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Flo Morrissey, talent folk à suivre

Sa voix est douce, tout autant que son regard de jeune fille d’à peine 20 ans. Venue à Paris, Flo Morrissey est une artiste londonienne qui a tout à prouver, à montrer ou plutôt à faire écouter. Son premier album, Tomorrow Will Be Beautiful est une véritable ode à l’amour, la beauté et la tendresse. Portrait.

Repérée sur internet

Elle n’a que 20 ans et n’en paraît pas plus. Son teint blanc porcelaine, son grand sourire et ses yeux bleus clairs cachent une voix très mature, très vivante. Le chant, qui hante son quotidien depuis qu’elle a conscience de sa voix – c’est-à-dire ses 2 ans – est son quotidien, son leitmotiv dans un univers musical qui la taquine en la comparant à Joni Mitchell ou encore Lana Del Rey. Une référence qui la fait rire, “Lana Del Rey est talentueuse, c’est un honneur d’être comparée à elle mais je n’ai pas trop écouté sa musique. On ne se ressemble pas tant que cela, j’essaie de m’ouvrir au maximum, de moins me fermer“.

Pour son tout premier album, à peine sorti et intitulé Tomorrow Will Be Beautiful, Flo Morrissey a voulu transmettre les écrits et les morceaux qu’elle a composé de ses 14 ans à aujourd’hui. Un condensé de son enfance, de son adolescence et de toutes les émotions ressenties durant ces courtes années passées à Londres, sa ville d’origine. En postant sur internet des chansons, très jeune, elle se fait repérer par un blog japonais qui lui demande une interview. De là commence une belle histoire. Le producteur Georgeson (Vetiver) lui envoie un email et lui demande de venir le voir à Los Angeles. Un voyage transatlantique qui la fait décoller, sans hésiter. “J’ai reçu cet email et j’ai d’abord cru à une blague. Tout a pris sens en le rencontrant, c’était naturel. Il m’a tout de suite donné confiance en moi“.

Une famille de 9 enfants

Sans le vouloir, Flo Morrissey a l’apparence d’une célébrité française des années 60, la version londonienne d’une François Hardy née 40 ans plus tard. Une époque qu’elle chérie tout autant qu’elle revit, dans ses écoutes actuelles ou dans ses looks, sans prétention ni superficialité. Enfant d’une tribu de 11 personnes, Flo Morrissey voit en sa famille un appui de taille. Toujours là pour la soutenir, pour l’encourager, ses frères et soeurs et ses parents sont même une de ses influences dans ses chansons, nous explique-t-elle, “Ma famille a une sorte d’empreinte dans mes morceaux. Mon temps libre est la plupart du temps avec eux, à Londres ou à la campagne“.

Un visage de poupée.

Un visage de poupée.

Montmartre mon amour

Tout a commencé dans sa chambre où l’écriture est venue spontanément. Mais aujourd’hui, la jeune artiste n’a qu’un désir, venir vivre sur Paris pour mieux arpenter les quartiers qu’elle apprécie, à commencer par Pigalle et Montmartre. La rencontre se faisant à l’hôtel Alba dans le 9ème, Flo Morrissey n’a pas manqué de manger chez Nanashi à deux pas de Poissonnière. Son moment à elle, seule, à observer les parisiens et prendre quelques idées. Elle s’inspire des gens qui l’entourent pour lui donner des idées à méditer – une pratique qu’elle exerce aussi avant de monter sur scène. Le portrait de la jeune pousse folk se dessine, tout doucement, avec un certain goût pour l’hexagone “C’est comme un rêve de venir vivre à Paris, cette ville est plus libre, je me sens relaxée en France“.

J’ai envie de voir chaque jour la beauté dans les choses ordinaires.

Sur les traces d’Alela Diane

Un album enregistré et produit avec Philippe Zdar (moitié de Cassius), dans son studio d’enregistrement avec Matthieu Chedid, managée par Georgeson mais libre dans ses paroles et ses accentuations vocales, Flo Morrissey se sent pousser comme une volonté de plus en plus forte de parcourir les scènes et les lieux et chanter devant un public très éclectique. Même si pour son premier album, Flo n’a écouté aucun autre album ou artiste, elle se rattrape aujourd’hui sans faire une obsession folk, de Antony and the Johnsons à Bob Dylan ou encore Billie Holiday.

Certains disent qu’il faut être triste pour composer ou chanter, je pense que pour moi, c’est l’opposé. Tomorrow will be beautiful, c’est comme un conseil pour moi-même, j’ai envie de voir chaque jour la beauté dans les choses ordinaires“. Une beauté à tout prix qu’elle partage, presque naïvement et joliment avec des artistes plus confirmés comme Jay Jay Johanson. Flo Morrissey s’écoute autant qu’elle se regarde, paisible, l’envie de s’affirmer et déjà en train de composer de nouvelles chansons. Sa vie, en toute simplicité, elle la partage aussi sur les réseaux sociaux qui lui permettent de rencontrer de nouveaux amis, notamment sur Instagram. Une fille de son époque, une jeune femme qui a de l’ambition sans pour autant en faire son business mais plutôt un cheminement vers l’âge adulte, la vie de femme, nous confirme-t-elle “Cet album, c’est une longue histoire entre mes 14 ans et mes 20 ans, comme si c’était cathartique. Je regarde ma vie, les changements entre ces âges“. Et nous aussi on la regarde Flo Morrissey, on l’écoute grandir, avec délicatesse.

Le mot de la fin, on lui laisse, “Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté” (Baudelaire, Les Fleurs du Mal). Amen, Flo.

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