À tout changement ses doutes et ses découvertes, ses remises en question et son lot de critiques. Izia n’échappe pas à la règle avec La Vague, 3e album d’une jeune carrière déjà riche. Serait-ce ce fameux “album de la maturité” ? Non, ce serait trop facile…
A quelques jours près, Izia remontait sur la scène du Printemps de Bourges, celle qui l’a vu naitre il y a 9 ans, là ” où tout a commencé “. Tout, c’est cette énergie rock, presque incontrôlée, qui lui valut la flatteuse comparaison à Janis Joplin. C’est aussi cette façon de chanter avec les tripes des textes en anglais, parfois maladroits, des histoires de coeur et de rébellion. C’est surtout un caractère affirmé, celui d’une adolescente pas encore majeure à l’époque de Let Me Alone, prise d’amour pour son public et qui veut vivre pour créer.
Encore inconnue en 2006, Izia Higelin est aujourd’hui attendue, accueillie et acclamée pour clore ce festival chargé d’histoire, symbole de la toujours vive création française.
Son troisième album tout juste sorti, les concerts à peine entamés, c’est dans un petit café de quartier du 3e arrondissement où elle a ses habitudes qu’elle nous a donné rendez-vous. Le naturel avant tout et le franc-parler comme devise, elle ne s’embarrasse pas des conventions et compte bien défendre sa Vague avec le coeur et la passion.
Emotions et sensations
Comme bon nombre de ses confrères, elle refuse toute étiquette et se trouve bien incapable de se définir malgré un tournant musical plus qu’évident. La fougue électrique des débuts mise de côté, place à une sensibilité nouvelle, plus apaisée et chantée en français.
Izia est sa musique et sa musique se déroule comme sa vie, à la recherche d’expériences, en lien étroit avec sa réalité. Les mots qu’elle choisit s’imprègnent du vécu d’une jeune femme qui vit de création et se nourrit de sensations.
Le premier album était la naissance, le deuxième l’évolution. Le troisième est un nouveau départ.
Avec La Vague, quelques adjectifs trouvent leur place, “plus moderne, plus sensible et émouvant“. La chanteuse parle surtout d’émotions sans pour autant renier un passé rock : “Ma voix devait se battre contre les guitares et les cymbales. Avec cet album, j’ai vraiment pu poser mes sensations“. En musique tout d’abord, puis dans les textes évidemment, chantés en français pour la première fois.
Une nouvelle famille musicale
Le virage, il s’est notamment fait avec l’aide de son batteur Louis (également batteur de Blind Citizen Digital) qui a apporté une touche électronique aux compositions, et celle de Lescop, déclencheur d’une écriture en français et avec qui elle a co-écrit les titres “Hey” et “Tomber”. S’ouvre alors à Izia un nouvel univers où l’expression des sentiments se fait plus en finesse et avec poésie, atout indéniable pour traiter de ses thèmes de prédilection : l’amour, les joies et les peines sentimentales.
Lescop m’a aidé à désacraliser le français, ça m’a débloqué.
Izia s’émancipe, laisse derrière elle une expression brute et adolescente, compose avec un nouvel environnement et une fragilité assumée. Reste à défendre ses nouvelles créations sur scène, devant un public acquis et probablement conquis d’avance, fidèle depuis ses premières apparitions au côté de son père, si souvent évoqué.
Izia parle-t-elle d'”abum de la maturité”, le fameux 3e album qui consacre un artiste ? Sûrement pas, tout du moins pas encore, la chanteuse entame tout juste sa mue…
Izia sera notre rédactrice en chef invitée, du 1er au 3 mai.
Retrouvez dès demain l’interview complète de la chanteuse et sa rencontre avec Lescop, sur VillaSchweppes.com