Notre journée débute au Village Presse (comme hier, donc !) avec un entretien de We Are Match, les cinq garçons à tête de chat que l'on avait déjà rencontré le 9 novembre dernier à La Cigale dans le cadre du festival des Inrocks. Comme à leur habitude, Simon, Aurélien, Jim, Gwen et François sont dissipés et ne peuvent s'empêcher de rigoler pendant la photo portrait, et ceci malgré tout le sérieux (et l'autoritarisme ?) de notre photographe. Impossible de rester de marbre nous aussi et on arrive donc un peu en pouffant de rire dans la grande salle où se tient après la conférence de presse de Skip the Use. La chaleur dans la salle nous calmera vite pourtant et notre tournée d'interviews pourra continuer avec plus de sérieux en compagnie de Thylacine. Le jeune (21 ans) William Rezé - son vrai nom - nous confie à la fin de notre rencontre être un peu déçu de rater Christine and the Queens. La chanteuse révélation scène des Victoires de la Musique de cette année joue au même moment, à 17h passées, dans la salle de l'Auditorium. On file donc illico au lieu dit... mais nous faisons recaler ! "C'est complet, l'entrée est bouclée. Il fallait être là au moins un quart d'heure avant le show", nous explique un agent de la sécurité. Aïe... Cascadeur doit se produire juste après. On ne va pas refaire la même erreur et allons attendre bien sagement devant les escaliers, histoire d'être au premier rang. Le live est ce qu'on appelle "un vrai moment d'émotion". À tel point d'ailleurs que la sécurité est obligée de forcer le départ des personnes assises (en extase ?) au milieu de la foule. L'homme casqué enchaînera les morceaux avec, pour choeur, ses musiciens tels des "Fantomas" avec leur visage peint en blanc. Hypnotisant !
Du coup, forcément, c'est avec un grand sourire qu'on quitte l'Auditorium. Il est 19h, on a honoré toutes nos interviews de la journée, les choses sérieuses peuvent commencer ! Les choses sérieuses ? Tout simplement les concerts, en fait. "J'ai l'impression qu'au Printemps de Bourges, il y a plus de managers, de programmateurs et de journalistes en train de réseauter que de personnes du public venues pour assister à des concerts", nous confiait en interview le timide Fakear. C'est assez juste...
Skip the Use, le groupe monté sur ressorts
On ne manquera donc pas au Palais d'Auron la prestation d'un autre groupe que l'on a eu la chance de rencontrer une grosse heure plus tôt : Cats on Trees. Le duo était un peu stressé avant de monter sur scène : "On s'était trouvés plutôt mauvais lors de notre premier passage aux Inouis en 2010, on voudrait vraiment assurer cette fois-ci", expliquaient Yohan et Nina. Qu'ils se rassurent, le public a eu l'air conquis. Surtout au moment où le groupe s'est mis à leur apprendre en live une de leurs nouvelles chansons. Un joli moment qui, pourtant, est loin de l'hallucinante prestation de Skip The Use du côté du W. Comme d'habitude, le groupe des Lillois semble monter sur piles et on ne peut s'empêcher de se dire qu'on a assez hâte de les voir sur le bâteau à Cannes dans un cadre plus intimiste (le W est quand même une sorte de mini Bercy). Derrière eux, ce sont d'autres mastodontes qui prendront le relai à 22h30 : les Shaka Ponk. On avoue qu'on est loin d'être fans de leur univers visuel (leur singe virtuel, Goz, c'est quand même une version moins sexy que celle de Gorillaz, non ?) mais on doit quand même bien reconnaître que eux aussi font preuve d'une sacré énergie et de bonne technique. On quittera donc le festival un peu après minuit en ayant un peu revu nos aprioris. Étonnant? On vous avait bien dit hier qu'au Printemps de Bourges c'était important de faire preuve d'ouverture d'esprit !