Le Venezia MORE Festival se tiendra dans une semaine. L’occasion de faire un point avec ses organisateurs : Edouard Rostand (Calvi On The Rocks, Big Festival), Grégory Escure (Basic Films), Alexandre Toesca (Venezia Hub) et Mathieu Piazza (le K).
La Villa Schweppes : Donnez-nous trois mots pour décrire votre festival, le Venezia MORE Festival.
Grégory Escure : “Musique”, “Art”, “Soleil”, et le mot bonus : “Spritz.”
Alexandre Toesca : Pas mieux !
Edouard Rostand : Les copains, les amoureux, les vongoles.
À quoi peut-on s’attendre pendant ces quatre jours ? Une info à nous livrer en avant-première ?
Grégory Escure : À une édition très particulière car MORE, un petit festival friends & family à la base, est en train de rencontrer un grand succès auprès d’un public un peu plus large.
Alexandre Toesca : Une expérience sensorielle forte sur plusieurs niveaux, c’est ce qui définit ce festival. Il y a d’abord Venise, avec son offre culturelle de base, à laquelle s’ajoute l’expérience Biennale située dans deux espaces, L’Arsenale et les Giardini, et avec tous ses événements OFF qui ont lieu dans des Palais et Églises de la ville. Et, finalement, le MORE : la musique et la fête dans une île de la lagune qui regarde Saint Marc.
Edouard Rostand : Gorgio Moroder en after dans ton Palazzo. Ah zut, ça on ne peut pas l’annoncer !
Pourquoi ce choix de Venise comme lieu de festival ?
Grégory Escure : Pour le décor… et par envie de sortir un peu Venise de la naphtaline, de proposer une expérience différente et moderne à un public international, de prolonger la visite de la Biennale avec un peu de fêtes et beaucoup de musique.
Edouard Rostand : Il ne se passait pas grand chose, en effet. Il faut savoir que Venise est une petite ville de province, les locaux nous disaient : “Pourquoi faire un festival à Venise, il ne se passe rien ici !”
Hot Chip sera à Calvi On The Rocks ! (Edouard Rostand)
Le festival se tiendra entre l’Ile de San Servolo et la Serra Dei Giardini, deux spots incroyables. C’était quelque chose d’important pour vous le cadre ? Un beau décor c’est ce qui manque aux festivals français, actuellement ?
Grégory Escure : Oui, le cadre, les lieux, l’expérience qui en découle font parties de l’ADN de MORE, dès la première édition le choix des lieux a été un point crucial.
En France, il existe de nombreux festivals, certains dans des lieux incroyables, certes, mais tout le monde ne dispose pas d’un cadre comme Venise à portée de main.
Edouard Rostand : Le but est de s’intégrer dans la ville. À chaque voyage, on a de nouvelles envies. Les festivals français sont peut-etre soumis à plus de contraintes qu’en Italie, on est sur des espaces privés, c’est plus simple.
Edouard, tu es l’un des fondateurs du festival Calvi on The Rocks. Est-ce que tu souhaites faire de MORE le nouveau Calvi ou bien vous voulez faire quelque chose de différent ?
Edouard Rostand : Calvi on the Rocks est un festival de vacances. On vient s’y ressourcer, se retrouver, danser sur une plage, jouer aux boules, dîner avec des amis, écouter des concerts, se prendre la cuite de l’année Chez Tao… MORE a une dimension plus culturelle avec la Biennale surtout, les expos, les musées, l’histoire. Les deux sont complémentaires, d’ailleurs, toute l’équipe de Calvi vient à Venise !
Un ou plusieurs artistes que vous n’avez pas réussi à booker et que vous auriez aimé avoir ?
Grégory Escure : Hot Chip ! Peut-être l’année prochaine !
Edouard Rostand : Hot Chip sera à Calvi ! Comme quoi ces festivals sont vraiment complémentaires !
Alexandre Toesca : Edouard nous a proposé Clap! Clap! qui revisite la musique africaine en ajoutant des éléments hyper produits, des beats, des claviers très “Timbalandiens”. Coup de coeur et on le voulait tous, mais ce dernier va devenir papa pendant le festival… Ça sera donc pour l’année prochaine !
Parlez-nous de votre collaboration avec l’équipe Haïku le 5 juin. Pourquoi cette bande que tout le monde semble s’arracher en ce moment ? Vous pensez qu’il s’agit du nouveau crew à suivre de près dans le milieu de la musique électronique et de la fête ?
MORE crew : La collaboration avec Haïku est venue assez naturellement en raison de notre proximité amicale, mais aussi parce qu’on trouve que ses fondateurs offrent une programmation très pointue et très suivie à Paris.
Edouard Rostand : Chaque années, More invitera des collectifs. On réfléchit à une programmation ensemble et, cette année, il y a aussi Crocodiles in Venise, des locaux, mais aussi la bande de la Villa Lena, et Aperitivo al Verde, un Italien qui organise des super brunch le dimanche.
Vous avez booké pas mal d’Italiens encore pour cette troisième édition de festival (Bottin, Spiller…). C’est pour rendre hommage au pays, ou c’est parce que vous aimez particulièrement la scène ici ?
Grégory Escure : Plus qu’Italiens, Spiller et Bottin sont Vénitiens ! Ils ont soutenu notre initiative depuis le début, et ils ont leur place dans la programmation à chaque édition. Ils sont les régionaux de l’étape, en quelque sorte. Et puis, cette année, Bottin présente en première mondiale son live avec Deardrums. On est tous très impatients de découvrir ça !
Edouard Rostand : Ils sont devenus nos résidents et sont aussi venus jouer à nos fêtes de promo à Paris ou Marseille en mai.
Alexandre Toesca : Spiller nous avait enchantés lors de la première année en sortant ce sample de Sixto Rodriguez. On s’était tous regardés pendant qu’il le jouait (il l’a sorti plus tard sous le nom Ditongo) et, d’ailleurs, c’est même devenu la musique de notre vidéo récap :
Justement, quelles sont les nouvelles scènes techno/ les nouveaux jeunes artistes que vous suivez attentivement ?
MORE crew : Un petit coup de coeur pour Head on Television qui a un super groove et des musiciens incroyables. Mais aussi pour Bloum qui a d’ailleurs fait l’objet d’un article sur la Villa Schweppes, non ?
Edouard Rostand : Mon coup de coeur du moment, c’est un Danois complétement barré qui s’appelle Jakko Eino Kalevi. Son album sort en juin chez Domino et on peut dire que c’est le nouveau Bryan Ferry. Sinon, côté technoïde, Jamie XX m’impressionne, son album est ouf.
Oui, ici ! Dans vos rêves les plus fous, à quoi ressemblerait votre soirée/ festival idéal(e) (Où ? Avec quel line up ? Etc.) ?
Grégory Escure : À Venise ou sur la Lune.
Alexandre Toesca : Les Pink Floyd sur l’eau, à Venise…?
Edouard Rostand : Pink Floyd a déjà fait un concert devant la place San Marco dans les années 80, sur l’eau. À Venise, tout est possible donc pourquoi pas faire jouer Kraftwerk à la Salute ou Arcade Fire à la Scuela San Rocco ?
Le Venezia More Festival, c’est…
Grégory Escure : … de la balle ?
Edouard Rostand : Comme un tramezzino : il y a plein de bonnes choses dedans, mais avec du pain de mie et pas de croûte !
Vous voulez passer un week-end à Venise et assister au Venezia MORE Festival les 4, 5, 6 et 7 juin prochains ? Il n’est pas trop tard, vous pouvez encore booker votre pass ici !