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Joakim, le plus américain des DJs français

Joakim est musicien, producteur (Zombie Zombie, Poni Hoax), patron de labels (Tigersushi, Crowdspacer) et… DJ ! Il jouait samedi 29 mars à la soirée Bon Esprit. Rencontre avant son set.

La Villa Schweppes : Pouvez-vous résumer en quelques mots l’année que vous venez de passer ?

Joakim : Waouh ! L’année 2013 était une année complexe… Déjà, en janvier, j’ai emménagé à New York. Là-bas, j’ai fait un disque, non pas dans un studio super équipé comme celui que j’avais à Paris, mais dans une chambre de mon appartement, comme quand j’ai commencé il y a quinze ans.

Parallèlement, j’ai rencontré plein de gens aux Etats-Unis dont le mec de The Rapture avec qui j’ai travaillé. J’ai aussi tourné avec Kindness, monté un nouveau label (Crowdspacer), joué un peu partout aux US… C’est à la fois une année de retour aux sources, de renouveau et de transition. 2014 sera, quant à elle, l’année de retour en force de Tigersushi !

Où vous trouve-t-on à 21 heures ?

En général je suis chez moi.

Et à 6 heures du matin ?

Dans un taxi.

Votre dernière nuit blanche ?

La semaine dernière. Je jouais au Mexique et je ne sais quelle raison, j’ai pris un vol qui partait le lendemain de ma date, à 6h du matin. Je mixais à 4h et donc j’ai dû foncer à l’aéroport dès la fin du dernier morceau de mon set. Je regrette d’ailleurs pas mal d’avoir été obligé de partir si vite parce que c’est un des pays dans lequel j’adore le plus jouer. Et puis j’ai pas mal de potes qui vivent là-bas, j’aurais pu rester un peu…

Qu’emportez-vous en général quand vous sortez ?

Des clefs USB, un casque, des cigarettes parce que même si je ne fume pas vraiment, j’aime bien cloper quand je sors et… et c’est tout en fait, je suis vraiment minimal !

Quelle est votre devise la nuit ?

Je n’en ai pas vraiment. C’est comme quand on me demande : “Qu’est ce que tu vas jouer ce soir ?” Je ne sais jamais, ça dépend de plein de choses : de la salle, du public, de l’état d’esprit du moment… J’ai tendance à dire que la nuit c’est justement le moment où il n’y a pas de règles, où rien n’est établi.

Et là pour ce soir vous avez déjà une idée de ce que vous pourriez passer ?

Je pense déjà à quelques morceaux, oui ! Je viens de recevoir une promo d’un remix de Tiga par Tom Trago qui, je pense, marchera bien ce soir. Je vais aussi surement jouer un maxi que j’ai sorti sur le nouveau label sous le pseudo Cray76 et puis j’aimerais bien aussi mettre quelques morceaux de disco histoire de casser la routine techno. De toute façon je joue toujours un peu de tout !

Vous buvez quoi ?

En général je bois de la bière et de la vodka sèche. Mais je me dis de plus en plus que je ne devrais pas boire quand je joue parce que ça me donne vraiment mal au crâne.

Où sortez-vous en général (quels clubs, quelles soirées) ?

Je ne sors quasiment pas quand je ne joue pas. Enfin un peu plus à New York parce que c’est en sortant et en rencontrant les gens qu’ils se passent des choses, là-bas. Du coup, je sors plus. Lundi dernier, par exemple, j’ai joué dans un cool nouveau club à Bushwick dans Brooklyn : le Bossa Nova Civic Club. C’est un rade tout pourri dans un quartier ghetto peuplé que de freaks mais j’ai adoré. Ça m’a d’ailleurs rappelé Le Pulp dans les années 2000, ce club où se mélangeaient des gens très différents. C’est ce mélange que j’aime la nuit !

À quelle soirée auriez-vous adoré être invité ?

J’aurais rêvé d’aller au Paradise Garage ! (ndlr, Le Paradise Garage était un club de New York ouvert officiellement en 1978 et fermé en 1987). Ou dans tous les clubs mythiques de New York comme la Danceteria, parce que c’est là que tout à démarré en termes de DJing moderne.

Votre meilleur souvenir de fête ?

Ce que j’adore c’est jouer dehors. À chaque fois que je mixe en extérieur il se passe quelque chose de fort. Je me souviens d’une date en particulier il y a quelques années. Je jouais à São Paulo au Brésil dans un jardin devant un musée. Quatre heures de mix devant 5 000 personnes et tout le monde qui danse. Dans ce pays on peut jouer n’importe quoi, quoi qu’il arrive, les gens sont contents et dansent sans se poser de question. Ils ressentent vraiment la musique, c’est incroyable !

Votre plus belle rencontre la nuit ?

Est-ce que j’ai rencontré des gens la nuit ? C’est une bonne question ça… Je ne crois pas. Je n’ai jamais rencontré de nanas ou de potes avec qui il s’est passé quelque chose exclusivement la nuit, par exemple. Je me souviens quand même qu’il y a quelques années, dans un club à Milan, j’ai rencontré une fille qui m’a vraiment traumatisé…

Pourquoi ?

Parce qu’elle était d’une beauté magnétique assez exceptionnelle. Tous les gens autour de moi s’en sont d’ailleurs rendu compte sur le moment. Une apparition dont je me souviens encore dix ans après.

Vous inviteriez qui idéalement pour votre soirée ? Il peut s’agir de quelqu’un de décédé…

Quelqu’un de mort ?! (rire) Dans ce cas Pierre Desproges, Larry Levan du Paradise Garage (ndlr, le DJ résident du club) pour passer quelques disques, David Byrne… Voilà, c’est déjà pas mal, non ?

À quel(s) DJ(s) confieriez-vous vos nuits ?

Et bien Larry Levan ! Et puis aussi à DJ Harvey.

Le morceau/album qui tourne en boucle dans vos oreilles en ce moment ?

Un morceau que m’a fait écouter Luke Jenner, le chanteur de The Rapture et tiré de son nouvel album solo. Je n’arrive pas à me le sortir de la tête ! L’opus n’est pas encore sorti mais je pense que ça a beaucoup de potentiel !

La chose que l’on ne sait pas sur vous ?

Il y en a un paquet ! (rire) Je suis insomniaque, je suis claustrophobe et je suis bon en massages. Voilà.

La Nuit…

Je ne sais pas pourquoi, mais je pense tout de suite à “La nuit nous appartient”. Ça sort d’où ça déjà ?

Le titre du film de James Gray ?

Ah oui, c’est ça !