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Fakear : “Ce nouvel album, c’est un voyage émotionnel punk”

À quelques mois de la sortie d’Animal, son prochain album, nous sommes partis à la rencontre de Fakear, le tapeur de carré MPC fou et le producteur de cette Future Bass voyageuse.

Villa Schweppes : Tu as commencé à faire de la musique il y a seulement 5 ans et le succès a été immédiat. Pas trop rapide ?

Fakear : C’est parfois compliqué à gérer parce que ça a tendance à fausser un peu les relations ce genre de délire. C’est quelque chose qui est hyper grisant et en même temps c’est compliqué au niveau de l’égo. Je le gère comme je peux.

Tu fais attention aux gens que tu côtoies ?

Fakear : Malgré moi, un peu. Quand tu démarres une relation, tu sens tout de suite si la personne est intéressée par ton projet ou pas. Du coup, tu développes une espèce de feeling pour percer à jour la sincérité des gens.

En quoi ce succès a changé ta vie ?

Fakear : Déjà je peux en vivre. À l’origine, je voulais rentrer dans une école d’ingé son et puis ce truc là est arrivé parce que j’ai tenté ma chance au tremplin du Cargö à Caen. Au niveau personnel, ça m’a donné plus confiance en moi et puis Fakear c’est une image déjà construite. J’ai fait le boulot à l’envers, j’ai d’abord affiché la façade avant de bosser sur moi, c’est à double tranchant. Mais en même temps c’est super cool parce que tu as la reconnaissance des gens. Du coup, tu as une plus grande confiance en ton travail et tu peux continuer à persévérer là-dedans.

Ce nouvel album, c’est un voyage émotionnel punk, il est pour ma copine.

À l’inverse, tu as des “haters” ?

Fakear : Oui mais plus dans le milieu de la musique. Le milieu de la musique électronique est tellement codé et normé que c’est généralement là où je trouve mes “haters”. Moi, j’en ai rien à faire d’avoir du bon matos, ni de faire des millions d’écoutes sur Soundcloud. Je ne cherche pas à appartenir à une case de la musique électronique. Je m’en fous, je fais ce que j’ai envie de faire avec le matos que j’ai et de la manière dont j’ai envie.

Qu’est-ce que les gens aiment chez Fakear ?

Fakear : Ce côté une peu “rien à foutre” justement et le fait d’être un astéroïde qui n’appartient pas à une sorte de courant. Je pense que les gens se reconnaissent dans ça car je suis assez neutre.

Tu t’inspires beaucoup du voyage dans tes productions. Avec “Animal”, où comptes-tu nous emmener ?

Fakear : Dans une histoire d’amour car c’est inspiré de l’histoire d’amour que je vis avec ma copine. Ce nouvel album, c’est un voyage émotionnel punk, il est pour ma copine.

J’ai lu que cet album était fini depuis 1 an maintenant, pourquoi ne l’as tu pas sorti plus tôt ?

Fakear : On a mis énormément de temps à mettre en place la manière dont on allait le sortir, notamment avec les maisons de disques. Je travaille avec 3 labels différents, 2 en France et 1 en Angleterre : il fallait cadrer un peu cette campagne là. Ninja Tune veut me faire rentrer dans une catégorie de DJ, plutôt cool style “Bonobo” alors que Mercury veut me faire accéder à un truc plus pop et grand public. À la base l’album était prévu pour décembre.

L’explosion de L.E.J, on l’a vécu ensemble

Ton duo avec Rae Morris donne un côté plus pop à ta musique. Est-ce voulu ?

Fakear : Bien sûr ! Le pop/rock est un peu mes racines, du coup c’était un kiff de se faire ce morceau. On a fait 3 sessions avec Rae, et le dernier était “Silver”. On voulait un truc pop, on était un peu crevés alors on a fait ce truc là. Je l’ai gardé car ça reste un track super solaire et pas très éloigné de l’identité Fakear. Il y a 2 titres avec elle sur l’album.

Où en est ton amourette avec M.I.A ? (sur Twitter, elle lui avait proposé une instru contre un maillot du PSG, ndlr)

Fakear : Il y aura quelque chose mais aucune date prévue pour l’instant. Je lui ai envoyé une prod’ déjà en stock mais en revanche, je n’ai toujours pas récupéré le maillot…

Tu prépares une tournée mondiale, quelle date t’excite le plus ?

Fakear : Je suis assez pressé d’aller jouer au Bikini à Toulouse ! A chaque fois c’est mortel, le casting est dément et puis il y a de la bonne bouffe, les gens sont sympas. C’est pas la notoriété du festival qui va me faire bander mais plus le rapport avec les gens. Sinon, le festival South By Southwest peut-être. Le nombre d’artistes qui passe là-bas est incroyable !

J’ai appris que, L.E.J y sera aussi. C’est trop marrant car Juliette a été ma violoncelliste pendant toute la tournée de l’année dernière, on s’est rencontré à la fac et on est devenu potes. L’explosion de L.E.J on l’a vécu ensemble.

Aucune date à Caen ?

Fakear : Non, mais je fais le Festival Beauregard ! J’aimerais beaucoup faire un Cargö mais comme à Caen je suis considéré comme un artiste local, les gens des salles qui ont contribué à mon succès ont tendance à être un peu rebuté par l’idée de payer gros pour faire venir Fakear. Mais c’est les règles du game et en plus c’est pas moi qui négocie tout ça.

En tournée, on trouve quoi dans ton sac ?

Fakear : Un Polaroïd de ma copine ! Ma marionnette du bonhomme sans tête de Shigeru Miyamoto, des Pass de festival, plein de clé usb et ma brosse à dents sabre laser !

Dernier point, la parodie de “La Lune Rousse” version Mimie Mathy, ça t’a vexé ?

Fakear : Ça m’a fait ultra marré, j’ai adoré ! J’ai même pas pensé à des paroles à la base alors que les gens se l’approprie c’est trop génial. D’ailleurs entre nous, mes musiciens s’amusent à trouver les paroles sur mes chansons comme “des mojitos par ici” sur “Asakusa” ou encore “j’ai fait pipi dans le chocolat” sur “Morning in Japan”.

Le prochain album de Fakear, Animal, sortira le 3 juin 2016