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Kap Bambino, le duo éternel

Après 5 ans d’absence, le duo atypique Kap Bambino revient mi-avril avec un nouvel album. Toujours plus fous, toujours plus sauvages, toujours plus Kap Bambino. Car en 17 ans, rien n’a vraiment changé chez eux. On est allés vérifier par nous-mêmes.

Mercredi, 17h30. On rejoint les deux membres de Kap Bambino directement à l’adresse de leur label. Ils nous attendent dans un boudoir, la clope au bec. Lumière tamisée, moulures au plafond, dorures sur les murs : le décor est planté, la discussion avec Caroline Martial et Orion Bouvier peut commencer. Une discussion qui s’annonce longue et dense. Car, en 17 ans de carrière, il y en des choses à raconter.

17 ans de carrière, dont 10 ans aux côtés du label Because, après s’être auto-produits. La décision pourrait paraître un peu étrange, dit comme ça, mais c’était “pour la bonne cause”. Afin de faire mieux circuler la musique et d’être encadrés par une équipe. D’avoir quelqu’un avec qui construire le présent et le futur, en somme. Pourtant, pendant 1 an, Kap Bambino a refusé de signer.

Emmanuel de Buretel est venu nous voir pendant un concert à Londres. On a discuté, échangé, puis on a signé.

Un tournant dans leur carrière, mais qui n’a pas changé l’ADN du groupe. Car Kap Bambino n’a pas changé en presque 20 ans sur le devant de la scène. “Changer”, “évoluer” : voici des verbes que les deux membres n’affectionnent pas particulièrement. Pour eux, c’est mauvais signe.

On n’a pas grandi musicalement. Au fil des années, on a expérimenté encore plus, on a essayé d’autres instrus, d’autres façons de traiter le son. C’est tout.

Leur volonté principale, depuis le début, est de sonner différemment des autres, tout en restant dans une sorte de continuité. Influencés par les tendances, Caroline et Orion le sont forcément inconsciemment. Comme tout le monde. Mais cette volonté de toujours avoir son identité propre est sans faille. Elle n’a pas été écorchée par les années. La clé de la longévité ? Sans aucun doute.

On n’appartient à aucune famille musicale, même si l’art en général peut nous influencer. On ne suit pas la mode et la tendance, notre direction artistique est à part. Si on fait dans la tendance, ça s’entend, et c’est vite dégueulasse.

Une ligne de conduite qui est bien évidemment tenue dans leur dernier album Dust, Fierce, Forever. Que dire de cet opus ? les deux musiciens ont tout mis dans cet album. Ils y ont mis de la vie, en fait. Leur vie. Rien de plus simple.

On met tout, comme dans les autres albums. On met tout à chaque fois. C’est triste, au final. Mais on n’a pas ce discours de dire qu’on y a mis un truc spécial. Il n’y a pas de trucs en plus ou en moins que dans les précédents.
Le duo Kap Bambino fidèle à lui-même

Le duo Kap Bambino fidèle à lui-même

Cet album est né après une longue pause. Quand on demande à Kap Bambino la raison de cette pause, les membres nous répondent simplement : “On s’est concentrés sur des choses pour lesquelles on n’avait pas pu prendre le temps avant. La vraie vie, quoi”. Après 11 ans sur scène, ils ont voulu décrocher un moment. Le temps pour eux de prendre le temps, d’apprendre à travailler différemment, de voir la vie différemment, de voir leurs proches différemment. Mais sans pour autant arrêter la musique, évidemment. Ils ont continué à travailler depuis chez eux, à Bordeaux.

On a passé 11 ans sur scène partout dans le monde. On ne s’est pas arrêtés. On était toujours à droite à gauche, sans prendre le temps de nous poser. Le rythme était intense et on ne peut pas passer toute sa vie comme ça. Soit on se fait laver le sang, soit on réduit considérablement le rythme pendant un moment.

En parlant de Bordeaux, Caroline et Orion y habitent depuis des années. Après des années de vie à Londres, ils ont eu envie de se rapprocher de leurs proches, des amis, de la richesse culturelle de Bordeaux, de la douceur de la vie là-bas.

On avait beaucoup d’amis qui étaient là-bas (à Bordeaux, ndlr). Donc le choix s’est fait naturellement. Et puis Bordeaux a une très belle scène et ça nous donnait envie de revenir. C’est une ville hyper agréable à vivre, très enrichissante.

Comment ils en sont arrivés à travailler ensemble ? Encore une fois, pas d’explications tirées par les cheveux. Ils se sont juste retrouvés dans la musique. Orion avait déjà sorti un premier EP Kap Bambino quand Caroline s’est “incrustée” dans le projet, comme elle aime le dire.

On s’est retrouvés dans l’énergie de la musique et puis on était bien ensemble. On peut passer une soirée pizza sans rien se dire pendant des heures, il n’y a pas de gêne dans les silences. On est juste à l’aise ensemble et c’est ça qui compte.

Après toute ces années de collaboration, Kap Bambino n’a jamais voulu changer. Ni de musique, ni de façon de faire. Les 17 ans de carrière du duo pourraient se résumer en un seul mot : “continuité”. Peu importe qui les accompagne. Ce qui les caractérise et les caractérisera toujours ? Leur musique, leur direction artistique, et, bien entendu, leurs prestations scéniques. D’ailleurs, leur retour sur scène est imminent, avec une date qui les excite beaucoup : celle du Trabendo, le 25 avril prochain.

On a hâte de retrouver tout le monde au Trabendo. C’est vraiment une date importante pour nous.

À la question bateau “Où vous voyez-vous dans 10 ans ?”, Caroline et Orion ne tombent pas dans le piège des réponses toutes faites. Bien au contraire : “Dans 10 ans, on fera toujours notre musique, c’est tout. On sera peut-être morts, toi aussi d’ailleurs. Alors espérons qu’on sera tous safe. Mais vu l’état actuel de la planète, il faut s’attendre au pire”.

En attendant la sortie de leur album en avril prochain, leur nouveau single “Erase” vient de sortir :

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