Jean-Michel Dupas est le programmateur du Scopitone, festival Nantais prévu le 18 septembre. Cet évènement qui mélange culture numérique et musique électronique, possède une programmation éclectique associant artistes confirmés et jeunes talents. Cela méritait qu’on se penche dessus… Jean-Michel Dupas décrypte le fes
Jean-Michel Dupas est le programmateur du Scopitone, festival Nantais prévu le 18 septembre. Cet évènement qui mélange culture numérique et musique électronique, possède une programmation éclectique associant artistes confirmés et jeunes talents. Cela méritait qu’on se penche dessus… Jean-Michel Dupas décrypte le festival pour Onvillanuit !
Comment a débuté l’aventure Scopitone ?
L’aventure a débuté dans la salle de l’Olympic, il y a 10 ans. On organisait beaucoup de soirées avec des artistes électro. Nombreux étaient ceux qui intégraient l’image dans leur travail. On a donc fait beaucoup de résidences, de créations, on a mis des artistes en relation avec des vidéastes… Et puis tout naturellement, Scopitone est né en 2002.
Il est vrai que l’électro a le vent en poupe…
Mais ce n’est pas un phénomène nouveau. Cela a débuté il ya 5-10 ans. Toute une génération, celle des 16-25 ans, a été baignée dedans, et y est très réceptive. Mais il est vrai que cela s’accentue, depuis environ 2006 ou 2007. On le voit très nettement avec Scopitone.
Comment s’annonce le Scopitone de cette année ?
Intense ! On est dorénavant sur 6 jours, on est sur plusieurs lieux, et il y a beaucoup d’installations. On attend pour cette année entre 20 000 et 30 000 personnes. Nous sommes très contents, la première de nos grosses soirées le 21 septembre est déjà complète, et la deuxième le lendemain ne devrait pas tarder à l’être.
Quels sont vos coups de coeur de cette programmation ?
Ils sont nombreux ! Le plus gros peut-être c’est Woodkid. Il a tourné cette année dans une trentaine de pays, et il fait très peu de dates en France. Il a pourtant choisi Scopitone pour s’y produire.
Et puis niveau découvertes, c’est le grand retour du hip hop version electro, avec Bang on ! un artiste anglais qui joue jeudi soir, et Murkage, un groupe de Manchester, dans le genre hip hop violent, presque agressif. Le trio allemand Brandt Brauer Frick aussi, qui mélange la techno et la house, Kraftwerk, le jazz, mais de manière pas du tout rébarbative.
Un rêve de programmateur ?
Evidemment, mais ça ne concerne pas vraiment les têtes d’affiche. Je suis déjà très content d’avoir cette année C2C, Erol Alkan, Para One ou Kavinsky. Mon rêve tiendrait plus d’accentuer les découvertes et de réserver une plus grande place au côté multimédia.
Votre meilleur souvenir de Scopitone ?
Il date peut-être de 2007, quand on a rapatrié le festival, qui était auparavant en périphérie, dans le centre de Nantes, et qu’on a pu en faire un véritable parcours.
C’est vrai que Nantes est une ville qui bouge beaucoup…
On a beaucoup de chance, il s’y passe plein de choses, et dès qu’un évènement s’organise, le public répond en masse. C’est toujours une bonne surprise.
Que faut-il ne pas manquer à Nantes ?
Je vais prêcher pour ma paroisse, je dirais le Stereolux, un lieu ouvert depuis un an qu’on gère à l’année, où on organise beaucoup de concerts, de performances…
Il y a aussi le Ferrailleur, un très bon café-concert, tout comme le Stakhanov , qui vient d’ouvrir à la culture très indie. C’est la véritable richesse de Nantes, la présence de nombreux lieux officiels, mais aussi un peu underground, où naissent finalement beaucoup de mouvements.
Quelle est votre playlist du moment ?
En ce moment, ce qui tourne sur ma platine, c’est le premier album d’Alt-J et celui de Rone, qui joue au Scopitone. Deux très bons disques !
Propos recueillis par Marine Normand