Depuis 2010, le collectif Débrouï-art organise des évènements dans des lieux toujours plus atypiques. Après Lakomune et RDC, il nous présentera, samedi 28 mars, leur nouveau club Warehouse 1936. Rencontre.
Bonjour ! Présentez le collectif en quelques mots.
Débrouï-art : Débrouï-art est la source de tous nos projets. Nous avons monté le collectif en 2010, en commençant par organiser des évènements pluridisciplinaires. On a fait des expos dans des laveries, les “Lav’expos”, puis des concerts dans des parcs et jardins de Paris et, en parallèle, des soirées où se mélangeaient arts vivants, arts graphiques et musique. Ensuite, on a voulu développer le collectif Lakomune entièrement dédié à la musique électronique. De ce projet sont nées des soirées itinérantes dans des lieux que l’on gardait toujours secret. La deuxième de ces fêtes s’est tenue aux Crayères des Montquartiers. Elle a tellement bien marché qu’on a décidé d’y organiser une autre soirée, puis encore une autre, pour finalement développer le lieu en tant qu’entité, Le Tunnel. Depuis, on organise notre soirée Lakomune tous les mois là-bas.
… Et puis bientôt l’ouverture du club 1936 ce samedi 28 mars au soir. À quoi peut-on s’attendre là-bas ? Des exclus (des noms ?) à nous livrer ?
Si le projet 1936 marche, on essayera de faire plus de dates !
D : On préfère garder le secret des prochaines programmations mais on peut déjà vous garantir de beaux plateaux… L’idée de 1936 est de faire une résidence saisonnière (donc une fois tous les trois mois) en 2015 : Printemps 1936, Eté 1936, Automne 1936 etc. Si le projet marche, on verra si on peut faire plus de dates et prolonger l’aventure !
Quelle est la ou les valeurs ajoutée(s) de ce lieu ?
D : 1936 est un entrepôt qui peut accueillir 2 000 personnes aux Portes de Paris. Un club Warehouse de cette envergure quasi intra-muros, c’est rare !
2 000 personnes c’est beaucoup. On évoquait en début d’année la possibilité que les gens veuillent plus revenir à un clubbing à taille humaine comme vous le faites pour vos soirées RDC. Vous en pensez quoi ?
D : Actuellement, il y a une demande pour tout. Ces événements à grosse échelle intéressent toujours les gens, la preuve avec le Weather Winter qui a cartonné cet hiver. Après, c’est vrai qu’il y a un public qui recherche des jauges plus petites. C’est avec ce constat qu’on a crée les soirées RDC qui marchent plutôt bien ! Le but de ce projet était de pouvoir rencontrer notre public, ce qu’on a peu l’occasion de faire sur nos autres dates.
Vous êtes très sensibles à la scénographie. On peut dire de vous que vous êtes les New We Love Art ? Globalement, entre La Mamie’s, Cracki, D.ko, Blank, Blue, BP, Sonotown, Dimuschi, Concrete et co, de qui vous sentez-vous le plus proche ?
We Love Art est une source d’inspiration
D : On n’aime pas trop les comparaisons, mais c’est vrai que We Love Art est une source d’inspiration. On aime l’approche pluridisciplinaire du collectif, leur engagement côté scénographie et leur capacité à créer un univers différents pour chacun de leurs événements. On salue aussi l’évolution de Sonotown qui possède aujourd’hui une place prépondérante dans la programmation musicale parisienne.
Peut-on s’attendre à une collaboration avec un ou plusieurs autre(s) collectif(s) ?
D : Oui ! On est ouverts à tous les projets et on est assez proches de La Mamie’s, Cracki et d’autres collectifs encore. On pourrait donc très probablement faire de la co-production avec d’autres bandes…
Des noms à nous donner ?
D : … Peut être avec Haïku. On a rencontrés la bande qui est très sympa et a la même vision créative que nous.
Vous semblez être des adeptes de plateaux très hétéroclites, non ? Pourquoi vous aimez mélanger comme ça les genres et les artistes ?
D : C’est le but : attirer les gens vers d’autres formes de musique. Sensibiliser un public techno sur de la house et inversement. Après, on reste quand même cohérent sur nos plateaux : on commence avec quelque chose de “doux”, pour finir sur de la techno, histoire d’offrir au public une programmation homogène et progressive, à l’image de l’évolution de leur soirée.
L’année dernière, Cracki et la Mamie’s ont lancé le Macki Music Festival. Vous n’avez pas envie de monter vous aussi votre propre festival ?
On aimerait bien monter un festival, oui !
D : Notre activité actuelle se concentre essentiellement dans l’organisation de spectacles, ce qui pourrait effectivement nous conduire, dans un futur plus lointain, à la mise en place d’un festival à grande échelle (10 000 personnes). On est en train de chercher l’espace et les gens avec qui le faire. C’est un projet qui prend du temps, mais on y travaille !
2016 peut être ?
D : Peut être, oui… On va essayer !
Vous n’avez pas envie de monter vous aussi votre propre label ?
D : C’est un autre travail et la production d’événements nous prend déjà beaucoup de temps et d’investissement. On se cantonne pour l’instant à ça, mais dans plusieurs années, pourquoi pas ?!
Et vous n’avez pas envie de passer derrière les platines comme La Mamie’s, D.ko et co ?
Benjamin, le programmateur : J’ai arrêté de faire de la musique quand j’ai commencé à faire de la programmation. Je suis maintenant dans une autre dynamique : un travail d’écoute et de découverte plus qu’un travail de réutilisation musical.
Hormis Le Tunnel et 1936, quel est/ sont votre/ vos clubs préférés à Paris (et environ) ?
D : Les soirées Haïku pour leur programmation qui tue à chaque événement, et La Ferme du Bonheur de la Mamie’s !
Et quelle(s) soirée(s) et festivals (toujours à Paris et banlieue) ?
On a été touché par le Plastic Festival en Belgique
Benjamin : À Paris, il y a une multitude de festivals de très bonne qualité, mais celui qui a vraiment touché toute notre équipe est le Plastic Festival en Belgique qui associe un plateau musical puissant avec une proposition plastique incroyable dans des lieux ultra-singuliers.
Quelles sont les nouvelles scènes techno que vous suivez attentivement ?
Benjamin : La scène anglaise principalement. Et le renouveau de la scène américaine (le label Ultramajic, Aus Music et le label belge Token Records).
On dit souvent que Paris c’est un peu le nouveau Berlin. Vous trouvez ça juste ou tout le monde exagère en disant ça ?
D : Le nouveau Berlin, non. Mais, à Paris, l’offre en termes de musique électronique est énorme et s’approche de celle de Berlin. Après, en termes de prestations, c’est différent : Berlin est une ville plus libre que Paris où c’est plus difficile d’organiser des choses. Ça demande plus de travail et cette notion de liberté est difficile à obtenir. L’offre est donc différente, avec ses qualités et ses défauts. Paris est donc plutôt un nouveau Pari(s) !
Dans vos rêves les plus fous, à quoi ressemblerait votre soirée idéale (Où ? Avec quel line up ? Etc.) ?
Benjamin : Une fête dans un parc d’attraction avec un line up hyper éclectique : Dixon, Luis Armstrong, Tony Allen.
Le reste de la bande : Un événement en journée dans un nouvel espace ouvert en banlieue parisienne. Il y aurait des performances graphiques, des expos, des performances d’arts vivants, et, sur plusieurs scènes, des concerts et une programmation éclectique d’artistes émergents.
La page Facebook du collectif Débrouï-artOuverture du club 1936 samedi 28 mars à 23h