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Je ne comprends rien à Franz Ferdinand : Aidez-moi !

Nous avons été invités au showcase Paris in Live Virgin Radio de Franz Ferdinand au studio de la Grande Armée. J’ai eu beau me creuser la tête, je n’ai rien compris à ce qu’il se passait autour de ce groupe. Help!

Quand on m’a annoncé que j’allais voir Franz Ferdinand, je ne vous cacherais pas que je n’ai pas vraiment souri. Mais après la négative primaire, je fais un point sur ce que je sais du groupe. “Take Me Out” était une sacrée turbine à sa sortie, on m’en a dit du bien lors de leur passage à Rock en Seine, donc ce n’était pas impossible que je m’y amuse, pire, que je sorte finalement assez heureux de cette expérience face à un live bouffé d’une ambition finalement assez louable : rock et groove à la fois.

Je me pointe donc au Studio de la Grande Armée avec la fleur au fusil. Après une interview dont nous reparlerons, le show commence. Les premiers morceaux me laissent franchement de marbre. Et je ne suis pas le seul : à part quelques déhanchés de circonstance au premier rang, il fait encore frais dans la salle.

Une musique rincée

Il y a beaucoup à dire sur les morceaux qu’on nous propose, issus du nouvel album. Quelques accords barrés, des batteries simplistes qui se vengent sur les breaks, des leads téléphonés : tout ceci rappelle les années lycée et les groupes de mineurs qui se la donnaient sur des morceaux aux constructions scolaires. L’époque hasardeuse des bébés rockeurs. Entre temps, les jeunes gens ont découvert les synthétiseurs, le laptop, le shoegaze, le math-rock, les boîtes à rythmes, et j’en passe : il est presque impoli pour Franz Ferdinand de servir une soupe aussi peu inspirée.

Malgré une volonté très nette de se placer dans l’héritage de groupe comme les Talking Heads à travers des basslines sèches et des beats efficaces, ça ne groove pas, les cocottes funky des guitares, autrefois tranchantes comme l’acier semblent s’être émoussées. Ils tentent de compenser tout ça par des ambiances parfois quasi Burtoniennes, assez baroques, mais ça ne fonctionne pas : tout ceci manque de risque, de jusqu’au-boutisme. Des synthés essaient de s’intégrer au son du groupe, mais en vain, c’est du placage en règle, une étrange tentative façon botox de s’inspirer des groupes “de maintenant”.

Un live musée Grévin

Oui, car Franz Ferdinand ont vieilli. Là où ils ont pu être un grand groupe de live, ils semblent fatigués, ayant perdu leurs nerfs dans le pragmatisme des années. Tout est millimétré dans le mauvais sens du terme. En dehors de la coupe de cheveux fashioniste du bassiste, rien ne dépasse, les musiciens sont assez statiques, mis à part quelques mouvements de tête de temps en temps. On est assez loin de l’idée qu’on peut se faire d’un grand groupe live. On conseillera plutôt d’aller voir J.C. Satàn, ça, c’est une vrai claque, du rock moderne, affamé et brillant, et surtout extrêmement bon sur scène.

L’ambiance se réchauffe vraiment avec “Take Me Out”. On en viendrait à penser que c’est le seul morceau vraiment lumineux de leur répertoire. Tout a l’air de tourner autour de cette track, depuis le début du groupe. Ils semblent capitaliser là-dessus comme Patrick Hernandez avec “Born to Be Alive”, et cherchent visiblement à construire le reste de leur répertoire en passant au micro-ondes cet hymne disco-rock. C’est cette chanson qui va vraiment apporter un peu de chaleur à un studio jusqu’ici plutôt hivernal.

Mais ici encore, c’est si propre qu’on a l’impression d’être devant sa télévision. Pour un groupe qui joue finalement un genre de garage rock discoïde, c’est décevant. Il n’y a rien à voir, et les techniciens ont dû avoir du boulot pour donner le change lors de la diffusion vidéo par Virgin Radio. Je me suis même pris à imaginer la rouste qu’ils se prendraient à jouer dans une soirée comme Sale et Sauvage samedi à Mains D’oeuvre.

Si, encore, ces gens-là avaient quelque chose à raconter, un caractère provocateur, une cause, une façon d’être, de parler ou quoi que ce soit… On aurait compris. Mais l’interview préliminaire offrait des niveaux de langue de bois rarement atteints dans le rock’n’roll : “Vous avez failli vous séparer ?”, demande le journaliste. “Ça va mieux, c’est oublié”, répond Kapranos. Le sujet le plus palpitant tournera autour de son allergie aux cacahuètes. A moins qu’un Mark Chapman traine sur les ondes FM, cela n’intéressera personne.

Mais je n’exclue pas une révélation tardive. Je n’attends que d’éventuelles clés de lecture manquantes pour revoir mon jugement! Alors, s’il vous plait, aidez-moi à comprendre Franz Ferdinand. Pourquoi ces mecs-là sont-ils encore en tête d’affiche des festivals ? Pourquoi vendent-ils encore des albums ? En quoi, en 2013, vous fascinent-ils encore ? A vos claviers!

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