En partenariat avec Rinse, la productrice Piu Piu a sorti “Local Time”, une compilation rassemblant des talents français de scènes différentes tels que Bambounou, François X, Nathan Melja, Low Jack… Rencontre avec l’initiatrice de ce joli projet avant la Release Party de jeudi soir lors du Club Phantom #017.
La DJ des Girls Girls Girls et Productrice Piu Piu a eu l’idée de monter, avec la webradio Rinse, Local Time. De quoi s’agit-il ? D’une compilation regroupant l’essence de la scène française : Francois X, French Fries, Bambounou, Geena, AWB, Simo Cell, Shlømo, Coni, Alberto Balsalm (Acid Arab), Nathan Melja, Marion Poncet, Tite, Low Jack, O. Xander / DJ Rei Ayanami sans oublier Piu Piu. On a échangé quelques mots avec cette dernière avant la Release Party de ce jeudi 25 février au 18 rue du Faubourg du Temple, 75011 Paris.
Avec Local Time, tu dis donc avoir créé une compilation rassemblant des talents français de scènes différentes. Mais des talents représentatifs aussi d’une époque (d’où le nom Local Time), non ?
Piu Piu : Oui, en fait, l’idée de la compile c’était de faire un peu une capture d’écran de ce que j’aime en France aujourd’hui. L’idée est de représenter un instant presque plus qu’une époque. Il n’y a pas de volonté de représenter “la voix d’une génération” comme Lena Dunham, mais plutôt de partager un point de vue complètement subjectif. Local time, c’est aussi une référence à l’expression “support your local DJ”, ou quelque part un mantra pour se rappeler qu’on peut être fier des choses de qui se passent ici, des artistes qui émergent. Il n’y a pas que les DJs allemands ou anglais qui font des trucs intéressants ! L’avantage des time zone, aussi, c’est que tout le monde se met sur le même fuseau horaire. J’aime beaucoup cette notion d’être ensemble.
Tu dis que malgré l’hétérogénéité des morceaux en découle une vraie unité. Comment tu définirais cette dernière ? Toi, justement, tu te sens affiliée à quelle scène ?
Piu Piu : Je dirais qu’il y a un lien dans l’émotion, il y a une certaine poésie, des nappes, un flou, une vibe qui est commune à tous les morceaux, même s’ils peuvent être dans des styles très différents.
Je ne me sens pas affiliée à une scène plutôt qu’à une autre. Je ne me pose pas la question comme ca : au lieu de vouloir tout séparer – les choses, les gens – j’ai une volonté de les mélanger. Pour moi, ce qui compte, c’est de partager ce que j’aime avec les autres, de montrer des liens pas forcement évidents de prime abord entre des genres, des styles, des personnes… Que ce soit en tant que DJ ou sur cette compile.
Ces artistes, on sait que certains sont de bons amis à toi : Bambounou, Coni ou encore French Fries qui est ton frère… Il y en avait certains que tu ne connaissais pas ? Si oui, comment tu les as intégrés au projet ?
Piu Piu : Oui, il y en a que je ne connaissais pas personnellement avant ce projet comme Nathan Melja, Marion Poncet, ou O. Xander, par exemple. Je les ai approchés à chaque fois différemment : sur internet, via des amis en commun ou encore grâce à Laurent de Rinse France qui nous a mis en contact. Beaucoup de ces artistes avaient déjà une relation avec la radio.

La compilation “Local Time” de Piu Piu en partenariat avec Rinse
Il n’y a pas de productrices sur la compilation après toi, que des producteurs. Dommage, non ? Tu n’as pas pensé à faire participer d’autres femmes ?
Piu Piu : Il y a des productrices françaises qui font des choses intéressantes. J’aime notamment beaucoup ce que font Myako, Parfait, Clara 3000, Isa de Syracuse, par exemple. Et ceci même si se sont des univers ou des points de vues hyper differents. J’ai demandé à certaines productrices de participer, mais elles n’avaient pas de morceaux prêts ou juste pas le temps d’en faire, malheureusement. Je ne vois pas l’intérêt de forcer un lien simplement parce qu’on partage le même genre sexuel, donc je ne me suis pas dit : “Il faut absolument que je trouve une autre meuf même si je ne suis pas 100% fan”. Je pense aussi que si j’avais été un homme on ne m’aurait pas posé cette question.
Qu’est ce qui te touche, musicalement, aujourd’hui ? Est-ce que tu as une ou plusieurs obsession(s) ? L’acid house (sur la compilation, Piu Piu a produit un morceau d’acid house sur lequel elle chante, ndlr) ?
Piu Piu : Oui, j’adore l’acid, il y a un côté très sexuel pour moi, comme un massage. C’est pour moi le son qui correspond à l’avant l’orgasme ! (rire) J’adore la house de manière générale, les percussions. J’aime la musique qui est capable de t’emmener, de te faire tout oublier, de te faire danser sans que tu ne t’en rendes compte.
Cette compilation est un volume 1. Ça signifie que tu aimerais refaire ça dans une autre ville et/ ou plus tard ?
Piu Piu : Oui, j’aimerais beaucoup en faire une deuxième mais peut être sans limite de territoire, cette fois !
Justement, l’idée de la tournée Local Time, c’était pour faire valoir ces talents comme étant Français plus que Parisiens (et on trouve la démarche très honorable). Tu aurais des artistes autres que Parisiens à nous conseiller à part le Toulousain O. Xander ?
Piu Piu : Beaucoup des artistes de la compile ne sont pas forcément nés à Paris et ne sont donc pas Parisiens ! C’est le cas aussi de Simo Cell, Geena, AWB, Marion Poncet…
Plus personnellement, tu en es où dans ta carrière perso ? Et tu comptes sortir bientôt un EP ? Cette compilation a aussi été l’occasion pour toi de te mettre à la production, on se trompe ?
Piu Piu : Oui, j’ai commencé à produire l’année dernière en faisant des edits. J’aimerais travailler plus la production, faire une autre compile et d’autres projets avec des amis plus proche de la démarche de la compilation… Mais il faut laisser le temps au temps !
Local Time Release Party lors du Club Phantom #017 jeudi 25 février au 18 rue du Faubourg du Temple, 75011 ParisInscription sur le mur de l’événement Facebook