Il est l’un des acteurs incontournables de la scène électronique internationale. Etienne de Crécy, 45 ans, travaille depuis les années 90s pour faire de nos vies une fête et qui plus est, en musique.
Depuis 15 ans, il partage avec son amis Alex Gopher son studio du 9ème arrondissement de Paris. Il y entre, chaque matin, à 9 heures et la plupart du temps sans idée bien précise de ce qu’il va créer musicalement. C’est en “bidouillant” ses nombreuses machines qu’il trouve l’inspiration. Il n’est pas fan de la production sur ordinateur et prefère les machines authentiques, préferant pousser des fader et tourner des boutons plutôt que de cliquer sans arrêt sur une souris. Lorsqu’il se lance dans la production d’un morceau, il commence par travailler la ligne de basse puis y ajoute des synthés et les percussions pour finalement donner le morceau en entier. 6 albums, une trentaine de maxis et des remixes pour de prestigieux artistes tel que Kraftwerk, Air, Moby, Morcheeba, Lil Louis ou Zombie Nation : en quelque sorte, le Godzilla de la musique éléctronique française.
Super Discount : l’Affaire du siècle
En 1996, en pleine période “French Touch”, Etienne de Crécy sort l’album Super Discount. On y trouve des tracks house qui sont au fil du temps devenus des classiques du genre. En collaboration avec Air, Alex Gopher ou encore Mr Learn, l’album est un nouveau rail qui permet de faire avancer de plus belle la locomotive French Touch qui avait à son bord des artistes comme Mr Oizo, Bob Sinclar, Modjo,Cassius, Benjamin Diamond et surtoutDaft Punk. A noter que, à l’époque, l’album était d’abord sorti sous la forme de quatre maxis dont les pochettes s’assemblaient comme un puzzle.
Entre temps, il donne naissance au label Solid qu’il co-dirige avec Alex Gopher et Pierre-Michel Levallois sur lequel il sortira ses futurs albums, Super Discount 2 comprit. Après avoir sorti l’album Tempovision en 2001, c’est en 2004 que ce second volet voit le jour. De nouveau, Etienne travaille avec son amis Alex Gopher et proposent alors un album influencé par les sonorités raves des années 90 et qui n’a donc rien à voir musicalement avec son prédécesseur. La musique éléctronique avait alors évolué, Etienne de Crécy suit évidemment le rythme est propose ici, une nouvelle fois, des tubes dancefloors.
Etienne de Crécy montre son cube !
En 2007, Daft Punk présentait Alive au Palais Omnisports de Paris-Bercy : un show d’une heure et demie où les deux robots se produisaient sur une énorme structure triangulaire avec un stupéfiant jeu de lumière. L’idée est novatrice et presque inédite à l’époque pour un groupe électronique. Étienne de Crécy se rend compte alors qu’il était temps, pour lui aussi, d’ajouter du visuel à ses lives. L’idée d’un simple bonhomme bidouillant des machines branchées à un ordinateur sur une scène ne l’intéresse pas, il y trouve un manque de spectacle. Il contacte alors 1024 Artchitecture, les mêmes architectes qui se sont chargés du live de Vitalic mais aussi des lumières du Social Club. Quelques semaines après, la maquette du fameux Cube était prête. Séduit, il décide de travailler pleinement ce projet avec eux pour synchroniser sa musique avec cette toute nouvelle scénographie.
6m de haut sur 6m de large. Un monstre. Étienne se tient au centre de cette bête de scène avec un home-studio et un mapping millimetré aux illusions 3D bluffantes. Ce live novateur fut le premier à présenter une scénographie imaginée sur mesure, développée et mis à jour à chaque nouveau morceau ajouté au spectacle.
En décembre 2007, aux Transmusicales de Rennes, le cube noir scintille pour la première fois devant un public et fait tout de suite sensation. Pour la petite histoire, la seule salle parisienne qui aura pu accueillir ce Cube fut l’Olympia, pour des questions de logistique : le cube étant trop imposant pour être accueilli dans une autre.
Cette année, il présentera le projet Super Discount 3 sur le voilier de la Villa Schweppes pendant le festival de Cannes et sur la scène principale du Festival Rock en Seine puis suivra la sortie du très attendu album dans le courant de l’année. La papa de l’éléctro made in France n’est pas prêt de donner son dernier mot.
Quittons nous sur une note musicale avec le clip hypnotique de “No Brain”, sorti sur le label de Steve Aoki, Dim Mak. Attention à la crise d’épilepsie.