La Villa Schweppes : Bonjour ! Question classique : Présente-toi en quelques mots.
Djebali : Bonjour ! Et bien je m'appelle Djebali, je suis originaire de Paris et ai 30 ans. Je suis DJ et producteur depuis 15 ans, et j'en vis depuis cinq ou six ans. Mon agence s'appelle Lola Ed et regroupe plusieurs artistes comme Dyed Soudorom, Shonky, Dan Ghenacia (Apollonia), Jef K, Hold Youth. Sinon, j'ai aussi mon propre label qui s'appelle "Djebali".
Donne-nous trois mots pour décrire ta musique.
Djebali : Ma musique en trois mots ? Je dirais "Club", "Funky" et... disons "Sexy" !
Tu as fait des études d'ingénieur du son. Tu crois que ça aide ou même que c'est indispensable pour être un bon producteur ?
Djebali : À l'école j'ai appris à mixer les titres. Cet enseignement m'a beaucoup aidé d'un point de vue technique. Quand j'achète un nouveau synthé, par exemple, je vais savoir comment l'utiliser et quelle influence aura tel ou tel bouton. C'est un gros bénéfice mais ça ne suffit pour faire des bons morceaux, il faut aussi être créatif.
Dis nous en plus sur les soirées Ideal Juice que tu organises.
Djebali : J'ai commencé les soirées Ideal Juice il y a deux ans à peu près, au Social Club. J'ai fait cinq éditions là-bas et ai invité pas mal d'artistes que j'aimais - et que j'aime toujours, d'ailleurs -, comme The Mole, Maayan Nidam, The Martinez Brothers et Christian Burkhardt dont je suis assez proche. À l'époque, le Social avait fait appel à l'agence. Les gérants du club voulaient que je fasse ma soirée, ce qui était plutôt flatteur. Ça a plutôt bien fonctionné et puis, finalement, les dates des soirées se sont espacées de plus en plus et ça s'est terminé. Vu que je suis assez proche du Rex musicalement, j'ai relancé plus tard le concept là-bas.
Justement, quel est ce concept ?
Djebali : L'idée c'est d'inviter à peu près tous les deux mois des gens qui ont de l'actualité, qui m'ont remixé, ou tout simplement des artistes que j'aime.
Une exclu à nous livrer ?
Djebali : Pour la prochaine en novembre, on va recevoir Cobblestone Jazz en live !
Tu invites Motor City Drum Ensemble pour cette soirée au REX. Pourquoi lui ?
Djebali : Parce que Motor City Drum Ensemble est un artiste incontournable ! Il a amené quelque chose de spécial sur la scène house avec un style bien défini que tout le monde lui reconnaît. C'est un producteur de génie et c'est aussi un super DJ qui a beaucoup de talent derrière les platines. Je suis ravi de le recevoir ce soir (jeudi 14 août, ndlr), d'autant plus que c'est difficile de le booker...
Tu aimerais travailler avec lui ?
Djebali : Avec grand plaisir. Je n'en suis pas encore là, mais si la question devait se poser ça serait évidemment avec grand plaisir.
Quand on est DJ/ producteur, lancer son label, c'est une suite logique ?
Djebali : Grâce au digital tu peux monter un label sans trop de frais. Donc j'imagine que c'est un peu plus simple qu'avant et que ça explique qu'il y ait autant de labels. Je ne sais pas si c'est un accomplissement en soi, mais c'est vrai que ça fait partie des pistes intéressantes dans le développement d'un artiste/ producteur.
C'est pas mieux de signer chez les autres ?
Djebali : C'est évidemment sympa de signer chez les autres mais c'est bien aussi d'avoir sa propre structure, ça offre plus de liberté. Quand tu travailles pour d'autres labels, ces derniers peuvent t'imposer des contraintes, des retouches comme retirer tels ou tels éléments de ton morceau. Avoir son propre label, c'est pouvoir appliquer sa propre vision de la musique.
On dit qu'avec Le Loup, son projet Hold Youth, et toute la team de Clement Meyer, vous pourriez être une des bonnes scènes électro à suivre. D'autres noms à suivre de près et à nous citer ?
Djebali : D'autres noms ? Il y en a plein ! Il existe pas mal d'équipes à suivre comme les résidents de Concrete, par exemple ou Siler & Dima qui ont leur label Popcorn et qui contribuent beaucoup pour la scène. Depuis trois ou quatre ans, j'ai aussi remarqué qu'à Paris il y a de plus en plus de bons promoteurs qui participent à l'essor de nouveaux DJs et producteurs. Je pense par exemple au collectif Cockorico qui organisent des fêtes très sympa.
Les filles de PANTHEONE nous disaient à Calvi qu'elles feraient de toi leur DJ pour leur soirée idéale. Tu signes ?
Djebali : Bien sûr que je signe ! Ce sont des amies et puis j'aime beaucoup ce qu'elles font, elles ont beaucoup de goût !
Il paraît que tu es proche d'Apollonia aussi... ?
Djebali : Effectivement, on est amis depuis un peu plus de dix ans maintenant. D'ailleurs depuis trois ans, on habite ensemble à Ibiza, l'été. Là-bas, on joue souvent ensemble. Leur album sort en octobre et ils font une grande tournée. Je vais me retrouver à faire quelques dates avec eux.
Une collab à venir ?
Djebali : Peut être mais si on se retrouve à bosser ensemble ça se fera un peu au feeling, je pense.
Quel est ton club préféré de tous les temps ?
Djebali : Difficile de n'en citer qu'un ! Je dirais que Le DC10 à Ibiza est vraiment magique en été. Le Womb à Tokyo est aussi extraordinaire. La qualité de son est mortel, ils sont super pointilleux avec ça. À paris, Je citerais Le Rex, évidemment. En plus, c'est le lieu où j'ai commencé à sortir donc j'entretiens un rapport sentimental avec ce club...
Quelle est ta "killer track" qui marche à tous les coups ?
Djebali : Je vais me faire un peu de pub et citer mon dernier titres sur Djebali : "Ideal Ghetto Touch".
Quoi de prévu pour la suite ?
Djebali : J'attends une séries de remixes de mes titres par Chez Damier, Ben Vedren, Livio and Roby, John Dimas qui fait parti de l'agence... Je vais également bientôt sortir un nouvel EP, la sortie numéro neuf du label.
Sinon j'ai aussi un projet qui s'appelle "Djebali Présente" et met en avant de nouveaux artistes, de nouveaux projets etc. La prochaine sortie est un français qui habite à Londres et que je connais depuis plusieurs années.
Enfin, je vais continuer mes soirées Ideal Juice tous les deux mois environ et vais commencer à l'exporter en province. La prochaine est en octobre à l'I.Boat de Bordeaux avec Christian Burkhardt et Mister KS.
La nuit...
Djebali : La nuit, c'est magique !