer à l’attaque.

L’aboutissement de ces premières années de travail explose au visage comme une bouteille trop secouée. Ce EP n’est donc qu’un avant-poste à l’échelle des plans de conquête qu’elle est maintenant en droit d’envisager. Chanceux, vous serez donc parmi les premiers à rejoindre la cohorte de supporters qu’on peut imaginer pour elle. Pour ce faire, il suffit de prendre le risque de cliquer sur play, juste ci-dessous.