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Flume : “je veux créer des titres puissants et lumineux”

Avec sa musique électro-pop, Flume fait danser des millions de gens à travers le monde. Grâce à un succès fulgurant, le jeune Australien est l’un des producteurs les plus populaires de ces dernières années. On a rencontré ce phénomène. Interview.

Flume fait partie de ces nouveaux producteurs qui cartonnent. Tombé dans les bidouilles électroniques à l’âge de 10 ans, le jeune homme a su attirer sur lui une attention non négligeable. À seulement 24 ans, Harley Streten de son vrai nom, est à l’affiche des plus grands festivals et collabore avec des artistes comme Tove Lo ou AlunaGeorge pour ne citer qu’eux. À l’occasion de la sortie de Skin, son deuxième album sorti en mai dernier, on a rencontré l’Australien, histoire de parler musique – bien sûr – mais aussi carrière, réseaux sociaux et… Kelly Slater !

Villa Schweppes : Tu as mis quatre ans avant de sortir Skin, ton deuxième album. Raconte nous ce qu’il s’est passé pendant ce laps de temps.

Flume : Je n’ai pas pu le présenter avant parce que j’étais très occupé. Je suis parti longtemps en tournée, c’était un rythme très intense pour moi. J’avais aussi un peu plus de pression sur les épaules pour Skin que pour Flume, mon premier album. Ce dernier a rencontré un beau succès dés sa sortie, je devais donc être à la hauteur et un peu plus créatif pour le second opus.

Justement, as-tu réussi à te réinventer ?

F : Je pense que j’ai été excité par le fait de découvrir autre chose et d’arpenter de nouveaux horizons. Sur Skin, j’ai pu collaborer avec de nombreux artistes comme Beck ou Little Dragon. Des personnes avec qui il m’aurait été impossible de travailler sur mon premier album. J’ai aussi vraiment mis l’accent sur le sound design, moins simpliste que sur Flume.

Je suis un perfectionniste

Il y a beaucoup de featuring sur le disque. Comment abordes-tu l’exercice ?

F : Ça dépend… Par exemple, avec Beck, on s’est envoyés beaucoup de démos avant de se rencontrer dans mon studio, à Sydney. D’ailleurs, la plupart de mes collaborations n’ont pas été réalisées à distance. Je préfère les rencontres physiques.

En France, tu as été révélé par ton remix de Disclosure, “You and Me”. Vous vous êtes rencontrés de nombreuses fois, mais vous n’avez jamais proprement travaillé ensemble. Pourquoi ?

F : C’est difficile. Je n’ai jamais vraiment souhaité travailler avec des producteurs, ma priorité étant de le faire avec des chanteurs. Maintenant que mon album est fini, c’est le genre d’exercice qui pourrait me plaire.

T’assumes-tu en tant que “control freak” par rapport à tout ce qui touche à tes productions ?

F : Oui, je suis un perfectionniste. Je passe beaucoup de temps à m’assurer que le résultat final de mes morceaux soit parfait et que tout soit parfaitement audible.

C’est amusant parce que tu n’es pas considéré comme un beatmaker. Tu te revendiques comme tel ou trouves-tu ça réducteur ?

F : Je pense que je peux me revendiquer ainsi parce que la majorité de mon inspiration vient de là. J’ai été énormément influencé par des personnes comme ou Flying Lotus. Quand j’ai entendu leurs productions, j’ai réalisé que la musique n’avait pas forcément à être “carrée”. Ça a été une sorte de révélation pour moi, j’ai pris conscience de pas mal de choses.

Ed Banger a eu une influence sur ma musique

Tu fais partie d’un mouvement intéressant : tu fais de la musique électronique complètement déconnectée de l’héritage proprement club. Quel est ton rapport avec la house et la techno ? As-tu écouté la musique des “fondateurs” ?

F : Bien sûr, j’ai grandi avec toute cette mouvance dance, tech house etc. La French Touch a eu son importance dans ma relation à l’électro, et notamment grâce à Ed Banger. Le label a eu une influence sur ma musique. J’ai écouté en boucle les titres de Justice, Mr Oizo, Sebastian etc.

À chaque fois, l’esthétique de tes pochettes est très simple et épurée. Comment l’envisages-tu ?

F : Je travaille avec mon artiste préféré : Jonathan Zawada. Il dessine chaque pochette de mes singles et de mes albums. Ce que j’aime dans l’illustration de Skin, c’est qu’elle ne semble pas réelle, c’est quelque chose de très artificiel. Ça me correspond bien.

Pochette de Skin

Pochette de Skin

Tu construis principalement toute ta promo autour des médias sociaux. Tu as dévoilé quasiment toutes les tracks de Skin sur Facebook et Instagram. C’est une façon d’être plus proche de ton public ?

F : Oui, je pense c’est indispensable d’être connecté aujourd’hui. Evidemment, je veux garder une part de mystère mais j’aime créer ce rapport avec mon public.

Ta performance à Coachella a été saluée en avril dernier. C’est un peu le rêve de tous le monde de s’y produire. Comment as tu vécu cette expérience ?

F : C’était incroyable et un peu stressant. C’était la deuxième fois que je m’y produisais et j’avais toujours la même adrénaline. Cette année, j’y suis allé un peu plus confiant mais c’est toujours très impressionnant.

Cet été, tu vas enchaîne les festivals (Solidays, Garorock, Main Square etc.), pour lequel es-tu le plus excité ?

F : Comme tous le monde, j’ai un penchant pour les festivals qui se passent au bord de la plage. J’adore Calvi On The Rocks, le lieu est idyllique.

Calvi On The Rocks est mon festival préféré

Vas-tu surfer la vague avec Kelly Slater ? (il lui a lancé un appel sur sa page Facebook, ndlr)

F : (Rires). Il a utilisé mon titre “Like Water” pour illustrer sa vidéo du coup, je lui ai demandé si je pouvais venir surfer avec lui. Je n’ai pas encore eu de réponse mais je pense que j’ai une chance, il aime bien ma musique.

Dis-nous quelque chose que personne ne sait sur toi.

F : C’est très embarrassant. L’année dernière au Peacock Festival, je me suis coincé la jambe dans un fossé situé tout proche de la scène. J’ai eu très mal, je ne pouvais presque plus marcher mais je ne pouvais pas tout annuler face à 10 000 personnes. Du coup, j’ai fait comme si de rien n’était, c’était très éprouvant mais en y repensant ça me fait toujours rire.

Skin, est disponible juste ici