Disque de platine en 5 jours avec 4:44, Jay Z continue de faire parler de lui et de la cause qu'il défend à travers ce qui semble bien être l'une des vidéos les plus créatives de sa carrière. Un commentaire lucide et sans retenue sur le traitement des Noirs aux Etats-Unis.
50 shades of Jay
C'est le réalisateur Mark Romanek qui s'est associé à Jay Z pour ce chef d'oeuvre de 4 minutes, dans lequel les deux reviennent sur l'histoire afro-américaine en empruntant la représentation raciste des personnes de couleur dans les productions animées des années 50 et 60. Ségrégation, caricatures, dans un noir et blanc propre aux films d'animations d'après guerre, Hov n'évite aucun sujet et plaide pour une économie afro-américaine plus puissante, et basée sur la propriété.
Le rappeur s'est lui même expliqué au moment de sortir son album : "C'est une chanson sur 'nous' en tant que culture, sur notre plan, sur comment on évolue maintenant. On fait tous de l'argent, et on en perd tous. Surtout les artistes. Comment peut-on transformer notre succès financier en quelque chose de plus grand ?".
Le morceau est titré "The Story of O.J." et c'est au travers de ce personnage que s'ouvre la chanson. Un prisme qui permet ici à Jigga d'explorer deux classes sociales dans le même track : la nouvelle bourgeoisie afro-américaine, et les classes populaires. Certainement le morceau le plus efficace de cet album, notamment grâce à la production impeccable de No I.D., et l'utilisation des samples de Nina Simone et Stevie Wonder.
Explications avec Michael B. Jordan, Will Smith, Kendrick Lamar, Chris Rock etc...
En plus de la vidéo, on a le droit à un épisode exclusif de 'Footnotes', une mini-série documentaire dans laquelle Jay Z invite des artistes prestigieux pour expliquer ce que signifie son oeuvre, et en parallèle, faire partie d'une minorité aux Etats-Unis, en 2017.