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Découverte : Dodi El Sherbini, un Christophe des temps modernes ?

A force d’en entendre parler, on a fini par céder : oui, Dodi El Sherbini est une nouvelle “big thing” de la musique française. Ascendant Christophe et Sébastien Tellier, saveur vanille.

Mysterieux newcomer

Porté aux nues dans la presse musicale “indie” puis étrangement dans la presse féminine, première partie de Moodoïd à la Gaité Lyrique : le type qui se cache derrière le pseudonyme Dodi El Sherbini génère beaucoup de bruit. Si au départ, nos oreilles fières ont tâché de nier la grâce à travers le kitsch, on est obligé, au fil des écoutes, de finir par ceder et se décider à vous présenter ce précieux garçon.

Ou tout du moins ce qu’on en sait : D’abord, le personnage reste très énigmatique. A presque 40 ans, ce nouveau venu sort d’une carrière de styliste. Il se serait lancé sur le projet il y a 8 ans dans la plus totale discrétion. Perfectionniste dilettante, il préfère lâcher ses morceaux au compte-gouttes plutôt que de respecter la façon de travailler de gros labels qui voudraient le prendre en charge. Pour le reste, l’homme aime cultiver le mystère : aucune info sur ses pages dédiées, on sait uniquement qu’il a collaboré avec l’incontournable Alf, producteur de nombreux disques marquants ces dernières années (Mustang, Arnaud Fleurent-Didier…).

Sa liberté de Juvet

Pour se permettre ce genre de liberté, il faut que le bonhomme soit sûr de son fait. Même s’il s’embarque sur le terrain de la beauté synthétique dans ce qu’elle peut avoir de plus pure – et donc risquée – la musique de Dodi El Sharbini semble pleinement assumée : contrairement à Sébastien Tellier, à qui on le rattacherait volontiers, pas de personnage, pas de thématique. Là où le protégé de Records Makers incarne à fond ses disques à travers de grandes idées, notre newcomer préfère illustrer ses tracks de videos karaoké façon V.H.S. d’un autre âge.

Non, Dodi a plus à voir avec Christophe, ou bien même Juvet (dont il reprend d’ailleurs le “Faut Pas Rêver”) qui n’ont pas peur du sensible. Sans chercher l’invention, il s’appuie avec la plus grande honnêteté sur un corpus de références oscillant entre 70’s kitsch française et une production surcompressée digne d’un conducteur de Testarossa. Si le texte raconte la vieillesse de Di Caprio dans son mini-hit “L’éternel retour”, ses lignes de voix et ses productions racontent l’amour dans sa forme de romantisme melo-vanillé la plus avancée et ce, bien au delà du texte.

Musique pour coeurs purs

Il faut donc abandonner tout cynisme pour croire en Sherbini. Lui offrir votre coeur vous fera prendre un risque énorme : celui qu’il le broie en faisant par la suite n’importe quoi. A ce stade, on ne peut encore avoir la moindre certitude. Mais comme en amour, il faut parfois savoir fermer les yeux et plonger sans réflechir dans la musique.

Il a sorti il y a quelques jours son nouveau single, “Beau comme Dresde”, qui doit faire partie d’un EP qui sera pleinement assemblé en mai prochain. Et ça a la beauté intime, et donc dérangeante, des monuments du dernier des Bevilacqua. Voyez plutôt :