La frange décoiffée et la mélancolie sussurée, la bande Juniore vient de sortir son 1er EP Marabout après une tournée des Zeniths aux côtés des Brigitte. En exclu, voici leur nouveau clip, “À la plage”.
Elles sont trois, parfois quatre, apparaissent à cinq dans certaines vidéos, et montent selon les situations jusqu’à… douze. Les contours flous mais le style affirmé d’un girls band période yé-yé, le spleen à la François Hardy en sus, Juniore pointe son minois dans le paysage “nouvelle pop” française avec son 1er EP Marabout.
Le projet, né il y a maintenant deux ans de la rencontre entre Anna Jean (la voix du “Blue Steel” de Bot’Ox) et le producteur Samy Osta (La Femme, Feu Chatterton!), s’installe doucement dans le jukebox à grand renfort d’imaginaire 60’s et de nonchalance à la parisienne.
Le rétro assumé, Juniore dévoile aujourd’hui le clip de “À la plage”, le 1er extrait de cet EP.
Villa Schweppes : On en sait encore peu sur Juniore… Commençons par les présentations.
Anna Jean : C’est une équipe variable. Au début, il y a Samy et moi, Anna. J’écris, il arrange, on enregistre. Et puis, il y a Agnès au clavier et Swanny à la batterie, quand on joue à trois. Laurence à la guitare quand on est quatre. Verena quand on est cinq. Il y a aussi Théodora, Emilie, Magali, Antonia, Sophie, Julia, bientôt Steph et Emeline. Des amies d’enfance, de fortune, travailleuses de jour pour certaines, virtuoses de nuit pour d’autres, éternelles débutantes, club d’ados du 3ème âge, des garçonnes et des minettes aussi.
Villa Schweppes : Votre 1er EP, en quelques mots ?
Anna Jean : Six chansons pour les fluctuations d’humeur. Pour les sentir et surtout les danser.
C’est peut-être profondément contemporain, finalement, de refuser de vivre absolument son époque.
Villa Schweppes : On est en plein dans un univers 60’s, dans le versant mélancolique de Françoise Hardy. C’est une période que vous n’avez pas connue, tout comme votre public. Vous êtes plutôt dans “l’hommage” ou dans la “réinterprétation” de ce style ?
Anna Jean : Peut-être quelque part entre les deux. Un hommage pour saluer la finesse de l’écriture de cette époque, des enregistrements sur bande, de l’humour subtil, du second degré et demi. Et la réinterpretation par mimétisme, par désir de leur ressembler, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Dans le légèreté, dans le sérieux.
Villa Schweppes : Vous êtes signées chez Entreprise, qui se déclare “à l’avant-garde de la nouvelle scène française“. Ce n’est pas un peu contradictoire pour un groupe “rétro” ?
Anna Jean : Peut-être pas si rétro, au fond. Choisir l’époque à laquelle on voudrait appartenir, s’inspirer d’images et de films, c’était impossible avant. Avant Youtube, avant Google. C’est peut-être profondément contemporain, finalement, de refuser de vivre absolument son époque. D’avoir le choix. Je me dis que c’est peut-être pour ça qu’on a eu la chance d’appartenir à la famille d’Entreprise.
Villa Schweppes : Vous venez d’achever votre tournée en 1ère partie de Brigitte. Ce sont en quelque sorte vos marraines ?
Anna Jean : Elles nous soutiennent, nous conseillent, nous parlent, nous écoutent. Je dirais plutôt qu’elles nous ont accueillies comme des amies, comme des soeurs. Sylvie et Aurélie mais aussi Chat, Benoît, Greg et Grégoire, et toute leur équipe. Comme l’impression d’avoir trouvé une famille.
EP Marabout de Juniore
Juniore – EP Marabout, sorti le 20 novembre
