Skip to content

Interview : Brice Coudert, DA de Concrete et du Weather Festival

C’est lui qui s’occupe de la DA des soirées Concrete et du festival Weather. Lui également qui gère le label et l’agence de booking Concrete. Bref, Brice Coudert est un homme busy, mais il a quand même pris le temps de répondre à nos questions avant le Weather Winter du 21 février.

La Villa Schweppes : Bonjour Brice et merci de prendre le temps de répondre à nos questions, ça fait un moment que l’on souhaite te poser quelques questions !
Commençons par le début : Que faisais-tu avant Twsted et Concrete ? Organiser des soirées, quand et comment ça s’est fait ?

Brice Coudert : Avant d’organiser des événements, je ne travaillais pas du tout dans le milieu de la musique mais comme ingénieur d’affaires pour une grosse boite d’informatique ! Cependant, j’ai toujours été passionné par la musique et sortait assez souvent à Paris et un peu partout en Europe. À l’époque, je n’imaginais vraiment passer de l’autre coté et arriver à vivre de ma passion, mais ca s’est finalement fait assez naturellement, à force de travail, de passion et de jolies rencontres.

Peut-on considérer tes premières soirées, Les Twsted, comme des soirées test pour Concrete ? Pourquoi avoir changé de nom, d’ailleurs ?

Travail et passion, toujours !

BC : À l’époque des Twsted, on n’avait pas forcement la prétention de développer de projets aussi gros que Concrete ou Weather. On avait plus envie de faire ca pour nous amuser et faire kiffer notre réseau d’amis. Puis, quand on a vu l’engouement des gens et le plaisir qu’on prenait à organiser les Twsted, on s’est vite dit qu’on tenait peut être une opportunité de vraiment faire bouger les choses à Paris. On a donc foncé !
Le passage de Twsted à Concrete, c’était un peu le passage de l’amusement à une façon de travailler plus pro et plus organisée. On a toujours su que faire les choses bien et dans les règles, serait le seul moyen de développer notre projet, surtout dans une ville aussi difficile que Paris en termes de législation.

Certains disent que tu t’es mis à organiser des soirées pour faire le pied de nez au Social Club (et à ses organisateurs). Vrai ou légende urbaine ?

BC : Légende urbaine, désolé ! D’ailleurs, le Social vraiment un club que j’ai très peu fréquenté ! J’ai toujours préféré le Rex et le Batofar.
Organiser des soirées a plutôt été un pied de nez au parisiannisme et à ses boites selects et ses programmations chiantes et peu innovantes. On avait envie de proposer un truc un peu plus démocratique, et plus couillu musicalement, aussi. Il y avait déjà des choses sympa, mais vraiment pas assez à notre goût.

Le label, le management, les soirées Concrete toutes les semaines et le Weather festival, ça fait pas beaucoup ? Combien êtes-vous à gérer tout ça et quel est ton rôle en particulier ?

BC : On est une assez belle équipe. Aurélien est un peu le chef d’orchestre de tout ça et il le fait très bien. Il y a aussi Adrien, Pete et Jonathan qui gèrent leur pôle respectif. De mon côté, je gère l’artistique – donc la DA -, le label, l’agence de booking et c’est déjà bien assez ! Notre force aujourd’hui est d’être vraiment structuré comme une vraie entreprise, avec des gens passionnés à la tête de chaque pôle. Travail et passion, toujours !

Tu n’as jamais eu envie de faire de musique, de mixer et produire ?

BC : J’ai une belle collection de disques à la maison, des platines etc., mais je pense qu’il ne suffit pas d’avoir des bons disques pour se prétendre DJ. Il faut avoir des choses à dire et une vraie vision personnelle de la musique. J’adore la musique et je connais bien pas mal de trucs, mais je ne me sens pas l’âme d’un artiste. Plutôt celle d’un passionné, ce qui est totalement différent. Il y a assez de DJ médiocres sur terre pour en rajouter un de plus à la liste !

Quelle est, selon toi, la ou les meilleure(s) soirée(s) que tu ais organisée(s) à la Concrete ?

BC : Dans les anciennes il y a eu celle avec Levon Vincent, Efdemin, DJ Qu, Binh, Grego G et San Proper en surprise guest. Et également celle avec Theo Parrish, Jus Ed, Fred P et Antal. Superbe souvenir ! Je citerais aussi la soirée de re-opening après les travaux avec Scuba b2b John Osborn, Raoul K,Virginia etc. Et, plus récemment, le All night long de DJ Harvey. Quel kiffe de l’avoir enfin chez nous !

Et le pire fail que tu ais pu vivre ?

BC : Le pire fail, c’est quand tu fais venir des mecs comme Theo Parrish ou Four Tet, et que les gens se plaignent le lendemain sur l’event que ce n’était pas assez techno, qu’il y avait trop de disco et qu’il y avait “des paroles sur les morceaux”… C’est juste déprimant de voir qu’en 2015, à l’heure de Youtube, de Discogs et de l’accès gratuit à toute la musique, des gens en soient encore à limiter leurs goûts musicaux à une grosse basse et un kick qui frappe. “La grosse techno” comme ils disent… (rire)
Bref, c’est aussi ça notre vocation : éduquer les gens et leur ouvrir l’esprit, de gré ou de force !

Tu as booké (presque) la planète entière. Quel(s) artiste(s) tu n’as pas eu et aimerais avoir ? Pépé Bradock ?

BC : Pépé Bradock, oui ! Mais aussi STL live, Gemini, Motorbass live, Prince…

Quelles sont les nouvelles scènes techno et/ ou les jeunes collectifs et labels que tu suis attentivement ? Qui sont tes petits protégés ?

BC : Nos résidents, bien sùr : S3A, Cabanne, Francois X, Antigone, Ben Vedren, Lowris et Behzad & Amarou ! Et puis a pas mal d’autres aussi. Je suis toujours à l’affut de petits artistes français talentueux et ça me fait vraiment plaisir de les inviter à jouer à Concrete ! Dernièrement, j’ai pu inviter les DJ AZF et Parfait de Stereotype, La Mamie’s, Wrecka Spinnaz Club, D.KO, As Patria, les artistes [BP], BLOCAUS ou Taapion…
En ce moment, c’est assez facile de dénicher de jeunes talents, ça déborde de tous les cotés à Paris ! D’ici cinq ans, quand tout ce beau monde aura pris du galon, je pense que ça va vraiment envoyer du lourd tout ca !

Dans tes rêves les plus fous, à quoi ressemblerait ta soirée idéale ?

BC : Je trouve que le public a aujourd’hui de très grosses attentes en termes de soirée, et se positionnent un peu trop en tant que consommateurs. Ils ont besoin qu’on leur mâche le boulot en leur proposant une vraie structure pour s’amuser, des animations, des confettis etc.
Personnellement, je suis plutôt de l’ancienne école. Ma référence a toujours été les clubs comme le Robert Johnson à Offenbach, ou autre club du genre. Un club super simple et épuré avec un dancefloor, un bon soundsytem et un beau line up. Après, c’est à toi de faire en sorte que la soirée se passe bien et soit intense, personne ne va s’amuser à ta place ! Je n’ai pas besoin d’un dresscode ou qu’on me prête des déguisements pour arriver habillé n’importe comment dans une soirée, je suis capable de le faire moi-même, parce que je trouve ca marrant ! Comme on dit : “only boring people get bored”.

Moi, faire de la musique ? Il y a assez de DJ médiocres sur terre !

À quel(s) DJ(s) tu pourrais confier les clefs de la Concrete ?

BC : Je le fais déjà une fois par an avec Zip, qui me propose les artistes qui joueront sur les Get Perlonized et jusqu’à maintenant, je n’ai jamais trop eu à me plaindre sur ce qu’il m’a proposé !
J’ai également offert à nos résidents d’organiser leurs propres label nights sur la barge. Lowris a organisé une Aeternum avec Sonja Moonear et Kreon. Cabanne, une Minibar avec Rhadoo, David Gluck et Hamid. Le prochain sur la liste devrait être S3A.

C’est quoi l’hymne (musical) de la Concrete ?

BC : La Concretaise. Tu ne connais pas ?

Pas encore ! Dis-nous une chose que l’on ne sait pas sur la Concrete.

BC : Concrete est en fait un vaisseau extraterrestre envoyé sur terre pour observer les comportements humains les plus primitifs. On espère que l’étude va durer encore un peu de temps !

Quoi de prévu pour les mois à venir ? Des infos à nous livrer en avant-première sur le Weather de l’été prochain ?

BC : On va continuer à Concrete sur un bon rythme de croisière. Dans les prochains mois, on va recevoir Radio Slave, Scuba, Cio D’Or, Detroit Swindle, Delroy Edwards et plein d’autres.
Concernant le festival, vous en saurez plus dans les prochains jours. On vous promet quelque chose de MO-NU-MEN-TAL !

Qui sont les prochains artistes à signer sur le label ?

BC : On a fait un petit break sur le label pour le restructurer un peu sur sa forme. Il sera désormais décomposé en trois labels : “Concrete Music 7Am” pour les atmosphères plus deep et minimales, “Concrete Music 3pm” pour la musique plus house et funky, et “Concrete Music 4pm” pour les ambiances plus dark et techno.
Début Avril, sortira un triple EP avec du beau monde : Trus’me, Antigone et Abdulla Rashim (ensemble !), Lazare Hoche, Chris Mitchell, S3A… Et on a déjà cinq autres EP de quasiment prêts dont un gros maxi de Behzad & Amarou qu’ils sont en train de fignoler.

À la Concrete…

BC : … pirouette, cacahuète.

Derniers articles Portraits

Les Plus Lus