La Villa Schweppes : Pour commencer, présentez nous La Classique. La Classique, c'est qui ?
Luc : La Classique, à l'origine, c'est une bande de potes qui a eu le désir de faire bouger Lille en proposant des évènements différents à un moment où il y avait peu d'offre alternative dans notre ville. Depuis nos débuts, l'équipe a évolué et s'est développée au fil des rencontres...
Pierre-Antoine : On est quatre à être à temps plein dans l'équipe : Luc, Grégoire, Loic et moi-même. Petit à petit, le projet a évolué et, aujourd'hui, notre but est de développer la musique électronique à Lille. Développer la musique électronique en alliant guests internationaux et scène locale.
En 3 ans d'existence, quels sont les souvenirs qui vous restent ?
Grégoire : On a eu la chance de gagner un appel à projet pour le Dour Festival en 2014. On s'était chargés de l'animation d'une scène pendant une journée. C'était vraiment une immense fierté de pouvoir prendre part à une organisation d'une telle ampleur !
Pierre-Antoine : LAPS (leur festival, ndlr) ! On a lancé ce projet sans trop savoir dans quoi on mettait le pied mais, au final, il reste mon meilleur souvenir dans la mesure où il est le plus gros événement qu'on ait jamais mis en place.
Luc : Il y en a tellement ! Chaque projet, chaque événement qu'on a monté nous laisse des souvenirs incroyables, que ce soit pendant ou avant. Du coup, impossible de choisir en ce qui me concerne, même si c'est vrai que LAPS à été particulièrement marquant...
Loic : Il y aussi eu les récents événements : lorsqu'on a invité le collectif Blocaus ou le label D.KO Ces deux soirées ont suscité beaucoup d'engouement et les retours ont vraiment été positifs.
Et le(s) pire(s) ?
Loic : Quand il a commencé à pleuvoir à LAPS...
Pierre-Antoine : En effet et ça a provoqué un vrai paradoxe. LAPS a été le pire souvenir parce que les galères se sont additionnés plus vite que leurs ombres, mais aussi le meilleur parce qu'on a su toutes les gérer. On ne vous raconte pas quand la pluie s'est abattue sur le fort... Incroyable, j'ai bien cru que c'était un ouragan force 9 ! (rires)
Luc : On ne peut pas vraiment parler de "pire" parce qu'au final on trouve toujours du positif qui vient contrebalancer tout ça puis prendre le dessus.
Vous allez organiser plusieurs fêtes dans plusieurs lieux à Lille du 20 février au 19 mars. Vous nous en dites plus ?
Pierre-Antoine : Pour l'anniversaire du collectif, on a voulu innover et investir différents lieux de la nuit lilloise. La première année, on avait juste marqué le coup à la Gare Saint Sauveur de la ville et l'an dernier, on était partis en tournée pendant 3 jours à Paris, Lille et Bruxelles. L'an prochain, on fera la fête pendant deux ans, je pense. (rires)
Grégoire : Pour en revenir sur nos 3 ans, on commence le 20 février avec Emmanuel et Sawlin du label ARTS.
Luc : ... Et on enchaînera avec Birth Of Frequency à La Relève le 27 février, puis avec Mara Lakour et DJ Steaw au Stéréoclub le 3 mars.
Loic : On a également prévu de faire AWB au Café Oz le 12 mars. Pour le final de ce mois de fêtes qui aura lieu le 19 mars, on a prévu une programmation spéciale, avec une première partie de soirée à la Gare Saint-Sauveur avec Under Black Helmet en live et une fin de soirée au Magazine Club avec Henning Baer et Milton Bradley. Tout ce beau monde sera épaulé par des DJs lillois membres de collectifs qu'on affectionne.
Pierre-Antoine : Ici, à Lille, il y a des collectifs qui émergent tous les 6 mois
Lille, c'est donc une belle ville nocturne ? Qui fait la nuit chez vous ?
Grégoire : Lille est avant tout une grosse ville étudiante, donc forcément portée sur la fête. Après, c'est surtout une ville de collectifs. Pas mal d'entre eux se forment très régulièrement et c'est une bonne chose comparée aux dernières années où on a vu beaucoup de lieux fermer....
Pierre-Antoine : Oui, on remarque beaucoup de nouvelles initiatives ici, à Lille. Il y a des collectifs qui émergent tous les 6 mois, et quelques-uns nous font vite rêver. Quoi qu'il en soit, tous le font avec les mêmes envies : proposer du neuf, de la qualité et de la découverte. En réalité, trouver des lieux se révèle être très compliqué. Mais tout inconvénient a son avantage et les soirées de notre belle ville sont souvent garnies grâce à la forte demande.
Luc : Côté clubs, il ne faut pas se mentir, c'est Le Magazine Club qui fait essentiellement vivre la nuit à Lille. Et comme l'a dit Grégoire, on est surtout une ville de collectifs. Avant nous, il y avait déjà les Wesh!, le Zoostick crew ou d'autres acteurs qui nous ont donné l'envie d'organiser nos propres événements.
Loic : ... et puis il y a aussi pas mal de festivals : le NAME et Les Nuits Électriques sont les deux événements majeurs de l'année. C'est difficile pour nous de les suivre en termes de programmation, on n'a pas les mêmes moyens financiers...
C'est qui votre team à vous (les autres collectifs/ artistes dont vous vous sentez proches) ?
Grégoire : On se sent proches des mecs d'Enlace Records et d'Osmoz avec qui on travaille souvent. On a d'ailleurs confié la programmation d'une scène de LAPS à ces derniers.
Luc : On travaille également avec des collectifs parisiens ainsi qu'avec des agences de booking comme Astropolis qui nous a fait confiance dès le début et qui continue de le faire. On a commencé à travailler avec Blocaus aussi et j'espère que ça va continuer. C'est bien parti : on les a mis à l'honneur en début d'année et on continue notre collaboration en invitant un autre de leur résident : AWB, également fondateur de Taapion Records.
Ces gens, vous comptez vous associer avec eux sur de futurs projets ?
Luc : On a toujours eu le désir d'être fédérateur et de travailler en collaboration avec les personnes qui partagent les mêmes affinités que nous. Donc oui, on est très ouvert aux collaborations avec d'autres promoteurs ou même labels, pour organiser leur release party, par exemple
Grégoire : Une de nos principales volontés, c'est aussi de mettre en avant notre ville et ses acteurs. Du coup booker régulièrement des artistes locaux nous semble assez naturel.
Loic : Pourquoi ne pas s'exporter aussi ? Je pense qu'aujourd'hui, on pourrait prétendre à une collaboration dans des villes telles que Paris ou Bruxelles.
Loic : Je pense qu'aujourd'hui, on pourrait prétendre à une collaboration dans des villes telles que Paris ou Bruxelles
Revenons sur votre festival LAPS. Le festival, c'est un peu le passage obligé quand on commence à organiser pas mal de soirées ?
Luc : Disons qu'à l'époque, on était à une période charnière où on voulait passer à quelque chose avec plus d'envergure. Ça a été chose faite, ce n'était pas facile, mais c'est notamment grâce à LAPS qu'on en est là aujourd'hui. La réussite de ce projet nous a donné l'énergie et a confirmé notre envie de faire partie des institutions de fêtes lilloises.
Loic : Ce n'est pas forcément le passage obligé mais on avait vraiment envie de proposer quelque chose de différent aux Lillois.
Pierre-Antoine : Moi je pense que c'est, en effet, une transition obligatoire bien que risquée. Un tournant qu'on a voulu prendre tous ensemble. D'ailleurs, ça nous a pas mal soudés et, au final, on en retient que de bons souvenirs. D'autant plus que l'on s'est prouvés que l'on pouvait faire des gros events en partant de rien, sans subventions, sans aides extérieures, que de la débrouille ! On a énormément appris en organisant LAPS.
Jeremy Underground au festival LAPS en 2015
Donnez-nous un ou plusieurs track(s) bien "Classique".
Pierre-Antoine : Tout CJ Bolland !
Luc : Je vais mettre en avant un artiste qu'on invite prochainement avec un track que j'apprécie particulièrement : Under Black Helmet - "Have You Ever Had a Dream".
Loic : En ce qui me concerne, ça sera un track qui vient juste de sortir : Marquis Hawke et Timothy Blake - "Love Precipitation".
Dans vos rêves les plus fous, à quoi ressemblerait votre soirée idéale (Où ? Avec quel line up ? etc) ?
Loic : Une plage ensoleillée avec un beau plateau house (Rahaan, Dan Shake, Hunee) et un gros bunker qu'on aura aménagé pour de la techno (Bas Mooy, Regis).
Luc : Pour moi, ce serait dans un endroit reculé avec une grotte pour la scène techno et une cascade qui coule dans un lagon juste devant avec une eau turquoise pour la scène house.
Pierre-Antoine : On serait les premiers à organiser une rave sur Mars ou sur la nouvelle planète dont j'ai oublié le nom...
Quoi de prévu pour la suite ? Un lieu à reprendre ? Un label ?
Luc : Un label, non, ce n'est pas notre objectif premier. On n'est pas des producteurs de musiciens mais des producteurs d'évènements avant tout. On va donc continuer sur notre lancée et on verra les opportunités qui s'offrent à nous. En tout cas on a clairement beaucoup d'ambition et on souhaite rester actifs le plus longtemps possible !
Pierre-Antoine : L'objectif serait l'ouverture d'un lieu, mais on en est encore loin. Chaque chose en son temps, on est encore des ados.
Luc : Je vais avoir 30 ans, quand même ! (rires)
Grégoire : Pour l'instant, on se focalise plus sur l'organisation de soirées, développer de nouveaux projets et faire grandir ceux qui existent déjà.
Et pour finir, La Classique, c'est...
Tous en choeur : La famille !