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Folamour : “Cet EP est celui que je voulais, sans contraintes imposées”

Depuis quelques années, le Lyonnais Folamour enchaîne les dates, les sorties et autres projets, ne serait-ce que sur ses labels Moonrise Hill Material et FHUO. De passage à Paris, le génial producteur de house a accepté de nous rencontrer. L’occasion de parler de son EP/album The Power and the Blessing of Unity, mais aussi de clubs, de la scène lyonnaise, ou encore de cinéma et d’avenir.

Bonjour ! Pas trop fatigué ? Tu enchaînes les dates… (il jouait le soir de cette interview au Garage, ndlr)

Folamour : Ça va parce que je sors d’une semaine off – la seule du semestre. J’ai pu bosser sur des trucs et me poser un peu. Là, j’attaque de nouveau !

Tu joues tous les week-ends, non ?

F : J’enchaîne tous les week-ends depuis janvier, oui. Et dès septembre, avec l’album, ça va être encore plus intense…

C’est quoi ton dernier meilleur souvenir de date ?

F : La dernière, justement ! C’était à Lorient. C’était cool parce que j’étais content d’aller jouer dans une ville où je n’étais jamais allé et où je ne pensais pas pouvoir jouer (la scène house n’est pas énorme là-bas). Et puis la date était super, le crew était cool. Je me suis régalé !

Le Dimensions Festival sera le prochain à coup sûr, non ?

F : À la Basing House à Londres, vendredi, ça va être bien aussi ! Je joue en back to back avec Laurence Guy – un ami – pendant 4 heures.

Tu te verrais réorganiser des soirées comme à l’époque de Touche Française ?

F : Je ne le ferais pas de la même manière. Disons que je pourrais être selector plus que de faire de l’organisation pure. Ce n’est pas mon métier… Ça l’a été mais je ne suis vraiment pas fait pour ça. Cela dit, penser à une programmation pour un événement particulier, c’est le genre de truc qui me ferait bien kiffer.

Et avoir une résidence dans un/plusieurs club ?

F : J’en ai eu à Lyon, et notamment à La Maison Mère où j’ai dû faire 20/25 dates. J’y ai passé de super moments mais j’avais envie d’autre chose. Donc en ce moment je n’en ai plus.

Mais si les DA d’un club comme Le Rex ou Concrete te proposaient ça, tu serais intéressé quand même ?

F : Ça me plairait sur une fréquence cool comme tous les deux mois, par exemple. Mais oui, j’aimerais bien faire ça dans un club avec lequel j’ai quelque chose de particulier !

Cette année, j’ai été impressionné par le nombre de bons labels et artistes venant de Toulouse

Tu penses à des clubs en particulier ?

F : La date au Fuse à Bruxelles a été vraiment symbolique. Je jouais dans la petite salle et j’ai vraiment kiffé. Un truc spécial s’est passé, j’aimerais bien y rejouer régulièrement. C’était aussi super au Corsica Studios à Londres, à L’Envers Club à Nancy et puis, forcément au Baby Club à Marseille, comme j’entretiens des très bons rapports avec l’équipe depuis longtemps… Il y a des endroits comme ça où je serais vraiment chaud de revenir de temps en temps.

Lyon est une ville où il se passe plein de choses passionnantes côté nuit. Au point d’en faire la seconde capitale fête après Paris, tu penses ?

F : Ce serait juste de dire ça dans la mesure où les patrons de label locaux se bougent et que des artistes émergent de partout dans la ville. D’un autre côté, je pense qu’on ne devrait plus parler de capitale de la nuit en France parce qu’il se passe plein de choses partout dans le pays. Cette année, par exemple, j’ai été impressionné par le nombre de bons labels et artistes venant de Toulouse.

Quelles sont les collectifs/artistes locaux à suivre, selon toi ? Des gens dont on entend peut être moins parler et à nous citer ?

F : Sans vouloir faire du lobbyisme, je citerais forcément un de mes colocataires : Marc Bianco. C’est vraiment un artiste fantastique, un très bon pianiste qui fait une super house à la Harvey Sutherland. Après, ailleurs en France, il existe d’autres artistes très talentueux comme Tell, Cheshire Cat du crew Pont Neuf, Parviz qui est sur un de mes labels… C’est évident qu’on va commencer à parler d’eux dans un ou deux ans.

Justement, en parlant de tes labels, tu disais avoir monté FHUO (For Heaven Use Only) pour avoir une totale liberté artistique, être seul décisionnaire de qui et quoi sortir et quand. Ce n’est pas forcément le cas avec Moonrise Hill Material, puisque vous êtes plusieurs sur le projet. Mais, musicalement, quelle est la différence entre ces deux entités ?

F : La différence vient de cette liberté. Pour Moonrise, on est quatre à prendre les décisions donc tout est très filtré. Résultat : on sort de la musique très spécifique. Une musique qui est taillée pour le club tout en étant écoutable chez soi.
Sur FHUO, j’ai la possibilité de sortir des choses un peu différentes comme la dernière sortie de de Tochigi Canopy, un album lo-fi cinématographique 100% produit avec des machines et qui est vraiment magique. Ça serait insortable sur Moonrise Hill.

Parlons maintenant de ton nouvel EP ou mini-album : The Power and the Blessing of Unity. Tu le vois comment, d’ailleurs ? Comme un EP ou un album ?

F : Je ne l’avais pas pensé comme un album mais j’ai lu ça quelque part et j’ai trouvé ça très mignon. Ça montre les failles que peuvent avoir certains EPs et, je dois le connaître, notamment les miens. Cet EP est exactement celui que je voulais, sans contraintes imposées. On y retrouve toutes sortes de sonorités : du hip-hop, du disco… On peut donc dire qu’il s’agit d’un album compressé avec un minimum de tracks. J’aimerais pouvoir présenter tous mes EPs comme ça : comme des petits albums.

“The Power and the Blessing of Unity” de Folamour

Tu as fait sur cet EP/album donc, des morceaux plus low tempo que d’habitude. C’est une nouveauté pour toi ?

F : Non, j’en ai toujours fait mais ça dépend des périodes. Parfois, je tripe sur des trucs hyper rapides. À d’autres moments, je vais vouloir des choses plus douces, plus calmes, et vais basculer en hip-hop ou house assez lente. Ce sont deux pans de musique que j’aime proposer.

Il est quand même hyper dansant, comme tout ce que tu produis en général. C’est important, pour toi, de faire des titres faits pour le club ?

F : Ah oui, c’est super important ! La house est une musique que j’ai découverte en club, même si celle que je joue n’est pas forcément celle que j’écoute chez moi ou dans le bus. C’est important pour moi de produire des morceaux qui font danser les gens et de pouvoir les jouer en club. Une grosse partie de mes tracks est pensée comme ça.

Tu fais du sampling. La composition pure et dure, c’est quelque chose qui pourrait t’intéresser ?

F : Ça m’intéresse plus que ça dans la mesure où je l’ai toujours fait ! Je ne me pose pas de limite quand je produis. Parfois, j’écoute des trucs et me dis que c’est une super matière première, ou alors je commence à jouer du piano et en découle un morceau. J’aime travailler de ces deux façons ! D’ailleurs, j’ai remarqué que, quand je sample, c’est que je suis très joyeux et ma musique va tourner disco, funk. Quand je produis, ça sera plus jazz, ambient…

Il paraît que c’est lors du prochain Roscella Bay Festival qu’on pourra découvrir pour la première fois ton fameux live de prêt. Vrai ?

F : Oui ! J’aurais aimé pouvoir le tester avant parce que le Roscella Bay est quand même un gros événement, mais on m’a proposé et j’ai accepté ! Et puis, de toute façon, je ne serai quasiment pas chez moi pour prendre le temps de le travailler d’ici mi-septembre, date du festival.

J’adorerais vraiment adapter ma musique à l’image

Tu peux nous en dire plus sur le fameux projet Kimosabe, un album avec Ethyène et Marc Bianco ? Pourquoi ce nom, déjà ?

F : C’est un mot qui m’a plu. Je l’avais lu dans un livre puis entendu dans une chanson de Migos et ça m’avait fait marrer. On a alors vérifié son sens et découvert que ça signifiait “fraternel”, “ami”. C’était d’autant plus parfait qu’on cherchait un nom qui ne symbolise pas un truc direct pour tout le monde mais qui soit joli à la prononciation.

Et donc, ce fameux projet en quelques mots ?

F : C’est un album qu’on a travaillé l’hiver dernier et qu’on peaufine en ce moment. Il sortira en janvier sur FHUO parce qu’on voulait 100% de liberté. Ce sera très varié musicalement, quasiment entièrement produit et il en découlera un live instrumental.

Enfin, dernières questions : tu es un vrai fan de cinéma. Composer de la musique de film, c’est quelque chose que tu aimerais faire ?

F : Je l’ai déjà fait pour un documentaire qui n’est finalement pas sorti. Je suis quand même super content d’avoir été amené à produire de la musique classique pour ça et espère que ça arrivera de nouveau. J’adorerais vraiment adapter ma musique à l’image, comprendre ce qui se passe dans une scène, chez un personnage…

Quel dernier bon film t’a plu et tu nous conseillerais de voir ?

F : Il y en a plein mais si je devais citer quelque chose d’un peu symbolique, je dirais Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch. J’adore ce qu’il fait, sa façon de mettre en scène la nostalgie. Il y a un truc très doux, pas mélo…
Sinon, plus récemment, j’ai aussi beaucoup aimé Life avec Ryan Reynolds. C’est pour moi le seul bon film d’horreur que j’ai vu de ma vie.

Et quelle(s) BO de film on doit absolument écouter avant de mourir ?

F : Et bien la BO de Only Lovers Left Alive et tous les Wes Anderson sont fantastiques, tous les Gibli et notamment Miyazaki… Côté série, je trouve Chef’s Table parfaitement mis en musique. C’est super bien pensé.

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